Madame Compaore née Simporé Simone a 24 ans. Elle a obtenu en 1979 une licence en lettres modernes. Actuellement elle est à l'Ecole Nationale d'Administration. Elle est aussi l'auteur de la pièce « Tu ne m'entendras plus », jouée récemment à Ouagadougou. |
Pourquoi avez-vous écrit cette pièce ?
Je dois dire que l'idée d'écrire une pièce ne m'est pas venue toute seule. C'est dans te cadre d'une U.V. de licence intitulée « expressions théâtrales » que le professeur M. Jean-Pierre Guingané nous a demandé d'écrire des pièces de théâtre. C'est dire que c'est à partir d'un sujet imposé que j'ai réalisé cette pièce. Je n'en suis pas du tout fâchée d'ailleurs : elle a reçu l'une des meilleures notes et cela m'a donné le goût d'écrire, d'extérioriser certains sentiments.
Vous avez assisté à la présentation de votre pièce par la troupe des élèves du lycée Municipal de Ouagadougou, quelles sont vos impressions ?
J'ai été très émue en voyant mes personnages prendre vie. La troupe, bien que composée d'acteurs très jeunes, s'est montrée à la hauteur de sa tâche.
Pouvez-vous nous parler un peu de votre pièce ?
C'est l'histoire d'une femme, Françoise, dont le mari, piqué par le virus de l'infidélité en vient à délaisser son foyer, n'y rentrant que pour dormir. Françoise, obligée de faire face aux diverses dépenses du ménage est confrontée à des problèmes financiers, problèmes qui l'obligent à emprunter de l'argent dans la caisse de l'association des femmes dont elle est la trésorière. Contrainte un soir à rembourser l'argent emprunté, Françoise ne peut le faire. Son mari, sorti depuis le matin n'est toujours pas rentré et elle ne sait à qui demander secours. Les nerfs de Françoise craquent. Elle pense à sa vie de martyr, à son mari qui ne l'aime plus, à ses difficultés au niveau de sa profession, à l'antipathie que lui témoignent certaines femmes jalouses d'elle. Ses trois enfants sont sa seule consolation. Mais Françoise préfère se donner la mort pour éviter le scandale et la honte, pour ne plus souffrir.
Comment se présente l'avenir du théâtre voltaïque ?
A mon avis il est promis à un bel avenir. Avec des initiatives comme celles de M. Guingané de M. Prosper Compaoré (professeur à l' Université de Ouaga aussi et créateur de la troupe des Amateurs du théâtre voltaïque) et de beaucoup d'autres personnes que je ne pourrais citer, sans oublier les troupes des établissements scolaires, je pense que le théâtre voltaïque est sur la bonne voie.
S'il y a une lacune ce serait au niveau de la création dramatique. Les voltaïques écrivent peu, cela est déplorable. Serait-ce par manque de temps, d'inspiration, ou d'encouragements, je ne saurais le dire. Mais le fait est là. Avec le temps, la situation s'améliorera. Je le souhaite de tout coeur.
Avez-vous écrit d'autres pièces ?
J'ai en ce moment une pièce en chantier, mais vu que je dispose de très peu de temps libre, je ne pense pas pouvoir l'achever rapidement.
Propos recueillis
par Konate Moussa