Akissi KOUADIO Click here for English translation |
Akissi Kouadio est un pseudonyme.
Née au début des années quarante dans un village de la région de Bouaké (Côte d'Ivoire), son autobiographie commence comme suit: «J'ai passé une partie de mon enfance dans un petit village baoulé de Côte d'Ivoire. J'y ai vécu avec mon père, mon petit frère, ma mère, la rivale de ma mère (la première épouse de mon père), ma grand-mère paternelle et avec elle une esclave tagwana.
Je ne sais plus très bien ni quand ni comment j'ai découvert que mon père n'était pas le vrai mari de ma mère. Avant de connaître mon père, maman avait été mariée civilement à un militaire. Son mari étant parti faire son service militaire en France et ses beaux-parents ne s'occupant pas d'elle comme ils auraient dû, ma mère, très jeune, a préféré aller avec un autre. Elle a rencontré mon père et c'est comme ça que nous sommes nés, mon petit frère et moi.
Tout alla bien jusqu'au jour où on apprit que le mari de ma mère devenu douanier en Haute-Volta, était de retour en Côte d'Ivoire et qu'il voulait reprendre sa femme [...].
Finalement, ma mère a dû suivre son mari. Mon père lui a dit: «Laisse mes enfants et va». Ma mère est partie dans son village et on l'a rendue à son mari, le militaire. Je n'oublierai jamais cette journée, tout le monde pleurait comme si elle était morte».
Par la suite, enlevés de force par la famille de son beau-père, Akissi et son frère retrouvent leur mère et la suivent au Burkina Faso. En 1961 la famille d'Akissi rentre en Côte d'Ivoire et la jeune femme obtient un diplôme de dactylo. En 1963, elle devient secrétaire des Jeunesses Ouvrières Catholiques et participe entre autres, en 1965, au 3e Conseil mondial des JOC qui se tient à Bangkok. En 1968, elle quitte les JOC et prend un poste de caissière qu'elle occupe aujourd'hui encore. Sur le point de se marier à un homme d'une autre ethnie, elle est abandonnée par son fiancé car la mère du jeune homme s'oppose à cette union. Akissi Kouadio a un fils né en 1976.
Akissi Kouadio est caissière dans une librairie depuis 1968.
Ouvrage publié
Un impossible amour: Une Ivoirienne raconte. Abidjan: INADES, 1983. (103p.). Autobiographie.
J'ai passé une partie de mon enfance dans un petit village baoulé de Côte d'Ivoire. J'y ai vécu avec mon père, mon petit frère, ma mère, la rivale de ma mère ma grand-mère paternelle et avec elle une esclave tagwana. Je ne sais plus très bien ni quand ni comment j'ai découvert que mon père n'était pas le vrai mari de ma mère. Avant de connaître mon père, maman avait été mariée civilement à un militaire. Son mari étant parti faire son service militaire en France et ses beauxparents ne s'occupant pas d'elle comme ils auraient dû, ma mère, très jeune encore, a préféré aller avec un autre. Elle a rencontré mon père et c'est comme ça que nous sommes nés, mon petit frère et moi. Tout alla bien jusqu'au jour où on apprit que le mari de ma mère, devenu douanier en Haute-Volta, était de retour en Côte d'Ivoire et qu'il voulait reprendre sa femme. Après tant d'années, pourquoi'? Il s'était même marié à une Gurunsi là-bas, pourquoi revenir? Il paraît qu'il aurait été influencé par ses amis baoulé qui lui disaient de reprendre sa femme ivoirienne. A la suite de ça, sa femme gurunsi l'a laissé. Finalement, ma mère a dû suivre son mari. Mon père lui a dit: « Laisse mes enfants et va. » Ma mère est partie dans son village et on l'a rendue à son mari, le militaire. Je n'oublierai jamais cette journée, tout le monde pleurait comme si elle était morte. |
Une autobiographie qui montre combien il est difficile pour certaines Africaines de concilier la pesanteur des exigences de la tradition et le désir d'être considérées comme les égales de leurs partenaires. |
Pour en savoir plus
Mamari. «Un impossible amour», Amina 136 (mars 1984), p.134. Interview avec Akissi Kouadio
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Editor ([email protected])
The University of Western Australia/French
Created: 25 December 1995
Modified: 14 September 1996
Archived: 19 December 2012
https://aflit.arts.uwa.edu.au/KouadioAkissi.html