Marie-Rose ABOMO-MAURIN Click here for English translation |
Née à Sangmelima, chef-lieu du département du Dja-et-Lobo dans la province du Sud du Cameroun, Marie-Rose Abomo-Maurin est actuellement (2011) professeur de lettres en France, non loin d'Orléans. Chercheur associée au
LLACAN/CNRS [Langage, langues et cultures d'Afrique noire / Centre national de le recherche scientifique] et chargée de cours de littératures francophones à l'UFR [Unité de formation et de recherche] de lettres, langues et sciences humaines d'Orléans, elle est l'auteur de nombreux articles sur la littérature écrite et orale. (Quatrième de couverture de Minkul mi nlem).
Ouvrages publiés
Minkul mi nlem - Epines de mon espoir. Yaoundé: Editions de la Ronde, 2006. (126 p.). ISBN: 9956-107-26-7. Poésie. [Avant-propos de Jean-Claude Awono et Préface de Frank Lestringant].
Ton monde immonde
Ton monde sinistre |
« Marie-Rose Abomo-Maurin crie sa révolte et son amour, dit le déchirement qui la traverse et rend presque impossible la réconciliation de ses deux pays, de ses deux parts, de ses deux moitiés de vie que sépare tout un monde. Le déchirement, c'est l'injustice ressentie au plus profond de soi-même, c'est l'identité soudain déniée et qu'il a fallu reconstruire loin de tout, les diplômes que l'on doit repasser, les preuves incessantes exigées à chaque pas, la reconnaissance qui manquait, la défiance et le mépris partout affichés, les portes brutalement refermées, le dos des gens sur son passage et leur regard de travers, quand la rencontre devenait inévitable. » (Quatrième de couverture) |
Des prénoms comme un chapelet de cauchemars. Yaoundé: Editions Ifrikya, 2010. (150p.). ISBN: 9956-473-29-4. Nouvelles.
Les adieux sont difficiles. Ce lieu me paraît plus sinistre que d'habitude. Les paroles des promeneurs se répondent en un écho bruyant. L'enregistrement des bagages a été plus long que prévu, avec tous les colis qu'on m'a confiés et qui ont provoqué un excédent de bagages. J'ai dû en laisser sur place. Tant pis. Ceux qui envoient des colis ne se rendent pas compte. Les choses ont changé. Je ne connais personne parmi ceux qui font des enregistrements. Et même, on peut faire passer trois, quatre kilos, mais pas vingt. Je disais que les formalités ont été interminables. Depuis qu'on a imposé les fouilles de bagages, fouilles minutieuses imposées par les Etats européens et surtout par les Etats-Unis qui redoutent les attentats, tout est plus long et les retards très fréquents. J'avais envie de dire que ces fouilles sont inutiles dans notre pays étant donné que les seuls bandits redoutables qu'on connaisse chez nous et qui prennent les avions sont d'une part les feymen et d'autre part les VDP1. Les premiers vont multiplier l'argent des étrangers avec l'intention de le ramener au pays ; les seconds vont dilapider l'argent du pays à l'étranger.
1. Voleurs de Deniers Publics.
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"On se présente. Elle s'appelle Aurélie. Je suis Noémie. Je la regarde intensément avant de lui parler. Après tout, je ne sais pas qui elle est. Ce n'est pas grave. Je lui raconte mon coup de tête
pour punir mon père; je lui raconte le pacte avec mon ami pendu; je lui livre le secret de ma famille et ma honte à la découverte de la véritable personnalité de mon père; je lui confie sa confession peu de temps avant sa mort; j'avoue le remords inextinguible qui m'accompagne depuis sa mort et qui me mine; je lui dis mes expériences pour trouver du travail et ne récolter que des enfants dont les pères se sont perdus dans la jungle de notre ville; je lui ouvre mon cœur blessé; elle rentre dans l'intimité de mes déboires; elle s'enfonce dans les méandres de ma déchéance, moi qu'attendait un avenir plein de promesses; elle visite l'antre de mes ignominies, de mon sang bu tous les mois à-travers mes garnitures hygiéniques; elle parcourt la tristesse de mes jours; la colère de mes nuits; la révolte de tous les instants; je l'invite; elle entre dans la bassesse de mon âme de jeune d'avant qui, croyant à la révolution, n'a pas compris que les jeux étaient faits d'avance; elle avance avec moi dans ma caverne de primitive qui se ronge les os et la vie de chagrin; elle s'est installée au fond de mon désespoir pour m'aider à mieux le vider ..." (Quatrième de couverture)
Table des matières
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Parlons boulou: Langue bantou du Cameroun Paris: L'Harmattan, 2006. (220 p.).
Editor ([email protected])
The University of Western Australia/French
Created: 19 April 2007
Modified: 04 January 2011
Archived: 27 November 2013
https://aflit.arts.uwa.edu.au/Abomomaurin.html