Bomou Karidja, Kaba Fanta, Hélène Soungalo Diomandé et Nathalie Amani N'Guessan sont les nouvelles reines de la collection à succès, Adoras. Leurs différents titres sont prisés par le lectorat. Et c'est au cours d'une dédicace que j'ai eu à les rencontrer afin qu'elles nous parlent de leurs productions, de leur conception de l'amour, de leurs projets et de l'intérêt qu'elles portent à cette collection.

Kouao Jean et Fanta Koné sont deux jeunes gens dynamiques et ambitieux. En même temps qu'ils font leur entrée sur la scène de la vie active, ils décident de vivre l'expérience du mariage à l'insu de la mère de Kouao. Fanta et Jean se disent "oui" pour le meilleur et pour le pire. Tout se passe comme dans un beau rêve. Un beau petit garçon voit le jour. Jean bénéficie d'une promotion significative. Mais, comme le diable, Véro, la secrétaire de Jean, va s'immiscer dans leur vie conjugale jusqu'à la faire basculer. Tel est le résumé de mon roman. Ce serait trop prétentieux de ma part de vouloir donner des leçons à travers ce roman. J'invite le lecteur à retenir ce qui l'a attiré vers son partenaire, et à s'en souvenir tout le long de leur vie commune. Je pense que c'est cela la brise qui attise toujours le feu de l'amour. L'aspect de la culture africaine que je présente dans mon roman, c'est la conception du mariage, de la polygamie et de la place de la belle-mère dans le couple. J'écris dans Adoras pour rêver et faire rêver. La collection Adoras peut permettre aux femmes et aux jeunes filles de "vivre" pendant quelques heures d'autres expériences à travers la lecture, d'avoir des modèles auxquels s'identifier. Comment se manifeste l'amour vrai chez une femme qui aime sincèrement ? Il n'y a pas de formule toute faite. Sinon il n'y aurait plus de place pour le doute. On reconnaîtrait tout de suite la femme qui est sincèrement amoureuse. Chaque femme, chaque être a sa façon de montrer la sincérité de son amour. Il y en a même qui manifeste de l'agressivité face à la personne aimée. Il n'existe pas un comportement, un acte spécifique qui démontre qu'une femme aime sincèrement. Comment une femme peut-elle attirer l'homme qu'elle aime ? Je peux y trouver un élément de réponse. Elle peut user de séduction, d'attention, de gentillesse... Mais comment une femme doit-elle attirer l'homme qu'elle aime ? Je ne vois pas en quoi une manière d'attirer serait plus recommandable qu'une autre... Je suis une femme heureuse parce que j'ai le souffle de vie, la santé et que mes enfants sont sur le bon chemin. Aux hommes, je ne reproche rien de spécial mais à l'être humain, je reproche l'égoïsme et l'insatiabilité. J'ai un roman chez Adoras et un recueil de poèmes dans le circuit et deux autres Adoras en préparation. Ecrire est une activité vraiment passionnante. Mais, comme toute activité, on a besoin d'un stimulant. Si le parcours du livre ne se faisait pas sur une période aussi longue, j'en serais peut-être à plusieurs romans Adoras. Cette collection est une superbe initiative pour la relance de la lecture."

Dans le couple Haïdara, rien ne va plus: indifférence, disputes et infidélités. Survient une aventure extra-conjugale de l'épouse... C'est une leçon d'amour, de culture, d'un sentiment dont la noblesse ne devrait pas rimer seulement avec le sexe et l'argent. La routine, dans un couple, tue l'amour à petit feu. Il faut inventer, créer et réadapter son quotidien, sinon les parasites s'installent lentement et le rongent sûrement. Dans notre culture africaine, la femme doit s'occuper de son foyer, de ses enfants, mais surtout de son mari. Lui servir son repas et le lui concocter, si possible, elle-même, lui mettre ses vêtement bien en vue avant qu'il ne sorte, bref, prendre un soin particulier de son mari, même si elle rentre du travail; être soumise, à son mari pour le bien de son foyer et pour le devenir de ses propres enfants. C'est cet aspect de la culture en Afrique que j'ai voulu faire ressortir, surtout pour les femmes modernes qui pensent que parce qu'elles ont réussi, le foyer doit être une chose secondaire... Que non ! Les romans Adoras enseignent une conduite honorable en amour, aussi bien aux femmes qu'aux hommes. Je me suis dit que je pouvais apporter ma contribution à cet état d'esprit, afin que les lecteurs, en refermant ces romans, se disent qu'ils ont appris quelque chose de plus. A coup sûr, la collection Adoras apporte davantage aux femmes que tous ces films immoraux qui inondent nos chaînes de télévision. Chez la femme, l'amour vrai se manifeste par le don de soi. Le sacrifice de sa personne, de son temps, de ses projets, pour le bonheur de l'autre. Se donner totalement et entièrement à l'autre, voilà pour moi le sens de l'amour vrai. Pour attirer l'homme qu'elle aime, une femme se doit d'être attentionnée, présentable, et puis se montrer discrète. Il faut éviter d'extérioriser ses sentiments ou son désir mais plutôt démontrer, par son attitude, que l'on sait rester digne et être une femme au vrai sens du mot. Parce que les hommes confondent souvent aimer et désirer, il faut que l'homme qui rencontre une femme, voie en elle cette différence dès le début. Je suis une femme heureuse. J'ai réussi à transformer, avec le soutien du Très-Haut, mes échecs personnels en belles victoires sur la vie. Je reproche aux hommes leur irresponsabilité, parfois leur indécision. Je pense que quand on est un homme, on doit prendre des décisions fermes et n'avoir qu'une parole, ne pas dire une chose et puis, face aux aléas, assurer que l'on a dit le contraire. Non, je n'ai plus de romans Adoras, mais j'ai quelques manuscrits en édition, pour la littérature enfantine."

Dans mon roman, il s'agit de Alima Cissé. Elle a quinze ans quand son père la contraint à épouser Seydou Diakité. Mais peu après le mariage, elle rencontre son beau frère Cheick Oumar Diakité et en tombe secrètement amoureuse. Amour impossible. Et pourtant... La leçon que je voudrais donner aux lecteurs est celle-ci : obliger des personnes qui ne s'aiment pas, qui n'ont rien en commun, à se marier, peut avoir des conséquences fâcheuses non seulement sur leur vie mais peut également rejaillir sur leur entourage. Je demande donc à mes parents, en particulier, et à la société africaine en général, de donner à chacun la liberté de choisir son conjoint. L'aspect culturel que j'aborde dans mon livre reste le mariage forcé et aussi le mariage des mineures qui est une forme de pédophilie. J'écris pour cette collection parce que je suis de nature romantique. Cette collection donne des leçons de vie de couple aux jeunes filles et aux femmes. Elle nous apprend à connaître et à comprendre les hommes africains et à les aimer. Elle nous permet de découvrir notre propre culture. Pour une femme sincèrement amoureuse, le bonheur de l'autre passe avant le sien. Elle est prête à faire des sacrifices inimaginables pour lui. Elle ressent ses souffrances sans qu'il le dise et sait quand il est heureux. Elle est soumise sans pour autant être une esclave. La séduction est une arme puissante dont Dieu a gratifié la femme. Chaque jour doit germer dans notre esprit une idée nouvelle pour mieux séduire afin d'attirer et de retenir notre homme. Et pour cela nous devons user des moyens tels que le sexe, la cuisine, l'entretien de notre corps, de nos cheveux, de nos vêtements pour le tenir régulièrement en haleine. Si l'homme est un intellectuel, la femme doit beaucoup lire afin d'être en mesure de discuter avec lui. Je ne suis pas vraiment heureuse car j'aurais voulu vivre aux côtés d'un homme avec qui tout partager : bonheur, amour, souffrance et j'en passe. Ce que je reproche aux hommes ? Ils sont orgueilleux et ne cherchent pas à nous comprendre pour savoir à quel point nous avons besoin de tendresse, d'affection. Je leur en veux également de croire que nous attachons plus d'intérêt aux biens matériels qu'aux sentiments. J'ai déjà trois romans Adoras en manuscrit et deux romans d'un autre genre en préparation."

Xavier, un jeune Ivoirien qui vit en Europe revient au pays afin de passer ses congés annuels. Il rencontre Valérie dont il tombe follement amoureux. Le fait qu'il soit marié, que Valérie soit une mère célibataire au coeur brisé, rien ne pourra être un frein à cet amour, certes semé d'embûches. La leçon de mon livre est qu'après un échec, il est toujours possible d'aimer et de refaire sa vie. J'adore la bonne cuisine et cela se ressent dans mes livres. J'aime aussi voyager et je décris les paysages de la Côte d'Ivoire. Ecrire pour la collection Adoras me permet de m'évader. Cela me fait aussi plaisir de savoir que je ferai rêver mes lecteurs. Enfin, c'est peut-être un tremplin pour moi, qui sait ? La collection Adoras présente beaucoup d'avantages. Elle permet aux femmes de s'évader et de rêver, elle peut redonner espoir, il y a toujours une morale dans les livres Adoras. Ils ont donc un rôle éducatif. Elle permet même aux femmes ayant un niveau d'enseignement peu élevé de lire car ces ouvrages sont de lecture facile. Elles donnent le goût de lire. Une femme qui aime sincèrement est une femme qui va accepter beaucoup de choses et qui généralement se donne entièrement. Une femme doit rester naturelle et l'amour viendra. Je pense que l'amour est une alchimie entre deux êtres. On peut attirer un homme de multiples façons, mais l'amour, le vrai, ne s'attire pas, ne se programme pas. Il arrive, c'est tout. On dit bien "tomber amoureuse", et cela traduit bien la chose. On tombe et c'est un peu un accident. Par contre, une fois que l'alchimie a eu lieu et que l'amour est là, il faut le cultiver. Oui, je suis une femme heureuse ! J'ai un mari formidable qui me soutient dans tout ce que j'entreprends. Notre amour est constamment entretenu par la communication et le dialogue. Ce que reproche aux hommes ? De ne pas exprimer leurs sentiments ! Montrer ses sentiments n'est pas un signe de faiblesse, au contraire cela nous rassure et c'est aussi le rôle de l'homme de rassurer. Pour Adoras, j'ai terminé quatre manuscrits qui, je l'espère, seront édités. Dans un autre genre - et sous un autre pseudonyme - j'ai écrit un livre qui traite des problèmes que notre pays connaît depuis quelques années. J'espère pouvoir vivre un jour de l'écriture."

Propos recueillis
par Isaïe Biton Coulibaly

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