Originaire de Bafoussam au Cameroun, Olivia Ervi débarque à Paris à l'âge de 14 ans pour réaliser son rêve: devenir une styliste de renom. Elle a travaillé dans de petits ateliers en plein cœur de Paris, ensuite dans le Sud, à St Christol les Ales, pour se perfectionner dans les anciens ateliers de Cacharel. Des années plus tard, elle lance sa marque de vêtements. Récemment, c'est par la publication de son premier roman. « Une Chandelle dans la Nuit », que la styliste a fait parler d'elle. |
Comment avez vous vécu l'écriture de ce premier roman?
Ce n'est pas facile de se lancer dans l'écriture d'un roman, mais j'avais très envie de le faire depuis longtemps, et ça a été une belle expérience.
Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées pour sa publication?
Les maisons d'édition ne sont pas toujours disposées à publier les auteurs inconnus, sauf si le manuscrit, d'après elles, est exceptionnel. En général, il faut attendre 4 à 8 semaines pour avoir une réponse. à côté de ça, il y a des petites maisons d'édition, ou encore la solution de l'autoédition.
Pourquoi le titre « Une Chandelle dans la Nuit »?
Parce qu'il représente l'espoir, en rapport avec les soirs de pluie où Josépha et sa famille devaient s'éclairer à la lueur d'une bougie quand il y avait coupure d'électricité. C'est aussi l'espoir de guérir un jour du mal être qui l'habite.
Le roman commence à Bafoussam où Josépha passe une enfance torturée...
C'est exact, et ses seuls moments d'évasion, elle les trouve quand elle est seule avec elle même. Josépha aime la pluie parce que, quand il pleut, elle n'est pas obligée d'aller dehors ni de rencontrer les gens, car elle n'a confiance en personne.
Quels sont les blessures, les cauchemars et les souvenirs qui hantent Josépha?
Le viol reste toujours un moment très douloureux pour une petite fille, une blessure qu'on n'oublie pas.
Que diriez vous à toutes ces femmes violées de par le monde?
De ne pas baisser les bras, mais d'essayer de comprendre pourquoi. Il faut se battre pour que le coupable soit condamné, et aussi garder espoir, se reconstruire et, surtout, avoir confiance en soi.
La vie de Josépha est elle une fiction ou une histoire vécue en Afrique?
Une histoire vécue.
A la fin du roman, quand vous êtes sortie du personnage de Josépha, quelle sensation avez vous ressentie?
Un soulagement...
Quels sont vos projets de styliste pour les prochaines collections?
Une collection de lingerie pour septembre 2014. Après, on verra. Je ne pense pas ouvrir de boutique en Afrique dans l'immédiat. En revanche, il y aura bientôt une ligne plus accessible qu'on trouvera dans des points de vente en Afrique.
Propos recueillis
par Wanda Nicot