Le 8 mars est un jour de fête dans de nombreux pays africains. Comme toujours, les femmes sortent parées dans des uniformes aux motifs affriolants et prennent part joyeusement à des conférences, marches et autres regroupements dans un esprit bon enfant.

Mais est ce vraiment le véritable esprit du 8 mars ? Celui qui œuvre pour le mieux-être de la femme, pour son évolution, son épanouissement voire sa plénitude ?

Il me semble que trop de folklore dénature cette journée qui devrait plus servir à raffermir nos convictions sur les capacités réelles des femmes dans tous les domaines et à démontrer par des actions concrètes et quantifiables que nous prenons fermement et sérieusement en main notre destinée et celle de nos concitoyennes. Nous nous situons là, dans une logique féministe à la suite de nos aînées ; femmes de tête et de cœur telles Mariama Ba, Aimeé Gnali, Aminata Sow Fall, Annette M'baye d'Erneville, Adam Ba Konaré et tant d'autres qui avant nous, ont réclamé à travers leur plume plus de justice pour la femme africaine.

Ce féminisme est différent du féminisme traditionnel venu d'occident, il ne s'agit pas pour nous femmes africaines de copier intégralement ce qui vient d'ailleurs. Il s'agit simplement de nous mettre dans une logique d'équité pour la femme, il ne s'agit pas d'être l'égale de l'homme, il s'agit d'être sa compagne respectée et épanouie.

Cette logique est celle d'un féminisme d'intégration de la femme africaine dans son milieu social avec des acquis sociaux, une reconnaissance de tous ses droits souvent bafoués au nom du respect de traditions séculaires et inappropriées.

Enracinement et ouverture sont les mots clés de cette démarche dont nous nous réclamons fermement pour le mieux-être de toutes les femmes laborieuses et discrètes dont le dévouement, la soumission et l'endurance, ne sont généralement pas appréciés à leur juste valeur.

Nous devons œuvrer pour qu'enfin, on admette qu'une femme est capable de jouer d'autres rôles auprès de l'homme que de le séduire ou distraire, surtout en cette journée symbolique.

Bonne journée de réflexion à toutes les femmes !

© Fatoumata Kane, 8 mars 2009