À tout juste 28 ans, Merry Bey, Sénégalaise aux origines vietnamiennes, chargée de marketing dans une structure dakaroise, anime une émission sur la technologie à la 2STV. Mannequin, Merry est aussi écrivaine. Son premier ouvrage, Le tram de la vie est un recueil de poèmes. Ayant nourri une passion pour les mots depuis son enfance, c'est tout naturellement qu'elle devient femme de lettres. |
Quel rapport avez-vous eu avec la littérature et l'écriture durant votre enfance, votre adolescence et maintenant?
J'ai grandi avec la littérature et l'écriture. Dès mon jeune âge, j'étais portée vers la littérature; j'étais inscrite à la bibliothèque et chaque week-end je dévorais des livres. L'envie d'écrire m'est venue vers mes huit ans. J'avais l'habitude de jouer avec les mots, leurs consonances et je m'amusais à en faire des sons. Puis j'ai découvert Agatha Christie, j'adorais la lire. Aujourd'hui, j'ai un rapport presque fusionnel avec l'écriture. Cela fait partie de moi, de ma personnalité. Je ne m'imagine pas un seul instant sans l'écriture. En ce qui concerne la lecture, je lis de tout. J'ai toujours eu des goûts éclectiques et j'ai lu très tôt, y compris des livres qui n'étaient pas de mon âge à l'époque. Aujourd'hui, je lis certes moins, mais dès que j'ai un livre entre les mains, je le dévore d'un trait.
Y a-t-il des auteurs que vous aimez particulièrement et qui vous ont marquée ou inspirée?
Agatha Christie est la première à m'avoir donné envie d'écrire. Par contre ceux qui m'ont le plus marquée restent essentiellement Hugo, Molière et Senghor. Je suis restée très classique. Freud et Charles Baudelaire aussi me plaisent aussi beaucoup.
Comment vous est venue l'idée de publier un livre et de devenir écrivaine?
Pour moi être écrivaine n'était pas une option. J'écrivais pour mon plaisir. Puis j'ai vu qu'il y avait autour de moi des personnes qui se disaient écrivains, et petit à petit j'ai commencé à nourrir l'espoir secret de voir mon nom sur un livre, de voir des personnes me lire et en tirer du plaisir. C'est mon défunt grand-père maternel qui m'a réellement poussée à l'être et à l'assumer. Pour lui, rien n'était impossible pour sa petite fille.
Pourquoi un recueil?
Un recueil parce que j'avais trop de choses à dire, un recueil de poésie aussi parce que chez nous, c'est un art qui se meurt. Ma poésie est comme du slam, elle est libre et elle peut être chantée. Alors j'ai voulu montrer à la ma génération, qu'on peut être jeune, vivre les émotions de son temps, les chanter, les écrire, les décliner en poésie ...
De quoi parlent vos poèmes?
Je développe neuf thèmes. Je parle de la mort d'êtres chers, je parle de tristesse, je parle d'amour, de la vie, de la pensée, de la religion, de Satan, et je rends hommage aux personnes qui m'ont marquée.
Qu'est-ce qui vous a poussée à choisir ces thèmes?
Pour moi, ces thèmes font la vie; en tout cas, ils ont fait ma vie à un moment donné, et la vie de ceux qui m'entourent. Ceci coïncide aussi avec le fait que j'ai perdu mon grand père maternel, celui là même qui me poussait à devenir écrivaine. Donc sortir ce recueil, c'est lui rendre hommage.
Êtes-vous perçue différemment par votre entourage depuis la sortie de votre livre?
Non, pas du tout. D'ailleurs j'ai toujours du mal à accepter ce nouveau statut. Mon entourage, c'est ma famille et ils font tout pour me ramener sur terre, même si je n'ai jamais décollé. J'ai toujours les pieds bien vissés sur terre.
Ont-ils été surpris ou s'y attendaient-ils vraiment?
Tous ceux qui m'ont connue ou me connaissent réellement ont toujours lu mes écrits. Ils m'ont tous encouragée à en faire ma voie. Par contre, voir le livre sortir, et surtout le boum médiatique qui m'a propulsée au devant de la scène les a surpris. J'ai organisé ma propre communication qui a porté ses fruits, j'ai fait les plateaux télés les plus importants et cela m'a fait connaître et a fait vendre le livre. Je pense que s'ils ont été surpris c'est plutôt à ce niveau. La communication, c'est mon métier alors autant bien le faire quand cela me concerne.
Où peut-on se procurer votre roman en France et en Europe?
Pour acheter Le train de la vie, il faut aller sur amazon.fr pour la France; Pour le autres pays, amazon.ca pour le Canada, et amazon.com pour le reste. Du japon, en passant par la Suisse jusqu'à Taiwan, il est disponible. J'ai aussi des personnes qui me contactent sur mon Facebook pour me demander le livre.
Pour vous, quel est l'homme idéal?
J'ai arrêté de croire en l'homme idéal. Pour moi, seul existe un homme qui vous correspond. Après on peut toutes avoir des préférences. En ce qui me concerne, j'aime les hommes grands avec de jolis yeux et de jolies mains. Mais surtout un homme franc qui n'a pas peur de montrer ses sentiments à la femme qu'il aime.
Pensez-vous que le fait d'être jeune, femme et surtout écrivaine c'est-à-dire exerçant un métier d'esprit effraie les hommes?
Oui, c'est à croire que certains hommes n'aiment pas cela. Certains s'engagent dans une sorte de bataille pour prouver qu'ils peuvent vous tenir tête. Cela me fait rire. Mais on en trouve aussi qui sont impressionnés, et d'autres qui vous acceptent avec plaisir.
Comment comptez-vous faire pour montrer que vous resterez vous-même quoi qu'il arrive et qu'on n'a pas à avoir peur de votre majestueuse beauté et de votre esprit vivace?
"Majestueuse beauté" c'est quand même fort. Je ne me vois pas comme une femme belle. Disons juste que je suis typée. Par contre, je suis restée la même, c'est-à-dire une femme passionnée qui a du caractère et qui croque la vie.
Que peut-on vous souhaiter?
Le meilleur à venir, la santé, l'amour, et la volonté de continuer sur ma lancée...
Propos recueillis
par Charlotte Seck