Ancienne assistante de gestion, passionnée de cinéma, de littérature et d'écriture, Aset Malanda nous ouvre les portes de l'industrie cinématographique nollywoodienne. En effet, avec le cinéma nollywoodien, le Nigeria est devenu le deuxième pays producteur de films au monde devant les États-Unis. Ainsi, en seulement 21 ans, le phénomène Nollywood a su s'imposer dans le monde et ne cesse de séduire. Désormais, l'Afrique aussi fait partie des grands producteurs mondiaux de films. L'ouvrage d'Aset Malanda présente les stars de Nollywood avec un regard neuf et décomplexé. Rencontre avec une passionnée du septième art à l'africaine. |
Qu'est-ce qui a motivé l'écriture de ce livre sur les étoiles noires de Nollywwod?
J'ai eu le déclic lors de ma rencontre avec Tundé Kelani au premier festival Nollywood à Paris en 2013. J'avais un poste de chaperonne, ma mission consistait à assister les réalisateurs un métier que j'ai toujours admiré. Cet événement m'a permis de comprendre le fonctionnement et les coulisses de l'industrie cinématographique nollywoodienne.
D'où vient cet amour pour le cinéma nollywoodien?
Je suis cinéphile depuis mon plus jeune âge. Mon premier film nigérian m'a été offert par une cousine. Le doublage était fait en lingala et j'ai tout de suite adoré. Depuis, ma passion pour le cinéma nollywoodien n'a fait que croître. Je voulais en savoir toujours plus sur les actrices, les producteurs et l'industrie.
Cette l'industrie étant très jeune, comment avez-vous constitué votre corpus?
Je me suis documentée sur les sites personnels des acteurs et des réalisateurs. Ceux-ci alimentent beaucoup leurs sites. On y trouve des tonnes d'informations intéressantes.
Quelle est la différence entre le cinéma nigérian traditionnel et le phénomène Nollywood?
Le phénomène Nollywood se distingue par la production massive de films comme l'illustrent les chiffres. En 1992, le premier film vidéo nigérian a été mis sur le marché. Trois ans plus tard, la commission de censure fédérale recensait déjà 177 films visés en une seule année. La production a ensuite connu une croissance exponentielle. Le cap des 1 000 films par an a été franchi en 2004. En 2005, on en était à 1 711 films et 2008 a connu un nouveau record avec 1 770 films.
Qu'est ce qu'on peut retenir de l'industrie Nollywood?
Que c'est une industrie qui a le mérite d'exister et qui est très bien organisée. Après le gouvernement, c'est le secteur qui emploie le plus de monde. Les femmes y sont majoritaires et très jeunes. Les investissements y sont privés. De nombreux acteurs nigérians, ghanéens, kenyans et même américains y trouvent la gloire et de nombreux prix leur sont attribués. Depuis 2013, le gouvernement nigérian accorde des subventions pour la culture, dont le cinéma nollywoodien. Nollywood représente un énorme chiffre d'affaires.
Les détracteurs du cinéma nollywoodien parlent d'une industrie qui tue le film nigérian, qu'en pensez vous?
Il est vrai que plusieurs personnes ont dénoncé la production massive de films de l'industrie Nollywood, mais le propos de mon livre c'est de montrer que Nollywood est une performance économique et sociale à l'échelle nationale et internationale. Il ne faut pas oublier que cette industrie révèle de nombreux talents: Lupita Nyong'o en est l'exemple. Quant aux étoiles de Nollywood, elles sont pour la plupart réalisatrices et actrices. Elles se comportent en véritables bussiness women. C'est une industrie qui a su s'imposer économiquement sur la scène internationale.
Quelques étoiles montantes de Nollywood et de Gallywood?
Il y a beaucoup d'étoiles montantes à Nollywood comme Mercy Johnson Ozioma, Geneviève Nnaji, Omosexy; il y a également les étoiles de Gallywood, ces actrices ghanéennes très talentueuses comme Yvonne Nelson, Jacky Appiah...
Propos recueillis
par Karine Oriot