Son premier roman "Les épines de l'amour", édité aux
Éditions L'Harmattan comme beaucoup de ses nombreux poèmes, a
connu un succès éclatant... Défenseur de la monarchie peul, Zeinab trouve l'essentiel de son inspiration dans le cadre enchanteur de son Fouta Djalon natal, ce joyau de la nature que Dieu a dressé au milieu des vertes montagnes et que la flûte des pasteurs berce sans arrêt. Elle est membre de plusieurs associations culturelles à travers le monde et a participé à diverses rencontres mondiales sur l'écriture. Consultante en Développement, elle est présidente de la Commission des femmes-poètes et écrivains et présidente du Groupe guinéen pour la Marche mondiale des femmes de l'an 2000. |
Pourquoi l'écriture?
Je suis née dans une famille de poètes. Mes arrières grands-parents et mes parents sont des lettrés en langue poular. J'ai choisi l'écriture car lorsque j'écris un poème, je suis à l'aise. C'est un cri intérieur que je pousse pour me libérer.
Vous mélangez les genres. Pourquoi?
Je suis née curieuse, avec la volonté d'aller toujours vers l'autre. Les genres littéraires comme les différentes chambres d'une maison sont à explorer.
L'amour est-il un de vos sujets de prédilection?
Pourquoi pas? Là où il n'existe pas, ce sont des fléaux comme la guerre et la haine qui prennent sa place. Sans amour, pas de vie. L'amour me guide dans mes écrits. Je fais en sorte qu'il triomphe toujours. C'est un peu ce qui m'a motivée en écrivant "Les épines de l'amour". Présenter la société traditionnelle du Fouta Djalon qui ne favorise guère qu'on parle des rapports hommes/femmes à travers l'amour fou.
Certains de vos thèmes font penser aux thèmes féministes?
Le fait de prendre le plume et de dénoncer les violences faites aux femmes dans une société comme la nôtre, c'est montrer mon féminisme avec tout ce qu'il y a de positif. Un de mes poèmes dédié à toutes les femmes d'Afrique vient d'être primé à Abidjan, par l'entremise d'une troupe féminine de théâtre : la Compagnie Taibou. J'en suis heureuse et je pense que le message véhiculé est compris.
Écrire vous donne-t-il satisfaction?
Oui, et non, parce que j'assouvis un besoin. Je me suis libérée. Non parce que je me remets chaque fois en cause. Je ne finis jamais d'écrire...
Pourquoi ne rencontre-t-on pas plus souvent de femmes-poétesses?
Les femmes sont confrontées à beaucoup de problèmes. Pour arriver à l'écriture, la femme doit avoir surmonté les obstacles qui jalonnent sa vie.
Quelles difficultés rencontrez-vous?
La principale difficulté est l'édition de nos manuscrits. Les difficultés financières réduisent les écrivains guinéens à l'impuissance. En outre, il y a aussi la mauvaise circulation des livres.
Vous êtes présidente du Groupe guinéen pour la Marche mondiale des femmes de l'an 2000...
Cette Marche mondiale des femmes est née de la "Marche des Candiennes" contre la pauvreté en 1995. Le Groupe guinéen compte mettre en avant les revendications des femmes du monde entier. Cela tourne autour de deux thèmes : pauvreté et violences faites aux femmes.
Comment le Groupe guinéen prépare-t-il cette Marche?
Le Groupe guinéen a beaucoup de chance de compter en son sein deux personnalités qui se battent pour la promotion de la femme : Mme la ministre des Affaires sociales, de la Promotion féminine et de l'Enfance et le Gouverneur de Conakry. Des dispositions sont prises pour assurer un forte mobilisation pour une sensibilisation de tous.
Pourquoi le Fouta Djalon revient-il souvent dans vos oeuvres?
Je lui dois tout. Je le porte en moi et dans mon coeur. J'ai non seulement comme une dette envers lui, mais un profond respect pour ce grand foyer culturel qui a engendré des hommes comme : Alpha Yaya Diallo, Bocar Biro Barry...et des érudits comme : Karamoko Alpha Mo Labé, Thierno Aliou Boubadian, T. Samba Mombéya...
Avez-vous une idole en matière d'écriture?
A part toutes les femmes-écrivains d'Afrique, il y a Barbara Cartland, une Britannique. Pour moi, elle incarne la noblesse de la monarchie britannique. C'est elle qui m'a inspirée pour écrire "Les épines de l'amour". J'ai remarqué que les monarques peuls du Fouta Djalon menaient une vie semblable à celle des monarques britanniques...
Vos loisirs?
J'aime marcher pieds nus dans l'herbe. J'aime la musique, surtout la flûte pastorale. J'aime le regard et le sourire des enfants.
Avez-vous un message?
Je voudrais demander à vos lecteurs d'avoir une pensée pour les écrivains et écrivaines de Guinée. Je lance un appel aux hommes de culture et aux associations d'écrivains à travers le monde, pour que les écrivains guinéens soient mieux connus et participent aux colloques et ateliers d'écriture.
Gnoumassé Daffé