Dans son livre « Ma plume me démange », paru en 2014, Alice Endamne nous fait vivre sa vie de maman et romancière. Elle est auteure de romans et de livres pour enfants. Née en France, de parents gabonais, Alice vit en Californie avec son époux et leurs deux enfants. Après avoir été pendant quelques années rédactrice en chef de la revue littéraire « The Black Arts Quarterly », publiée par l'université de Standford, elle s'est lancée dans d'autres aventures professionnelles. Nous retrouvons aujourd'hui l'auteure avec sa casquette de traductrice. Elle a en effet traduit en français six romans de l'auteure de science fiction Imogen Rose. |
J'ai monté ma petite structure de correction/révision de manuscrits, il y a plus de dix ans, aux États-Unis et, étant bilingue, c'est naturellement que j'ai commencé à élargir mes activités en incluant la traduction. J'ai un diplôme de 3ème cycle en anglais et civilisation américaine de l'université Paris-Est, mais je n'ai pas de diplôme de traduction. J'ai donc appris sur le tas.
Pourquoi avoir choisi les œuvres de cette auteure comme première expérience?
C'est plutôt Imogen Rose qui m'a choisie. Je travaille beaucoup avec www.elance.com, un site pour les travailleurs indépendants du monde entier. On y trouve des offres de contrats dans plusieurs disciplines. Dans mon cas, Imogen cherchait un traducteur francophone avec une expérience d'écrivain et une bonne connaissance de la littérature pour adolescents. En apprenant que j'avais écrit « C'est demain qu'on s'fait la malle », elle a été intéressée par mon profil professionnel, malgré mon manque d'expérience dans la fantaisie/science-fiction.
Combien de temps avez-vous mis à la traduction de chaque titre?
Cela m'a pris entre trois et quatre mois en y travaillant à temps plein. C'est un travail très long.
Quelles sont les qualités requises pour être une bonne traductrice?
Je pense qu'il faut d'abord respecter le fait que le livre ne soit pas le nôtre. Je veux dire par là que nous ne sommes pas libres de le changer comme bon nous semble. Il faut savoir respecter la voix de l'auteur, tout en s'assurant que le lecteur aura une traduction très proche de la version originale avec toutes les subtilités qu'elle comprend. Ce n'est pas facile parce qu'en passant d'une langue à l'autre, on court le danger de perdre beaucoup de choses, il faut donc savoir rester vigilant.
Ce nouveau cheminement professionnel ne met-il pas en berne votre carrière d'écrivain?
J'ai toujours travaillé à mon compte en même temps que j'écrivais. Ces dernières années, il est vrai que ma boîte m'a pris tellement de temps (ainsi que ma vie de famille) que je n'ai pu publier que mes livres pour enfants (« Super Ashley »). En ce moment, je suis en train d'achever (enfin!) un manuscrit auquel je travaille depuis 5 ans, et j'ai également entamé un autre manuscrit. Donc dès que l'un sera fini, je me concentrerai pleinement sur l'autre. Le problème de certains écrivains, c'est qu'il faut d'abord penser à manger, donc à avoir un travail qui rapporte de l'argent, et c'est mon cas pour la traduction et les corrections/révisions.
Propos recueillis
par Edna Merey
QUELQUES TITRES D'ALICE ENDAMNE:
"C'est demain qu'on s'fait la malle". "Garçons et filles". "Super Ashley sauve les fourmis".