Bertille NDONKOU ATIOGUE Click here for English translation |
Ouvrage publié
Amina. Yaoundé: : CLE, 1997. (22p.). ISBN 2 7235 0250 1. Récit. [Prix du Concours ACCT de littérature pour enfants].
« Nous sommes presque arrivés à Rey-Bouba » annonça mon père d'une grosse voix qui me réveilla. Je m'étais assoupie, lassée par la monotonie du paysage constitué de cases isolées, de champs et d'une sorte de savane où bondissent parfois des singes nullement effrayés par notre passage. Nous avions depuis longtemps quitté la route bitumée, si bien que la voiture avançait à grand-peine sur la piste poussiéreuse jonchée de grosses pierres. Je m'interrogeais déjà sur notre nouvelle ville. Serait-elle comme certains amis nous l'avaient décrite : des épidémies ravageuses, aucune habitation en dur, pas de nourriture, d'eau potable, ni de lumière électrique ? Pire encore, des gens marchant tout nus ? Nous sommes agréablement surpris en entrant dans la petite ville. Ce n'était pas fantastique, mais en tout cas c'était mieux que ce que nous avions imaginé. |
« Quand je suis arrivée au Nord-Cameroun où mes parents travaillaient, j'y ai fait la connaissance d'une jeune fille, Amina. Elle était gentille et généreuse. Durant le jeûne du Ramadan, elle m'envoyait régulièrement de la bouillie de maïs qui constitue l'une des principales nourritures en cette période particulière. Nous nous entendions parfaitement bien malgré nos différences de religion. On nous appelait les jumelles parce que nous étions toujours ensemble. Pourtant, physiquement j'étais tout son contraire. Amina avait le teint sombre et une abondante chevelure, et elle était mince et presque toujours vêtue de pagnes. Tandis que moi, j'étais plus ronde, avec le teint clair et les cheveux coupés court. J'arborais indifféremment robes, jupes ou pantalons. Nous n'avions que la taille en commun. Je la taquinais souvent sur la longueur de sa tenue de classe qui s'arrêtait presque au-dessus des chevilles. Dès la sortie des classes, elle s'empressait de nouer un pagne au-dessus de sa robe et un foulard sur sa tête pour ne pas choquer les siens. C'est elle qui m'apprit à parler correctement le foufouldé et me fit découvrir la ville de Rey-Bouba. Quelques jours après les résultats de l'examen du Brevet d'études du premier cycle auquel nous avions toutes les deux réussi, Amina vint m'annoncer une terrible nouvelle: ses parents voulaient la marier avec un riche commerçant. Plus tard, j'appris que Monsieur Adamou, son oncle, l'avait épousée et l'avait emmenée à Garoua. » (Quatrième de couverture) |
Editor ([email protected])
The University of Western Australia/French
Created: 5 March 2007
Archived: 21 December 2012
https://aflit.arts.uwa.edu.au/NdonkouAtiogueBertille.html