Adelaïde FASSINOU Click here for English translation |
Adélaïde H. Édith Bignon Fassinou épouse Allagbada
est née à Porto-Novo au Bénin, le 15 septembre 1955.
Professeur certifié de lettres modernes et titulaire d'un DEA en stylistique, elle a enseigné le
français dans les lycées et les collèges de son pays depuis 1986. En octobre 1999, elle a été nommée responsable à l'évaluation à l'Institut national pour la formation et la recherche en éducation (INFRE). Elle a aussi été Secrétaire générale de la Commission
béninoise pour l'UNESCO (Bénin). Très sensible aux problèmes de société, elle s'investit dans tous les domaines concernant l'amélioration de la vie des femmes et des enfants. (Quatrièmes de couverture de ses romans).
Ouvrages publiés
Modukpè, le rêve brisé. Paris: L'Harmattan, (Collection Encres Noires no 194), 2000. (130 p.). ISBN: 2-7384-909. Roman.
Lorsque je fus admise au baccalauréat, j'annonçai, autour de moi, cette nouvelle et déclarai que j'irais à l'université pour devenir avocate. Ma mère ennuyée me dit, sans ambages, qu'il me fallait chercher du travail, car elle ne pouvait continuer à s'occuper, tout le temps, de moi, l'aînée de ses filles, et qu'il était temps que je me marie pour lui donner des petits-fils. Quant à mon père, il était enthousiasmé à l'idée qu'un de ses enfants devienne avocat et porte très haut et loin le nom de la famille, ce que n'avaient su faire ses garçons dont la plupart occupaient des postes subalternes dans l'administration centrale. Mon père disait toujours que c'était sur ses filles qu'il comptait le plus, et moi particulièrement, pour étonner le monde. Pourtant, je n'avais pas eu un sort particulier attaché à ma naissance. J'étais entrée dans un foyer polygame où il y avait déjà pas mal de gosses et où je devais me frayer un chemin. A ma naissance, ma mère trop excitée par ce qui lui arrivait (jusque-là elle n'avait eu que des garçons) décida de m'appeler par le prénom d'une de ses soeurs qu'elle avait perdue très jeune et à qui elle était très attachée: Modukpè. Quant à mon père, il n'en avait pas fait une affaire trop importante ; en effet un nom était, selon lui, chose secondaire. Il avait tranché le problème en ces termes: Elle est née à la Sainte-Agnès et je veux qu'elle porte ce prénom-là. Tu y ajouteras celui de ma soeur Modukpè, tu me l'avais promis, lui rappela ma mère. |
Modukpè est prise en otage dans un double univers; celui masochiste d'un
père autoritaire à l'excès ; celui fataliste d'une
mère marginalisée.
[...]
Aimer, désaimer, mal aimer - assurément - mais il sera toujours temps, sous tous les soleils, de se dire, et surtout, de se convaincre, que l'amour et la mer ont l'amer en partage. (Quatrième de couverture) |
Yémi ou le miracle de l'amour. Cotonou (Bénin) : Editions
du Flamboyant 2000. (142 p.). ISBN: 9 991941 04 5. [Ce roman inclut cinq illustrations de Taofik M. Atoro].
Depuis que sa mère lui avait appris qu'elle devra suivre sa tante lors de son prochain séjour au village, afin d'être placée comme « vidomègon »1 dans une famille nantie en ville, Yèmi n'en dormait plus. Elle était inquiète sur son sort. Ce qu'elle ignorait, c'est que sa mère également n'était pas tranquille. On dit tellement de choses concernant ces « vidomègon ». Ce sont des enfants battus à longueur de journée, taillables et corvéables à merci, les premiers levés et les derniers couchés. Ils sont mal nourris et dorment à même le sol. Que ne raconte-t-on pas sur ces enfants ?
1 - Vidomègon : enfant placé chez autrui.
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"Ce deuxième roman d'Adélaïde Fassinou raconte la vie d'une jeune fille placée par sa mère à Cotonou. Chez sa tutrice qui est en même temps sa tante, cette jeune fille est élevée dans l'amour. Elle bénéficie des mêmes avantages que ses cousins, fréquente le même type d'école jusqu'au certificat d'études primaires où elle est reçue. Au passage, l'auteur livre par la voix de son personnage Josaphat, quelques commentaires sur la convention relative aux droits de l'enfant et elle démontre que le bonheur ou le malheur d'un enfant placé dépend essentiellement du cœur des personnes chez qui il est. Les résultats peuvent être très heureux ou très malheureux. D'où la nécessité de considérer le problème au cas par cas". |
L'Oiseau messager. Cotonou: Editions Ruisseaux d'Afrique, 2002. (24p.). ISBN: 99919 972 3 7. Livre d'enfant.
Dédé est triste. Maman l'a punie. Heureusement, l'oiseau messager apporte la solution à son problème. Dédé retrouve le sourire. Son cœur est en joie. (Quatrième de couverture) |
Toute une vie ne suffirait pas pour en parler. Paris: L'Harmattan, 2002. (194p.). ISBN: 2-7475-3344-1. Nouvelles.
L'hôte indésirable
Chez les Dunian, c'était toujours la mélancolie.
Atmosphère habituelle depuis plusieurs mois déjà avec des
hauts et des bas. Parfois elle acceptait de les quitter, ne serait-ce que
quelques jours avant de revenir insidieuse, sournoise et de refuser de s'en
aller, bien que n'ayant reçu aucun canon d'invitation. |
Ah! les femmes et l'amour... Toute une vie ne suffirait pas pour en parler.
Sinon comment comprendre que Maguy veuille en finir avec la vie parce que J.J.
ne voulait plus d'elle. Elle était devenue trop grosse... Et Nani alors ! La jalousie au singulier pluriel. Elle qui régentait la vie de son mari jusqu'à vouloir mesurer la quantité d'air dont il avait besoin pour respirer... Huit récits tirés de l'imaginaire de l'auteur, reflet de l'existence humaine, forment la trame de ce recueil de nouvelles. (Quatrième de couverture) |
Enfant d'autrui, fille de personne. Cotonou: Editions du Flamboyant, 2003. (172p.). ISBN: 99919 41 39 8. Roman.
La lumière qui filtrait à travers le bas de la porte indiquait que l'occupant des lieux ne dormait pas. « Encore ! »se dit Maman Bossou, lorsque subitement prise par un besoin pressant, elle s'était réveillée au milieu de la nuit. Passant devant la chambre de sa fille, elle se rendit compte que la collégienne était toujours en éveil. En levant les yeux sur la pendule du salon, elle s'aperçut que l'heure était très avancée et qu'il était temps pour les gens normaux, de se retrouver dans les bras de Morphée. - Ma fille ne doit plus être une personne normale, se dit-elle. Ce n'est pas qu'elle soit folle à jeter dans un asile, mais elle a des comportements complètement différents de ceux de toutes les jeunes filles de son âge. On dirait qu'elle vit dans un autre univers, car rien de ce qui se passe autour d'elle ne retient son attention si ce n'est ce jeune homme qu'elle traîne depuis le village, ainsi que ses nombreux livres dans lesquels elle cherche la vérité. « Mais quelle vérité ! quelle vérité peut-il y avoir dans ces étranges objets qui se présentent sous la forme de minuscules signes ronds et longs, parfois courts et qui s'alignent les uns derrière les autres à la manière des perles qu'elle filait pour sa petite Cica ? » Que de temps passé depuis cette époque-là ! |
Le Seigneur n'a-t-il pas dit lui-même : « Si vous faites du bien au
plus petit de ces créatures, c'est à moi que vous le faites
». Ananou écoutant cette parole de Dieu adopta deux orphelins
qu'elle ramena du village ; un neveu et une nièce dont personne ne
voulait, des enfants d'autrui, fils de personne...
L'amour qu'une mère donne à son enfant, chair de sa chair, de son sang, elle devrait l'offrir également à ces enfants que la Providence lui confie. Les enfants d'autrui qui n'appartiennent souvent à personne. C'est ce que l'héroïne, Ananou, fait afin de soulager quelque peu la misère humaine autour d'elle. Réalisme ? Utopie ? L'œuvre d'art n'est-ce pas une invitation pour partager du rêve ? Le temps d'une lecture ... (Quatrième de couverture) |
Jeté en pâture. Paris: L'Harmattan, 2005. (228p.). ISBN: 2 7475 8718 5. Roman.
L'ARRESTATION D'ALAIN La voiture, silencieuse, roulait à une allure vertigineuse et tanguait au rythme indolent qui berçait le cœur des deux occupants. Fanta dormait ou plutôt somnolait, la tête nonchalamment appuyée sur l'épaule gauche de son amant. Elle venait de vivre une nuit idyllique, digne d'un voyage de noces aux îles Fidji.
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« Alain et Fatan s'aiment d'un amour profond et absolu. Leur histoire a
commencé sur les bords de la Seine, mais leurs parents, en poste dans
les ambassades de leurs pays respectifs, ont dû regagner le sol natal. Fanta rentre brièvement en Côte d'Ivoire, puis elle se retrouve en internat au Bénin.
Alain, lui, est resté en France pour continuer ses études. Il fallait lui épargner toutes les
misères auxquelles sont confrontés les jeunes en Afrique :
déscolarisation, violence, chômage, année blanche et tous
ces maux qui ont surgi après l'avènement du renouveau
démocratique, à savoir les guerres tribales, les violences
à l'école et sur les campus universitaires. Alain va retrouver Fanta dans son internat lors de ses congés de fin d'année, mais mal lui
en prend car il est jeté en prison comme un vulgaire malfrat parce
qu'on l'accuse de détournement de mineure. Lors de sa garde à vue, Alain se retrouve en compagnie d'un « braiseur » d'hommes justicier de la rue brûlant vifs les voleurs qui va faire son éducation et lui faire découvrir la politique, les mœurs et les pratiques sociales de son pays, sous les soleils du renouveau démocratique. Le jeune homme écoute, incrédule, tous les faits, les pratiques auxquelles se livrent ses compatriotes, et les conséquences qui en découlent. Ce livre « Jeté en pâture », permet de faire le bilan, à mi-parcours, de la décennie de la démocratisation sous nos cieux africains : ce qu'elle a apporté de bon et de mauvais : liberté de parole et d'action à travers les radios et les journaux, mais aussi violence, guerre civile, corruption, déclin de l'école, chômage à outrance, économie mal en point sous les diktats des institutions financières internationales. Alain, le jeune homme vivant jusque-là dans un univers douillet, à l'abri de tout besoin, se rend compte de la vacuité de son existence face à tous les problèmes auxquels doivent faire face les jeunes Africains dans leurs pays en proie à la guerre, à la famine, au chômage... Que faire pour s'en sortir ? » (D'après la quatrième de couverture) D'autres témoignages, analyses et points de vue sur la situation en Côte d'Ivoire. |
Florent Couao-Zotti (coordinateur). La petite fille des eaux. Bertoua/Cameroun: Editions Ndzé: 2006. (96p.). ISBN: 2-9114-6412-5. Roman.
[Ouvrage écrit en collaboration par 10 auteurs : Florent Couao-Zotti (Ch. 1), Agnès Adjaho (Ch. 2), Gisèle Hountondji (Ch. 3), Gniré Dafia (Ch. 4), Hodonou Eglosseh (Ch. 5), Anita Mariano (Ch. 6), Mireille Ahondoukpe (Ch. 7), Venance Mahougnon Sinsin (Ch. 8), Mahougnon Kakpo (Ch. 9), Adélaïde Fassinou-Allagbada (Ch. 10)] [Préface de Camille Amouro].
Les jours passaient. Les nuits aussi. Pareils les uns aux autres. On n'avait rien à faire de nos mains, alors nos têtes travaillaient. Je pensais à ma mère, à mon père... |
Une famille villageoise confrontée à des problèmes économiques terribles, décide d'envoyer sa fille en ville pour qu'elle gagne un peu d'argent. Cette désision tourne au désastre lorsque la jeune fille est sauvagement battue par la femme qui l'emploie et qu'elle tombe aux mains de la pègre qui la séquestre et essaie de l'envoyer illégalement au Gabon pour y être vendue comme esclave. Ce roman a été écrit de concert par dix écrivain(e)s béninois(es) et ces dix auteurs ont réussi l'exploit "d'accorder leurs plumes" et de faire de la narratrice de leur ouvrage, la jeune Sité, un personnage bien campé et attachant. Cet ouvrage qui traite du trafic des enfants a valeur de témoignage. La trame du récit s'inspire d'une tragédie qui agita l'opinion internationale en 2001, lorsque l'Etiréno, un vaisseau parti du Benin chargé d'enfants destinés à alimenter les marchés clandestins les plus répréhensibles, fut refoulé lors de son arrivée au Gabon. Au terme de deux semaines d'errance dans le Golfe de Guinée, il rentra à Cotonou, après une brève escale au Cameroun et la disparition "mystérieuse" d'une partie de sa cargaison. |
Papa je ne suis pas ta femme. Cotonou: Star Editions, 2010. (152p.). Roman.
La Sainte ni touche. Libreville: Editions Odette Maganga, 2011. (220p.). ISBN: 978-2-919487-18-9. Roman.
DANS LA PRESSE
Adélaïde Fassinou. Le sang des ancêtres a coulé à Tombouctou "la Cité des 333 saints". La Nouvelle Tribune. 10 juillet 2012. [Consulté le 7 octobre 2012].
Editor ([email protected])
The University of Western Australia/French
Created: 11 July 2000.
Modified: 07 October 2012
Archived: 28 November 2013
https://aflit.arts.uwa.edu.au/Fassinou.html