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LE SUJET DU ROMAN

Un jeune cadre bien dans sa peau : salarié, marié, logé, véhiculé, est victime de son bien-être. Un soir, sortant du ministère, il prend un verre dans une buvette d'un quartier populaire. Il tombe amoureux de la serveuse. Sa vie bascule. Commence alors le calvaire d'un homme dont la vie conjugale, sociale et professionnelle va être broyée.
Comment avouer sa relation avec Sidonie ? A qui confier son angoisse ?
La dépendance à Sidonie, mais surtout la peur du regard des autres, peur d'un aveu qui condamnerait à la solitude, non seulement lui, mais toute sa famille, l'amènent à préférer le mutisme aux soins.

LES PERSONNAGES

L'EPOUSE

A la maison, son épouse le sent changé. En quinze ans de vie commune, elle sait que pour la première fois, son homme vient d'être touché par une autre. Elle en a presque la certitude mais ne saurait le prouver. Elle reste muette. Volonté d'éviter les étincelles ? Toujours est-il qu'elle joue son rôle de femme, de mère et d'épouse à la perfection. Elle croit que c'est un caprice. Elle se dit que cela ne peut pas être sérieux. Comment pourrait-il oublier leurs enfants ? Comment pourrait-il faire table rase de leur vie conjugale pleine de souvenirs à la fois douloureux et euphoriques, nier leur histoire commune, pour une pimbêche d'un soir ? La vie continue donc son petit bonhomme de chemin, pour elle comme pour son mari, écartelé entre deux femmes.

LA MARI

Il a bien appris la leçon. Pourquoi serait-il, lui, plus royaliste que les rois du pays ? Il s'ennuie. Il étouffe dans cette pièce étroite. Il ne tient plus en place. Que faire ? Les petits jeux auxquels il s'adonne généralement pour accélérer la marche du temps ne l'intéressent plus. A vrai dire, plus rien n'a d'intérêt pour lui, depuis que Sidonie est entrée dans sa vie. Mais pourquoi souffre-t-il autant ? La douleur qui l'envahit à la seule évocation de ce prénom l'accable. Des larmes longues et chaudes coulent de ses yeux rougis. L'amertume qu'il ressent en songeant à elle n'est rien comparée aux remords qu'il éprouve vis-à-vis de son épouse et de ses deux enfants. "Quel idiot ! Mais alors quel idiot je suis ! J'ai tout gâché".

SIDONIE

- Des regrets, maintenant ? Prends garde, sinon je me vexe. As-tu déjà oublié que c'est toi qui es venu vers moi ? Je ne te connaissais pas. Tu m'as fait une cour assidue. J'étais seule et malheureuse dans mon coin. Tu es apparu, offensif et soi-disant amoureux. Je n'ai fait que répondre favorablement à ta demande. Ai-je eu tort ? Tu n'as pas le droit de me traiter de la sorte. Suis-je réellement l'unique responsable de ton délabrement moral et familial ? Tu sais que j'ai été clémente, comme aucune femme ne l'a jamais été. Depuis le jour où tu as frappé de ton plein gré à ma porte, tu devais te douter que tu ne t'appartiendrais plus et que dès lors, tu te partagerais entre moi et ton épouse adorée. Ce n'est donc pas moi qui lui ai causé le plus grand tort, c'est toi-même. D'ailleurs, je souffre, moi aussi. Tu as peut-être la mémoire courte. Je te rappelle que nous nous connaissons depuis deux ans. Pendant tout ce temps, j'ai quand même vécu dans son ombre ...
 


Editor ([email protected])
The University of Western Australia/French
Archived: 19 December 2012
https://aflit.arts.uwa.edu.au/Mbazoo_perso.html