Camerounaise de 28 ans, elle vient de publier son premier ouvrage. Un roman consacré à la jeunesse et écrit dans un style simple. Il traite du thème des préjugés. Interview. |
Il y a deux ans, vous étiez à la recherche d'un éditeur (Amina no 346 de février 1999). Votre voeux a-t-il été exaucé?
En effet, j'étais à la recherche d'un éditeur, mais c'était plus particulièrement pour un roman pour adultes. J'ai rencontré un éditeur qui a eu confiance en moi. Je viens de publier mon premier roman. Je suis comblée.
Comment êtes-vous entrée en relation avec la Fondation Dapper ?
J'ai pris connaissance de l'existence de cette maison d'édition sur Internet. Je vivais à l'époque en province. Comme je m'intéressais à l'univers d'Internet, je me suis mise à commander des ouvrages par correspondance. Je leur ai envoyé un manuscrit comme une bouteille jetée à la mer. J'ai été rappelée un mois plus tard pour un rendez-vous. La rencontre a abouti à la signature du contrat.
Pourquoi débutez-vous dans l'univers de la littérature avec un roman sur la jeunesse ? Avez-vous l'intention de vous spécialiser sur les problèmes des jeunes ?
Le problème n'est pas de savoir par quel genre on aborde le monde des livres. C'est un secteur qui m'a inspirée et dans lequel les Editions Dapper s'investissent énormément. C'est un roman rédigé comme je le vivais dans ma tête. Quelque part, ce sont les contes de mon enfance que j'ai voulu faire ressortir. En le parcourant, on est tout de suite dans le feu de l'action. Ma grand-mère avait une manière particulière de s'exprimer qui transparaît dans ce récit. J'ai actuellement plusieurs manuscrits en attente.
C'est l'histoire d'un amour impossible entre Alima et Bombo. Cette thématique vous paraît-elle adaptée à un jeune lectorat ?
La séparation s'opère parce que Alima doit partir à la rencontre de son destin, quitter la savane pour rejoindre la forêt qui borde l'océan. J'ai voulu montrer les différences qui peuvent exister entre les personnes de conditions sociales différentes, à savoir que Khoda est fils de chef du village. Il est appelé à régner. La mère d'Alima est étrangère à la savane. Elle est originaire de la côte. Ce sont des barrières que les gens dressent dans les rapports avec les autres groupes ethniques, Mais c'est une raison secondaire parce qu'Alima va aller simplement à la rencontre de son destin. Et pour cela, elle doit malheureusement quitter ceux qu'elle a connus et qu'elle aime.
C'est en arrivant au pays de sa mère qu'elle découvrira et vivra un véritable amour ?
"Adima " va devenir l'épouse du prince de l'océan qui s'appelle Shango, elle va vivre une histoire d'amour. La prédiction va se réaliser, à savoir que le seizième règne du royaume sera une fille de la terre.
Pourquoi garde-t-elle le serpent autour du cou ?
Quand son séjour terrestre s'achèvera, afin de rejoindre le monde des mamiwatas, le serpent sera à ses côtés. C'est là où l'on rejoint le rêve, parce qu'on a l'impression que les personnages sont intemporels.
Quelle est la philosophie de ce conte ?
Un message initiatique, à savoir: dans la vie, on n'a pas tout de suite ce que l'on désire. La deuxième leçon que l'on peut retenir est que : les différences sont très enrichissantes.
Contact : "Alima et le prince de l'océan" - Julienne Zanga - Dapper Jeunesse - Tél. 33.1.45.02.16.02.
Propos recueillis
par Florence Dini