Fama DIAGNE SENE Click here for English translation |
Fama Diagne Sène est née en 1969 à Thiès, au Sénégal où elle a fait ses études primaires et secondaires avant d'aller à l'IUMFM (Institut Universitaire de Formation des Maîtres) de Bonneuil en France. Elle a été institutrice avant d'enseigner l'histoire et la géographie dans un lycée de Thiès. En 2004, elle poursuivait ses études en Suisse, à Genève. Son premier roman a remporté le "Grand Prix 1997 du Président de la République du Sénégal pour les Lettres".
Pour en savoir plus, consulter le blog de Fama Diagne Sène qui comporte toutes les informations nécessaires sur ses activités littéraires actuelles, son œuvre, etc. [Consulté le 19 novembre 2014]. |
Ouvrages publiés
Le Chant des ténèbres. Dakar: Les Nouvelles Editions Africaines du Sénégal, 1997 (154p.) Roman ISBN: 27236-1109-4.
Prix du président de la République du Sénégal pour les Lettres, 1997.
Dix neuf heures. Le soir tombait. Par la fenêtre de ma chambre dont le rideau était relevé, je regardais la nuit descendre lentement sur Tchida. Combien de fois avais-je, à la même heure, assisté de ma nouvelle chambre au même spectacle ? Je ne saurais le dire. J'avais l'impression d'avoir toujours vu l'univers à travers cette minuscule fenêtre, ce qui renforçait mon sentiment d'être emprisonnée dans une cellule étouffante. D'ailleurs j'étais réellement une prisonnière, mon père me tenait enfermée dans ce réduit où autrefois on stockait la paille destinée au bétail. Isolé de la vaste maison, le lieu était exigu; sa toiture en zinc était si basse que je craignais parfois, en dépit du bon sens, de la heurter du front. Il me paraissait incroyable que papa, mon papa qui m'appelait Yaay Booy parce que je portais le prénom de sa mère, ait pu me confiner dans ce débarras infect. Tout est arrivé très vite le mois dernier. Je ne me souviens plus de rien. J'avais passé la nuit avec mes soeurs comme à l'accoutumée, dans la grande chambre commune; le lendemain matin, au réveil, tout autour de moi avait changé. |
Le poncepilatisme d'un père peut s'expliquer par la désertion
d'une mère du domicile conjugal. La folie, elle, c'est sûr, trouve
dans un foyer éclaté un terrain propice à son
éclosion. Mais pourquoi Madjigeen, au doux sobriquet de Yaay Boy,
plutôt que l'une quelconque de ses soeurs ? Mystère parmi tant
d'autres que le roman brasse sans les élucider. Mais Tanti, la tante
abhorrée ? "Coquille vide qui roulait sans bruit", Yaay Boy
émergera fugacement des ombres de la démence pour l'occire et se
retrouver pensionnaire chez Baay, le tradipraticien, mélange
d'anachronismes et d'instincts. (Quatrième de couverture) |
Humanité. Editions Maguilen et Editions Damel, Dakar et Genève, n.d. [2002] (30 p.) Recueil de poèmes.
Sous les étoiles, les larmes des choses Si elles ont une âme, elles ont des larmes Exister pour elles, c'est honorer la vie qui meurt. Autour du monde tombe le voile du mensonge Vérité crue, images roses Masques et casques sur la mer bleue Regards fluides, verdures d'astres Murmures d'hommes sur les reflets du jour Souffles de femmes sur les étoiles nocturnes Du miroir des âges... Face et profil, chevet de vie Portraits froissés des Couloirs d'enfance, Rires et pleurs des Joies éphémères D'une vie qui passe et s'efface D'une image vue partout et nulle part Sous la porte des jours qui meurent. |
Recueil de poésie divisé en trois parties, la dernière dédiée à « Véronique Béatrice Kayounga, partie avec son sourire d'or le 26 septembre 2002 au coeur de la nuit dans "le Joola" en navigation » (p.25). |
La Momie d'Almamya. Dakar: Les Nouvelles Editions Africaines du Sénégal, 2004. (264p.). ISBN 2 7236 1489 1. Roman.
Lundi 26 avril 1999, la nuit mourait. Le jour se préparait à naître derrière les collines nues de Alou Kagne. Des constellations pâlissantes luisaient encore dans un immense tapis d'ombres et de lumières. Un coq chanta ; puis le ciel frissonna. L'étoile du matin jaillit des ténèbres, tourna un moment sur elle-même, et fila vers le levant en laissant à l'horizon une lumière irrisée. Thiès se mit debout pour un nouveau jour d'anxiété, de haine, de conflits qui naissaient s'amplifiaient sous les silences coupables, et s'éternisaient audacieusement sans que nul n'ose désigner les coupables. L'étau, de plus en plus, se resserrait autour du rêve des hommes. Et moi-même, en contemplation devant la clairière de Kagne, frissonnais encore sous mon drap d'angoisse. J'étouffais. |
« Dans un coin perdu de Conakry, Ashley la Française, Yamar le Sénégalais et Soumana le Guinéen se retrouvent autour du sarcophage contenant la momie d'une Anifla parée des fastes de Néfertiti. Une histoire pleine de péripéties, au cœur des rites et des traditions qui nous plongent dans le passé pour nous en faire renaître, riches d'une humanité nouvelle. » (Quatrième de Couverture) |
"Trois hivers à Genève". In Le camp des innocents. Carnières-Morlanwelz: Lansman, 2006. Pp.189-210. ISBN: 2-87282-517-7. Nouvelle.
Mbilème ou le baobab du lion. Dakar: Les Nouvelles Editions du Sénégal, 2010. (156p.). ISBN: 978-2-7236-1654-6. Théâtre.
« Ousmane Tine, un jeune Sénégalais originaire du village de Thicky, vient de terminer ses études en France et décide de rentrer au Sénégal après une longue absence. A son arrivée, il trouve que la dépouille mortelle de son père a été ensevelie au creux du baobab cimetière à côté des autres griots, comme le veut la tradition en pays sérère. Il n'a alors qu'un seul dessein : reprendre les restes de son père pour l'enterrer dans le cimetière commun et lui bâtir une sépulture digne de lui. Les saltiguis, gardiens de la tradition, s'y opposent énergiquement car de mémoire d'homme jamais un griot n'a été enterré à Thicky de peur que cela entraîne la famine et la décimation du village entier ! S'ouvre une confrontation entre la modernité et la tradition, le droit et les coutumes ancestrales du Sénégal. » (Synopsis et site de l'auteure. https://famadiagnesene.blogspot.com.au/. Consulté le 18 novembre 2014). Pièce jouée par le Théâtre National Daniel Sorano de Dakar. |
Pour en savoir plus
Samba Gaye. "Entre la raison et la folie: Interview de Fama Diagne Sène, écrivain sénégalais". Yëgóo No. 1, mars 2001, pp. 5-6. (Yëgóo, B.P. 5270, Dakar-Fann).
Van Dam, Julie. Des ténèbres à la lumière : Un entretien avec la romancière sénégalaise Fama Diagne Sène. Mots Pluriels No. 20 (2002).
"Fama Diagne Sène". La maison des auteurs (2008). [https://www.lesfrancophonies.com/maison-des-auteurs/sene-fama. Consulté le 29 janvier 2008].
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Editor ([email protected])
The University of Western Australia/French
Created: 6 April 1998
Modified: 18 November 2014
Archived: 18 November 2014
https://aflit.arts.uwa.edu.au/SeneDiagneFama.html