Justine M'POYO KASSA-VUBU
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    « Justine M'Poyo Kasa-Vubu avait neuf ans lorsque le Congo devint indépendant (juin 1960). Née le 14 avril 1951 à Léopoldville, quatrième enfant de Joseph Kasa-Vubu, le premier président de la République, elle fait ses études en Suisse (au Rosey), puis en Belgique (licence en sciences sociales à l'université catholique de Louvain, 1975), avant une carrière de fonctionnaire au haut Commissariat pour les réfugiés aux Nations unies à Genève ; elle poursuivra ses travaux au Centre de recherche sur l'épidémiologie des désastres naturels (UCL) et au Centre d'étude africaines (ULB).
    Après le coup d'état de Mobutu en 1965, elle s'oppose au régime et doit s'exiler en Algérie et en Suisse, pour finalement s'installer en Belgique. En 1991, elle adhère à l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) d'Etienne Tsisekedi, dont elle est la représentante au Bénélux de 1992 à 1995 et la Secrétaire nationale aux Relations extérieures jusqu'à sa nomination, le 22 mai 1997, comme ministre de la Fonction publique de la nouvelle République démocratique du Congo de Laurent Kabila. Elle démissionne de ses fonctions en 1998 pour repartir en exil où elle fonde le Mouvement des démocrates. » (Quatrième de couverture des deux ouvrages mentionnés ci-dessous)

    Ouvrages publiés


    Kassa-Vubu et le Congo Indépendant (1960-1969). Bruxelles: Le Cri, 1997. (187p.). ISBN 2-87106-185-8. Biographie.





    VERS L'INDEPENDANCE
    L'ECHIQUIER
    Lorsqu'au début des années 1950 Edmond Nzeza Nlandu lança l'Association culturelle des Bakongo (Abako), nul ne pouvait penser que ce mouvement aboutirait à l'éveil d'une conscience politique au sein de l'élite congolaise.
    Joseph Kasa-Vubu est commis principal à l'Administration générale des finances quand il rejoint l'Abako. Sous sa présidence en 1954, l'association va connaître une nouvelle impulsion, se transformant peu à peu en parti politique qui défiera les autorités coloniales. Comme la tenue des réunions est interdite, les fondateurs de l'Abako poursuivent clandestinement leurs activités, avec une assiduité qui n'a d'égal que leurs détermination et conviction.



    Le 30 juin 1960, jour de la proclamation officielle de l'indépendance, l'équilibre à la tête du Congo semble acquis pour le pouvoir belge : Kassa-Vubu, président, est un chef d'État qui « règne », tandis que Lumumba, premier ministre, est un chef de gouvernement « fort ». Or, dès son premier discours officiel - véritable réquisitoire contre le régime colonial -, Lumumba inquiète les Occidentaux, à la fois soucieux de maintenir leurs entreprises économiques et d'empêcher l'extension du communisme dans cette région du monde. Les intérêts de sécessionnistes comme Moïse Tshombe au Katanga seront ainsi favorisés par la Belgique, au point de provoquer l'intervention des Nations unies.
    Dès lors, comment assurer l'identité et l'unité nationales en respectant les principes démocratiques ? Et comment donner au Congo son rôle au sein de l'Organisation de l'unité africaine naissante ? Si Kassa-Vubu se préoccupe de répondre aux attentes légitimes du peuple, un « troisième homme » par contre, nommé Mobutu, les ignorera...
    Justine Kasa-Vubu nous fait partager, en témoin privilégié, les tragiques événements qui jalonnèrent la présidence de son père. (Quatrième de couverture)

    Sommes-nous décolonisés ? Bruxelles: Editions Labor, 2000. (95p.). ISBN 2-8040-1473-8. Essais.





    Le constat général
    Nous, Congolais, payons aujourd'hui très cher le prix de la décolonisation. Certes, au 30 juin 1960, l'euphorie des réjouissances populaires à l'occasion de L'indépendance avait pour le peuple un goût de Polar et de Primus, les bières locales. Le réveil au lendemain de ces réjouissances fut d'autant plus amer que chacun s'est rendu compte que le départ du Blanc n'avait pas changé notre couleur de peau. Or le « référent », lui, n'avait pas disparu. L'homme blanc avait cèdé la place à l'homme noir. Le chef, cette fois, allait être un Noir, et le subalterne, un autre Noir. Personne ne pouvait nier cette prise de conscience. Les sociologues étaient déjà à l'oeuvre afin d'étudier la redistribution des rôles, la pyramide hiérarchique nouvelle, le comportement approprié. A quelles notions de devoir, de responsabilité, d'obligation allait-on se consacrer ? Quelles valeurs défendre, quelle conscience professionnelle afficher pour assurer le développement du pays ?



    « L'accession de nos pays à l'indépendance devait générer une ère de progrès et d'émancipation pour les peuples noirs, mais surtout leur souveraineté par rapport à l'Occident. Or, non seulement la courbe du progrès s'est inversée mais les indicateurs de la paix sociale, de la stabilité économique ont disparu. L'Afrique, au lieu de se libérer, s'est retrouvée au fil des années dans un cercle vicieux de dépendances diverses à l'égard des anciens colonisateurs. Et ce n'est pas le moindre des paradoxes.. » (Quatrième de couverture)


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    Editor ([email protected])
    The University of Western Australia/French
    Created: 24 February 2003
    Archived: 19 December 2012
    https://aflit.arts.uwa.edu.au/KassaVubu.html