"Papille", c'est une collection de Septembre éditeur spécialisée dans les ouvrages didactiques à Montréal. Elle parle de divers pays découverts de façon ludique tout en gardant un côté didactique. Cette collection d'illustrations et de mots évocateurs est surtout destinée aux enfants du Canada. Il existe déjà dix-huit livres « Les découvertes de Papille » sur le marché. Les auteurs qui participent à ces découvertes sont simplement heureux. Pour Papille, Emeline Pierre s'est rendue au Bénin. Amina l'a rencontrée. |
Comment vous est venue l'idée de raconter « Les découvertes de Papille » au Bénin?
Enseignante, je connaissais la collection "Autour du monde". Quand je présentais des destinations aux enfants, ils étaient fascinés. C'est alors que j'ai pensé publier quelques souvenirs de voyage. Il s'est trouvé que Septembre éditeur a organisé un concours intitulé "De globetrotteur à auteur". J'ai participé et j'ai gagné.
Pourquoi le Bénin, et pas un autre pays d'Afrique?
Auparavant, j'ai eu l'occasion de visiter l'Afrique Australe (La Réunion et Maurice), mais mon séjour dans la région fut trop court pour recueillir assez de photographies. En 2010, j'ai été invitée à participer au salon international des poètes francophones qui se tenait au Bénin. J'y ai prononcé une conférence et fait des lectures. Jusqu'à ce jour, c'est mon seul voyage en Afrique subsaharienne. Une fois sur place, j'ai tenté d'aller dans des pays voisins, le Togo et le Ghana, par voie terrestre. Malheureusement, les frontières avaient été fermées en raison d'élections. C'est pendant ce séjour que j'ai sillonné le Bénin.
Vous avez découvert le village Ganvié...
Oui, Ganvié, un village sur pilotis, a piqué ma curiosité. Le guide touristique indiquait que ce village lacustre était "La Venise de l'Afrique". Il avait été érigé par des habitants qui fuyaient les razzias perpétrées par les esclavagistes durant la traite négrière. Les fuyards ont pensé que les ravisseurs ne viendraient pas les chercher sur l'eau, et ils ont eu raison. Émouvant... Ganvié évoque un mode de vie original sur le lac Nokoué, dans le sud du pays. École, poste, marché tout y est à quelques coups de rames. Cette localité est absolument charmante. Elle gagnerait à être davantage connue.
Au-delà de l'expérience littéraire, qu'avez-vous gardé comme souvenir de cette expédition?
C'était ma première expérience dans la littérature jeunesse. Auparavant, j'avais publié un essai, "Le caractère subversif de la femme antillaise dans un contexte (post) colonial", puis un recueil de nouvelles, "Bleu d'orage". Durant la rédaction de cet ouvrage, ce fut l'occasion pour moi de me replonger dans mes souvenirs de voyage. En y repensant, je crois avoir eu un vrai coup de foudre pour Ganvié. Porto Novo, la capitale, a une architecture pittoresque à cause de son héritage afro-brésilien. Les Da Silva, famille fortunée venue du Brésil, se sont installés au Bénin au 19ème siècle et y ont fait construire une superbe demeure. Cela était d'autant plus significatif pour moi que l'année précédant mon voyage au Bénin, j'avais visité Salvador de Bahia, au Brésil, le berceau du patrimoine afro-brésilien.
Propos recueillis
par Marie-Léontine Tsibinda
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