Toutes les discussions que nous avions eu, portaient sur le nécessité de dynamiser la littérature togolaise et surtout la littérature pour enfants. C'était cette dernière qui lui tenait vraiment à cur et qu'elle avait décidé de promouvoir. Technicienne de laboratoire, professeur à la faculté des sciences de l'UB, Mme CHAOLD était de celles qui savent payer de leur personne pour défendre leurs idées. Dans les années 1990, son idée de développer la littérature pour enfants au TOGO relevait de l'utopie. Personne ne s'y intéressait, même pas les éditeurs. Pourtant, elle était convaincue que le changement des habitudes et des mentalités était la condition sine qua non du développement de la littérature pour enfants. Quand les éditeurs ne voulaient pas y mettre un sou (politique commerciale oblige), elle y avait investi son propre budget. Et lorsque les librairies de la place trouvaient ses oeuvres non commerciales, elle devenait son propre distributeur, faisant du porte à porte, dans les écoles maternelles privées pour convaincre les jardinières et les parents d'acheter ses livres pour leurs enfants. Aventure difficile, presque impossible, mais dans laquelle Mme CHAOLD s'y était investie et avait réussi. Certaines écoles primaires et maternelles ont inscrit ses livres aux programmes pour les enfants et ont imposé leur achat aux parents. La détermination de cette dame de presque 2 mètres de taille a payé. Aujourd'hui 2 ans après sa mort, la littérature pour enfants au TOGO devient une réalité. Mme GBONFOU s'y adonne , l'A.C.C.T subventionne et récemment les éditions HAHO ont édité une uvre de la littérature pour enfants. Cette petite moisson est la récompense de la détermination d'une femme qui a mené une lutte solitaire mais salvatrice, la lutte de la révolution de la littérature pour enfants. Le moins qu'on puisse dire c'est qu'il est regrettable qu'elle ne soit plus là, pour contempler le travail de sa conviction. Paix à son âme!
[https://www.tg.refer.org/togo_ct/med/journal/journal4/culture.htm#Culture]