Assia Printemps Gibirila se souvient du premier livre « Rencontres et passions » de Bazou O. Gibirila, recueil de poèmes édité en 1961 qui l'a marquée et inspirée. Il y a eu ensuite « Une si longue lettre » de Mariama Bâ, la Sénégalaise. Elle aime écrire pour tout le monde: ses livres sont des messages internationaux, des tranches de vie où l'on va à la rencontre de l'autre, cet inconnu. |
Assia Printemps Gibirila, vous êtes écrivaine confirmée, vous avez publié plusieurs livres et vous avez participé au salon du livre de Cayenne, en mars dernier.
En fait j'ai été invitée par Mme Tchisseka Lobelt, présidente de l'association Promolivres dans le cadre de la Journée Internationale des Droits de la Femme, le 8 mars 2014 à Cayenne. Ce premier séjour à Cayenne a été un moment riche en émotion. Il m'a permis de découvrir des femmes engagées conscientes du rôle important qu'elles ont dans la cité. Ces femmes étaient à l'identique des portraits de femmes que j'ai décrites dans mon roman-témoignages « Elles ». Cette fiction est un travail de recherches qui m'a permis de découvrir le long cheminement de l'évolution des droits des femmes à travers le monde. L'imagination a fait le reste. C'est déterminant pour moi de rappeler les combats de nos pairs pour que nous les femmes d'aujourd'hui, avancions vers la parité et la reconnaissance sociale grâce à l'implication de toutes les femmes du monde. « Elles » est une piqûre de rappel. En qualité d'auteure, je me suis sentie reconnue, c'est déterminant dans ce dur métier qu'est l'écriture!
Votre premier roman est « Mission soleil »?
Effectivement, « Mission soleil » est mon premier roman. Il a été publié en 2009 et raconte le parcours d'une jeune femme au cours d'une guerre intemporelle. « Les nouvelles de l'au-delà » et « Conversation entre ciel et terre » sont des recueils de contes et de nouvelles. Ils sont une invitation au voyage entre l'Afrique et l'Europe, entre rêve et réalité, et également le monde de l'invisible.
Quels sont les thèmes qui vous préoccupent dans vos ouvrages?
Je suis sensible à pas mal de choses: l'actualité, les femmes, la guerre, un bruit, une odeur, une émotion. J'essaie, de ma modeste place, de rappeler l'absurdité de la guerre, l'importance des traditions quand elles ne sont pas subies, quand elles ne mutilent pas. Les traditions sont néanmoins importantes car elles posent l'identité: un tri est donc nécessaire et rappelle, de façon insidieuse, le rôle de la femme.
Visez-vous un public particulier quand vous écrivez?
Non, j'aime écrire pour tout le monde: mes livres sont, je l'espère, des messages internationaux, des tranches de vie où l'on va à la rencontre de l'autre, cet inconnu.
Peut-on dire que l'écriture au féminin est une littérature à part entière ou une part entière de la créativité humaine?
Belle formulation dont la seconde partie me convient parfaitement car elle ne fait pas de clivage homme/femme... mais au contraire les réunit sur un terrain pacifiste. C'est aussi dans cet espace littéraire que les hommes et les femmes se retrouvent. L'écriture au féminin est un art qui fait partie d'une globalité mais à mon sens, elle est marquée par une sensibilité propre car les émotions qui l'animent sont différentes et inspirées par des choses et des ressentis liés à la féminité.
Qu'est-ce que vous aimez quand vous lisez un livre écrit par une femme?
Le plaisir d'aller à la découverte d'une autre moi, qui ressent les choses avec une sensibilité et une proximité qui m'émeuvent. Ce qui est très surprenant, c'est le mélange d'émotions: force et douceur. Cela me séduit, me parle.
Des projets en route?
Des salons, des dédicaces, des conférences. Je suis invitée dans le nord de la France, en fin d'année, pour une conférence/signature sur la guerre. Des manuscrits aussi. J'espère également des propositions en France ou ailleurs si mes écrits continuent à séduire ceux qui tirent les ficelles du monde littéraire.
Propos recueillis
par Marie-Léontine Tsibinda
Contact: https://assia preintemps gibirila.webnode.fr