Mercédès FOUDA
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    Mercédès Fouda est née au Cameroun. Auteur, dramaturge et comédienne, elle s'intéresse à la langue sous toutes ses formes : Ayant remporté un prix d'orthographe à la fameuse dictée de Pivot à la fin des années 80, elle publia un petit opuscule sur les particularités du français tel qu'il est parlé au cameroun en 1995. Cet ouvrage plein d'humour a été republié en 2001, revu et corrigé, sous le titre "Je parle camerounais Pour un renouveau francofaune" Mais c'est surtout pour son théâtre que Mercédès Fouda s'est fait connaître. Au nombre de ses pièces, mentionnons: "A la tête du client" qui met en scène deux roublards ayant monté un faux laboratoire d'analyse du Sida (pièce primée après avoir été créée au CCF de Yaoundé), "Maman foetus (petite pièce anatomique à vocation 'orthogénique' pour les jeunes filles et adolescentes de chez moi et d'ailleurs)", et "Vivre mort" créé au Cameroun en 1998. Mercédès Fouda a été en résidence d'écriture à Limoges en 1998.

    Ouvrages publiés


    Je parle camerounais. Paris: Editions Karthala, 2001. (100p.). ISBN 2-84586-215-6. Récit.






    L'argent
    Parachuté dans notre pays, l'étranger ne manquera pas de remarquer immédiatement une phrase récurrente : « C'est comment ? » Utilisée le plus souvent en guise de salut, elle élide un bonjour désormais obsolète ; avant on disait :
    - Bonjour, comment vont ta famille, tes affaires, etc. ?
    Puis :
    - Bonjour, c'est comment dans ta famille, tes affaires...
    À présent, l'heure n'est plus aux salamalecs, la vitesse est de rigueur ; on abrège en un maigre
    - C'est comment ?
    Mais un « C'est comment ? » hâtivement jeté ou non, dénote toujours un intérêt certain pour la personne à qui on s'adresse, intérêt qui peut être bienveillant ou pas.
    Les réponses affluent alors. La plus entendue, contexte financier oblige, c'est :
    - On est là, on va encore faire comment ?
    Par cette phrase, vous ferez entendre que votre situation est peu reluisante, et que, dépassé par les événements, vous vous contentez quotidiennement de voir venir.


    Au fil d'un récit savoureux, le lecteur vit les péripéties quotidiennes d'un Camerounais francophone, condamné à survivre dans la jungle urbaine. Attention ! Le non-initié qui débarque en ces lieux est en grand péril. En effet, dans cet univers impitoyable et pourtant bon enfant, les mots ne veulent pas dire ce qu'ils semblent vouloir dire. Si la « mamie koki » du coin vous « prend en charge », prenez en main vos « sans-confiance » et fuyez ! Si votre voisin vous déclare : « Aujourd'hui c'est aujourd'hui ! », inutile d'essayer de « rentrer dans votre poche », pliez bagages immédiatement, car il a décidé de vous régler votre compte sur-le-champ. (Quatrième de couverture)
    Ce livre est une version augmentée et corrigée d'un ouvrage publié en 1995 aux Editions Equinoxe à Yaoundé sous le titre "Le franco-faufile illustré". Un excellent livre.

    Vacances quelconques à Nsimi. La rancune du constrictor. Paris: manuscrit. com, 2001. (56p.). ISBN: 27481-0435-8. Autobiographie.





    CHAPITRE QUELQUE PART

    Le chant des perdrix nous réveille à 5h ; suprême musique, délice que ce chant des perdrix !
    C'est le mâle, paraît-il, qui commence de donner la mesure par des battements d'ailes à la rythmique immuable. Puis suivent les premières notes de l'hymne à la vie, à l'aube. Il chante lentement, comme un oiseau apprendrait la leçon du maestro. Le maestro, c'est la femelle. En canon, elle reprend les notes de son compère puis accélère au fur et à mesure du chant, tandis que le mâle semble vouloir l'imiter maladroitement dans ses andante.
    Dans toute la forêt, des duos ainsi, sont innombrables constitués ; le concert se poursuit pendant quelques minutes.
    Puis il nous faut aller puiser de l'eau.
    La rivière se trouve à cent mètres environ en contrebas, au fond d'un chemin très abrupt.


    Première bobine d'un film de mes onze ans, qui en comprend cinq. Je suis en train de dépoussiérer les autres, stockées dans un coin de moi. Retrouvons nous à la prochaine séance : mon enquête rampe. (Quatrième de couverture)

    Pour en savoir plus

    Chalaye, Sylvie. "Entretien avec Mercédès Fouda Limoges, septembre 1998. La parole d'une femme qui aime les mots". Africultures no.13 - décembre 1998, pp.104-106.


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    Editor ([email protected])
    The University of Western Australia/French
    Created: 5 July 2002
    Modified: 12 November 2004
    Archived: 2 March 2012
    https://aflit.arts.uwa.edu.au/FoudaMercedes.html