Avec son mètre soixante treize et la douceur de son sourire, Eurydice est née à Douala en 1984. Après des études secondaires à Bertoua, elle obtient son probatoire G1. Calme et caustique, Eurydice a toujours un livre à la main et ne craint pas de dire ce qu'elle pense, et de faire ce qu'elle dit. De passage en Gambie, après la sortie de son roman "L'humanité a besoin de toi", aux éditions Grand K, elle a accepté de répondre à nos questions. |
Comment êtes vous arrivée à la création littéraire ?
La littérature est un passage obligé pour tout élève de la première année. En terminale G, le français avait un coefficient important. On avait au programme deux œuvres littéraires. La passion étaient grande quand nos enseignants analysaient ces œuvres avec une grande acuité. Tout cela a été un tremplin. La fougue n'est arrivée qu'au moment où j'ai eu le premier prix d'un concours littéraire organisé par le club journal du lycée.
Pour moi, le roman est la seule forme littéraire que je trouvais facile. J'aurais pu commencer par la poésie ou par la nouvelle, mais je n'étais pas très douée. Dans le roman, le peux m'évader avec beaucoup plus d'aisance. En fait, ressembler aux pionnières de la littérature africaine telles que Aminata Sow, Ken Bugul et Calixte Beyala a toujours été mon souhait.
Présentez-nous votre roman "L'Humanité a besoin de vous"...
Mon roman est subdivisé en sept parties. Chacune d'elles développe un argument précis qui entre dans l'élaboration de mon sujet. Kendzo est mon héroïne, et son histoire se passe aux confins d'une ville située en Afrique centrale, dans les profondeurs de la forêt équatoriale. Après avoir obtenu son bac, elle s'est rendu compte qu'elle pouvait être utile à ceux qui souffrent du VIH dans les amphithéâtres. Elle fait montre de beaucoup de courage mais la seule question que les lecteurs peuvent se poser est: "Ira-t-elle jusqu'au bout de sa mission ?" Une question à laquelle seule une lecture complète du roman peut répondre.
Le Sida est un sujet d'actualité compte tenu de ses ravages. Devant l'insouciance de certains incrédules, je me suis dit qu'il fallait que j'apporte ma pierre à l'édifice de sensibilisation à cette maladie. Alors j'ai choisi d'écrire ce roman.
Avez-vous eu des difficultés à l'écrire ?
L'édition en soi-même est une gageure et dans mon pays C'est un domaine presque inexistant. L'histoire de l'édition de ce roman est assez cocasse. J'arrive avec mon manuscrit à Douala, je le fais lire à mon grand frère, qui décide de le faire publier. J'ai failli pouffer de rire. Cinq mois après, il m'apporte le premier exemplaire du roman. Comment a-t-il fait ? Cette question je ne la lui ai jamais posée, mon but étant de voir mon roman publié. Jusqu'alors aucune maison d'édition n'avait accepté mon manuscrit.
Quels conseils donneriez-vous à celles qui veulent se lancer dans l'écriture ?
Tous ceux qui veulent se lancer dans cette aventure doivent être patients, tenaces, et courageux. Ils ne doivent jamais avoir honte de qu'ils écrivent, parce que l'écriture est différente d'une personne à l'autre. Ils doivent aussi lire de grandes œuvres, et se forger un style d'écriture, ce style venant au fil des exercices.
Avez-vous des projets littéraires ?
Les projets ne peuvent pas manquer. Lorsqu'on est animé par le pouvoir expressif, on est toujours amené à écrire. En dehors de ce roman que vous venez de lire, j'ai encore dans mes tiroirs deux manuscrits qui attendent d'éventuels éditeurs.
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Propos recueillis
par Mauriac Castro Bouetou