Marie-Julie NGUETSE
romancière, auteur "D'Amour et de Flèches"
Jeune romancière camerounaise, Marie-Julie Nguetsé, 35 ans, est née à Bagou dans l'Ouest-Cameroun. Après l'obtention d'un Bac A4 en 1988, elle est admise à l'École Normale d'Instituteurs de Bertoua d'où elle en sort diplômée en 1989. Enseignante des Écoles primaires, elle est aujourd'hui en service à l'Ecole publique de Mbanga, Groupe I, dans le département du Mungo. Il y a quelques mois, elle a rejoint le monde des femmes de lettres en publiant en co-édition avec les "Éditions du Crac" du Cameroun et "Passerelle" de la Côte-d'Ivoire, son tout premier roman intitulé "d'Amour et de Flèches". AMINA s'est entretenu avec elle. |
Aviez-vous une prédestination littéraire ou bien l'inspiration
vous est venue de manière subite?
Je suis née dans la peau d'un écrivain. A l'École
primaire, mes rédactions étaient citées en exemple. Au
collège, j'ai pris part au concours de poésie organisé par
l'Union Nationale des Travailleurs du Cameroun (UNTC), à l'occasion du
ler mai 1983. J'ai remporté le premier prix.
De la poésie au roman, il y a tout un monde !
Tout à fait. Parce que j'avais des difficultés à trouver
un éditeur. Sinon, je ne
'en serais pas aujourd'hui à mon premier
roman. La publication de ce premier roman est salutaire pour moi, car j'en ai
déjà un autre déposé chez l'éditeur et qui
paraîtra au premier semestre 2000.
Revenons à votre premier roman. On se rend compte que vous êtes
préoccupée par le problème de la stérilité
chez la femme. Pourquoi ?
Vous ne le savez peut-êntre pas. Je suis née non seulement dans
une famille nombreuse où l'on rencontre au quotidien ce genre de
problème, mais aussi dans une région empêtrée
d'énormes problèmes de polygamie. La stérilité est
une question capitale pour nos familles. C'est ce qui m'a
inspirée pour écrire ce roman.
Mais il y a aussi les batailles au sein de la chefferie, le maraboutisme...
Tout y passe...
Effectivement, il faut avoir vécu dans nos chefferies traditionnelles
bamiléké pour pouvoir cerner les contours, les intrigues et les
mic-macs dus aux batailles pour l'argent, pour le luxe insolent, pour la
succession et que sais-je encore ?
En lisant votre roman, on aperçoit le jeune prince James et son faible
pour les jeunes filles...
C'est la maladie de tous ceux qui aspirent aux fonctions de chez nous. Ils se
croient obligés de séduire toutes les belles filles. Pour ce qui
est du prince James, héros de mon roman, quoique marié avec
enfant, il s'en va aimer la jeune Tomie, étudiante en Médecine,
qu'il finira par épouser malgré la résistance de la future
doctoresse.
Si on vous demandait de résumer en une phrase votre roman. Que
diriez-vous ?
Je dirais : "Qu'est-ce que la stérilité ?" A mon avis, c'est
d'abord un problème psychologique, et donc pour une femme qui n'a-pas eu
d'enfant, il faut qu'elle accepte d'élever celui de sa
co-épouse.