Olamide Awonubi, la quarantaine, est romancière. Elle est née à Londres de parents nigérians. Après l'école primaire, elle et sa famille sont allés vivre au Nigeria pendant plusieurs années. Ola est revenue vivre à Londres au début des années 90. Elle a écrit de nombreuses nouvelles et des romans (en anglais). Interview. |
Quand avez-vous commencé à écrire ?
J'ai toujours eu beaucoup d'imagination lorsque j'étais enfant. Quand je suis revenue du Nigeria, j'ai pris des cours d'écriture avant de passer un diplôme en « écriture créative et imaginative » à l'Université de East London.
Pourquoi aimez-vous écrire ?
C'est ma manière de m'exprimer. Quand je ressens quelque chose de fort, je pose mes mots et beaucoup de gens se reconnaissent alors dans ce que j'ai écrit.
Quels sont les sujets qui vous inspirent le plus ?
C'est assez large: j'écris beaucoup sur les thèmes universels auxquels les gens peuvent s'identifier, comme la famille, l'amour, les relations...Pour ma thèse à l'université, j'ai rédigé plusieurs nouvelles sur comment le colonialisme avait changé l'Afrique d'un point de vue social, culturel et relationnel.
Parlez-nous de The "Plink House" et The Go-slow Journey" ?
"The Pink House" (La Maison Rose) est une histoire sur les gamines qui grandissent dans les rues de Lagos dans les années 70. Cette nouvelle est arrivée première lors de la compétition 2008 de National Words of Colour. "The Go-slow Journey" (Périple dans les embouteillages) raconte la romance d'un couple dans un bus coincé dans les fameux embouteillages de Lagos. J'ai gagné le premier prix de la Wasafiri New Writing en 2009 pour cette histoire Wasafiri est un magazine de littérature contemporaine.
Vous avez également un blog...
Oui, je l'ai commencé début 2012 parce que je voulais que mes lecteurs me suivent dans mon parcours d'écriture. Ecrire demande beaucoup de persévérance et vous devez continuer malgré les refus des éditeurs. Vous devez croire en vous et en ce que vous faites. A travers ce blog, je peux aussi avoir les impressions de mes lecteurs sur mon travail et je peux ainsi mieux comprendre ce qu'ils ont envie de lire.
Comment définiriez-vous vos lecteurs ?
Je n'ai pas de lectorat particulier: cela dépend du sujet du livre. Beaucoup de personnes très différentes peuvent se sentir concernées par ce que j'écris.
Sur quoi travaillez-vous en ce moment ?
Je termine un roman My Mister Right (Mon prince charmant) qui relate le combat d'un couple igbo qui doit faire face à l'opposition de leurs familles respectives. Il sera publié au Nigeria à l'automne 2012, aux éditions Ankara Press. Je finalise également plusieurs nouvelles qui explorent les liens sociaux, culturels, politiques et historiques entre les peuples, ainsi qu'un roman basé sur le Nigeria des années 80. J'ai presque terminé un manuscrit sur une femme qui subit des violences conjugales : cela se passe entre Lagos et Londres. Qui sait, cela attirera peut-être l'attention d'un producteur de Nollywood (ndlr: industrie cinématographique du Nigeria).
Vous êtes très inspirée par l'Afrique...
J'aime écrire sur l'Afrique. Même si je suis née en Grande-Bretagne, j'ai passé dix-sept ans de ma vie au Nigeria. C'est une grande part de ma vie et de mon inspiration. Je suis influencée par l'Afrique mais aussi par la société anglaise: je suis africaine, née de parents africains sur sol britannique, alors la Grande-Bretagne fait aussi partie de ma vie et donc de mes romans. J'écris justement une histoire sur un couple anglais durant la Seconde Guerre Mondiale et une autre du genre « crime passionnel » qui se passe dans le métro de Londres. J'ai envie avant tout d'être reconnue pour mon talent d'écrivain, et pas juste être catégorisée comme romancière écrivant sur les Noirs.
Lisez-vous des romans d'auteurs africains ?
Lors de mes études, j'ai eu un gros coup de cœur pour Chinua Achebe avec Le monde s'effondre et Le Malaise. Ses romans parlent des conséquences de la colonisation en Afrique de l'Ouest. J'aime beaucoup également Mariama Bâ, Camara Laye et Buchi Emecheta. Sinon, je lis aussi Doris Lessing, Charles Dickens, Emily Brontë, John Steinbeck et Ernest Hemingway.
Retournez-vous souvent en Afrique ?
Pas aussi souvent que je le voudrais. Je vais surtout voir ma famille à Lagos. Je suis allée à Johannesburg que j'ai beaucoup aimée; c'est plein de vie et les paysages sont magnifiques. J'espère bien voyager un peu plus dans le futur: j'ai envie d'aller au Ghana, au Sénégal, en Egypte et en Algérie.
Propos recueillis
par Loyola Ronoarison
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Blog: "Olawritesfiction"