Marie-Claire MATIP Click here for English translation |
Marie-Claire-Eléonore-Débochère Matip est née en 1938 à Eséka, au Cameroun. Elle est la fille du chef supérieur traditionnel de l'endroit. Elle a passé son enfance au sein d'une très nombreuse famille - son père a une cinquantaine d'enfants de mères différentes. La famille parle surtout le Bassa. D'abord éduquée à domicile par un précepteur, elle rejoint ensuite les rangs de l'école communale d'Eséka. A 13 ans, elle entre au Collège moderne de jeunes filles de Douala. C'est à cette époque qu'elle écrit Ngonda. En 1956, elle est la lauréate d'un concours organisé par le journal Elle et par Air France qui lui offrent l'occasion de faire un premier voyage en France. L'année suivante elle retourne dans ce pays pour passer l'oral du concours d'animateur de programmes. Reçue, elle revient au Cameroun où elle prépare et présente «les beaux samedis», une émission radiophonique pour la jeunesse camerounaise. En 1958 elle prépare le bac au lycée Leclerc de Yaoundé . Elle suit ensuite des cours à la faculté de lettres et de théologie de l'Université de Montpellier avant de s'inscrire à la Sorbonne en philosophie, psychologie et sociologie où elle soumet une thèse de doctorat de 3ème cycle sur «quelques aspects des rôles de la femme en Afrique». Marie-Claire Matip a 5 enfants âgés de 19 à 29 ans (en 1992) au nombre desquels il faut signaler les chanteuses et musiciennes Esta et Princess Erika. Elle a vécu longtemps à Paris, avec son mari et sa famille mais, dit-elle, elle espère retourner très bientôt au Cameroun. (1992).
Ouvrage publié
Ngonda. Paris: Bibliothèque du Jeune Africain, 1958. (50p.) Autobiographie d'une adolescente.
Depuis quelque temps, maman ne mangeait plus de couscous, ni de viande de pangolin, ni la peau des animaux. L'enfant qu'elle portait dans son sein aurait pu contracter quelque maladie de la peau. Elle ne devait pas, non plus, stationner devant la porte de notre case de peur que je n'en fasse autant en venant au monde. Puis le jour arriva. Pour qu'elles forment une couche bien douce, grand-mère ramollit des feuilles de bananier au feu. Elle fit prendre à maman un rapide bain d'eau tiède, il paraît qu'auparavant maman avait pris une purge afin que le bébé ne soit pas sale. Puis elle aida à me donner le jour. « Hingonda ! » s'écria grand-mère. Elle voulait dire que l'enfant qui venait de naître et qu'elle tendait à l'accouchée était une fille. Mon premier nom fut « Ngonda », ce qui, dans notre langue, signifie : fillette. C'est un surnom que l'on donne à toutes les petites filles. |
Ngonda, c'est-à-dire «fillette» dans la langue maternelle de l'auteur, peut être considéré comme un des premiers textes publiés en français par une Africaine. Dans une succession de petits chapitres qui suivent la chronologie de la vie de l'auteur, Marie-Claire Matip - qui n'est encore qu'une adolescente - raconte les événements qui ont marqué son existence. |
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Editor ([email protected])
The University of Western Australia/French
Created: 25 December 1995
Modified: 14 September 1996
Archived: 10 May 2013
https://aflit.arts.uwa.edu.au/MatipMarieClaire.html