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Littérature négroafricaine francophone et nouveaux medias
la question de la visibilité Mémoire de DEA présenté par Gabriel YANDJOU Université de Cergy-Pontoise, 2004. |
Cher Gabriel YANDJOU,
Voila quelques éléments de réponses à vos
questions, questions qui me sont utiles à moi aussi car elles
relèvent quelques aspects du site qui pourraient être
améliorés.
Pouvez-vous me faire une brève genèse de ce site ; vos objectifs, votre démarche, vos difficultés (éventuellement) les différentes réactions enregistrées ?
Pour faire court, ce site prolonge les activités de la Prof
Beverley Ormerod (Jamaïcaine) qui, à la fin des années 1980,
introduisit des femmes écrivains francophones dans son cours de
littérature africaine à l'Université de Western Australia.
Aucun travail de synthèse n'existant à l'époque, elle
m'avait chargé de trouver des livres disponibles en France et dans les
pays africains d'expression française; au terme de cette première
exploration, nous avions publié un petit fascicule mentionnant les
femmes auteurs que nous avions recensées. L'arrivée d'Internet
dans notre faculté, au milieu des années 1990, nous a
donné l'occasion de mettre à jour la liste d'auteurs que nous
avions dressée quelques années plus tôt en y ajoutant les
nouveaux livres parus entre temps, les nouvelles romancières et celles
dont nous n'avions pas entendu parler auparavant. Le site a été
régulièrement mis à jour depuis lors.
La principale difficulté à l'heure actuelle est de savoir ce qui
se publie dans les pays africains et d'acheter ces livres. Les frais de port et
les frais bancaires sont exorbitants : plusieurs fois la valeur des livres.
Ceci sans compter les ouvrages publiés à compte d'auteur ou par
de petites maisons d'éditions éphémères qui sont
quasiment introuvables. Le marasme de l'édition africaine ne profite
à personne et il est regrettable que Paris soit plus que jamais le
passage obligé de tout ce qui est disponible sur le marché.
Pourquoi un site "féminin" et "négro-africain" ?
"Féminin", parce que nos programmes de littérature africaine ne comptaient que des auteurs masculins et que Madame Ormerod pensait qu'il était temps d'y introduire des auteurs femmes, la majorité de ses étudiants étant des femmes. De plus, la lutte contre le sexisme sous toutes ses formes était une importante préoccupation des milieux universitaires anglo-saxons de l'époque. "Négro-africain", parce que c'était un des cours enseignés à cette époque dans le Département de Français (de multiples restructurations ont eu raison du Département et du cours par la suite).
Les ouvrages "à lire en priorité", quels sont les raisons et critères qui ont présidé à leur choix ? Pourquoi sont-ils "prioritaires" ?
Dès le début du projet, nous avons dû faire face à la question épineuse de la "valeur littéraire" des textes et il nous a été impossible de trouver des critères solides et universels permettant de déterminer la "valeur" des textes (même problème d'ailleurs pour la définition du terme "africain" ou du terme "romancière"). Dès lors, nous avons décidé de mentionner tous les livres qui nous étaient signalés mais d'inclure dans une liste que nous avons appelée "Ouvrages à lire en priorité", ceux que nous (les responsables du site) trouvions particulièrement intéressants.
Les "Textes inédits", quelle est la base de leur choix ? Quels sont vos objectifs ? Pourquoi cet écart entre leur rédaction et leur édition (en ligne) ? Comment s'est opéré le choix des écrivaines ou leur mise en contact avec le gestionnaire de site (vous, en l'occurrence) ? Ces textes ont-ils été édités format papier, après ? Y a-t-il un retour d'information ("feed-back") de la part des lecteurs/internautes vers les auteures/vous ?
Dès le départ de notre recherche, nous avons essayé
d'en savoir plus sur les auteurs des romans que nous lisions, de les
connaître en marge de leurs écrits pour nous faire une idée
du contexte dans lequel il fallait situer leurs livres.
Une des choses que nous avons rapidement découverte, c'est que le
continent africain ne manque pas d'écrivaines de talent mais bien d'un
solide réseau d'éditeurs locaux qui puissent leur offrir la
possibilité d'être publiées; la situation qui était
difficile il y a 20 ans est devenue catastrophique aujourd'hui, d'où la
publication de quelques textes inédits sur notre site. Il faudrait
d'ailleurs que le potentiel d'Internet pour la publication des auteurs
africains en Afrique soit étudié d'un point de vue africain et
que cet univers soit largement ouvert au monde littéraire, au prix
coûtant, c'est à dire trois fois rien (un peu comme l'email est de
plus en plus accessible à tout le monde).
La publication de textes sur notre site est ouverte à toutes les femmes
de lettres africaines mais nous sommes assez sévères dans notre
sélection. Cette dernière est basée sur nos
critères de qualité littéraire (avec tout l'arbitraire que
cela comprend !).
Il nous arrive fréquemment de recevoir des demandes de tiers demandant
l'autorisation d'utiliser tel ou tel texte, ou de le traduire, et autant que
faire se peut nous mettons l'auteur en relation avec le demandeur car vous
l'aurez remarqué, c'est l'auteur qui conserve le copyright de ses
textes.
La "présence" de ces textes sur internet a-t-elle contribué à les faire connaître ? A quoi cela est-il perceptible ?
Il y a des centaines de milliers d'internautes qui transitent par nos pages, cela doit donc contribuer à faire connaître certains auteurs. Et puis, il faut aussi se rappeler qu'il y a vingt-cinq ans, le nombre de romancières africaines d'expression française connues hors d'Afrique se comptaient sur les doigts d'une main (et quand je dis connues, cela signifie connues de quelques spécialistes).
Pourquoi existe-t-il une rubrique "Scénario" qui ne contient rien ?
Bonne question ! Caali, fille du Saloum, le début d'un scénario proposé à la Radio Télévision Sénégalaise par Fatou Ndiaye Sow (1998) devrait figurer dans cette rubrique; je ne sais pas pourquoi ce lien figure dans "bonnes feuilles", une fausse manœuvre sans doute, à un moment donné. Plusieurs femmes écrivains ont écrit pour le cinéma et ça vaudrait la peine d'élargir cette rubrique...
Que comprendre par "Bonnes feuilles" et pourquoi cette dénomination valorisante autant que (selon moi) vague ?
On en revient la question de la difficulté rencontrée par les écrivaines africaines qui cherchent à être publiées en Afrique. De très nombreuses femmes écrivains ont dans leurs tiroirs des romans qui attendent une hypothétique publication. La rubrique "Bonnes feuilles" inclut des extraits d'œuvres qui devaient paraître, du moins en théorie, mais qui ont été hélas abandonnées pour d'obscures raisons, comme par exemple le roman "La Fourmilière" de la regrettée Aïcha Fofana qui traîne dieu sait où à l'heure qu'il est...
Certains textes sont des traductions en ANGLAIS de documents (Scent of the rains ; Ayolee's song) originellement écrits en FRANCAIS ; et ceci, sur un site "francophone". Qu'est-ce qui explique cette particularité ?
Notre université est une université anglophone. Le site est donc une invitation au monde anglophone, à nos étudiants, à découvrir un monde parallèle, le monde francophone, d'où une traduction minimale en anglais des pages concernant les auteurs et quelques traductions de textes en anglais. "Ayolee's song" par exemple, est dû au fait qu'une collègue américaine a utilisé le texte français avec sa classe et une de ses élèves a traduit le texte en anglais, ce qui est intéressant et montre que les limites d'un texte écrit en français ne s'arrête pas aux frontières du monde francophone. Le clivage Afrique anglophone et Afrique francophone reste d'ailleurs très prononcé, même si des traductions d'œuvres anglophones commencent à être proposées en traduction française (et inversement). Il reste bien à faire dans ce domaine et j'espère pouvoir améliorer prochainement ma liste d'ouvrages de romancières africaines en traduction.
De même, texte en wolof, avec traduction en anglais.
La présence de quelques textes en langues "africaines" devrait rendre les étudiants (et les internautes qui s'arrêtent sur notre site ) attentifs au fait que partout dans le monde et en Afrique "francophone" peut-être plus qu'ailleurs diverses langues à usage familial ou communautaire vivent sous le vernis linguistique officiel, académique ou majoritaire.
Il y a un grand nombre de poèmes de M. Bessomo. Comment cela s'explique-t-il ?
C'est que Madame Bessomo m'envoie régulièrement des poèmes depuis une dizaine d'années.
Jean-Marie Volet
25 Octobre 2004
Voici mes questions:
Qui êtes-vous, Monsieur VOLET (assez détaillé, surtout
aspects académiques/scientifiques) ?
Après plusieurs années dans l'enseignement primaire et
secondaire en Suisse, j'ai émigré en Australie où j'ai
fait un Doctorat. J'ai ensuite été Chargé de Recherche
(ARC QEII Fellow) à l'Université de Western Australia où
je suis resté une dizaine d'années avant de prendre ma retraite,
il y a peu. Je suis resté associé à l'université et
je continue à m'intéresser aux littératures africaines et
à mettre à jour le site "Lire les femmes". A l'époque
où je travaillais à plein temps à UWA, je partageais mon
temps entre mes recherches théoriques sur la lecture, la publication de
la revue universitaire en ligne Mots Pluriels
[https://www.arts.uwa.edu.au/MotsPluriels/] et la mise à jour du site
"Lire les femmes écrivains et les littératures africaines".
Il n'a pas été possible de poursuivre la publication de Mots
Pluriels après mon départ et c'est peut-être là
le plus grand regret ayant accompagné mon départ à la
retraite. Il s'agissait d'un projet né à la terrasse d'un
café de Douala avec Daniel Tchapda, en 1996 je crois, de manière
tout à fait non préméditée. La revue a
été lancée peu après en collaboration avec quelques
collègues camerounais et ivoiriens, au nombre desquels Tanella Boni
à qui nous devons beaucoup. A une époque (le milieu des
années 1990) où l'Internet était encore quasiment inconnu
tant dans les milieux universitaires africains que français -
l'idée de lancer d'Afrique un journal en ligne qui permettrait à
des universitaires de tous les continents d'échanger leurs vues sur
divers sujets littéraires tenait un peu de l'utopie et de la
science-fiction, mais les 24 numéros publiés
ultérieurement en ont fait une publication universitaire de
renommée internationale. La disparité des ressources et du
matériel électronique à disposition des membres fondateurs
a voulu que ce soit moi qui devienne le rédacteur responsable, mais le
journal est resté fidèle jusqu'à la fin à ses
principes de base : liberté d'expression, consultation, libre
accès et active participation de collègues africains et de femmes
universitaires à la publication de tous les numéros, sans compter
une évaluation très stricte, par un comité de lecture, de
la qualité des articles proposés .
Le site "Lire les femmes", lui, a son origine en Australie, même s'il a
aussi bénéficié de l'appui de collègues d'ailleurs.
Le travail accompli dans le cadre de Mots Pluriels et du site "Lire les
femmes" m'a été utile pour mieux cerner le but de mes recherches
sur la lecture et j'ai eu grand plaisir à me pencher sur les textes
d'écrivains africains pour réfléchir à la
manière dont différents lecteurs appréhendent, comprennent
et imaginent les textes qu'ils ont sous les yeux. [...]
Dans notre précédent entretien, vous m'avez brièvement parlé du professeur Beverley ORMEROD, et notamment, de sa « paternité » dans la création du site. Pouvez-vous me parler un peu plus d'elle ? A-t-elle contribué aux activités du site, par la suite ? Suit-elle toujours la vie du site ?
Je vous envoie séparément un petit texte que je viens d'écrire pour un numéro spécial de Essays in French Literature publié en l'honneur de Beverley Ormerod Noakes, [voir ce texte]. Madame Ormerod Noakes s'intéresse surtout à la littérature des Antilles. Si elle a toujours suivi d'un œil intéressé et bienveillant l'évolution du site, elle n'a pas vraiment participé activement à son élaboration ni à sa mise à jour.
Qu'est devenu votre Département ?
Le département de Français a été amalgamé avec les départements d'Italien et d'Allemand pour former un Département d'Etudes Européennes, qui a à son tour été inclus dans une autre subdivision administrative. Malheureusement, cela s'est accompagné d'une réduction sévère du nombre d'enseignants et d'une réduction substantielle des sujets enseignés dans le domaine de la littérature d'expression française.
Quelle est la dénomination du site (je ne sais pas si ma question est pertinente, mais j'éprouve le besoin de la poser) ?
"Lire les femmes écrivains et les littératures africaines"
Est-ce vous qui l'avez conçu et mis en ligne ? Si oui, l'avez-vous fait seul ? Pourrez-vous m'en faire un historique ? Avez-vous rencontré des difficultés techniques, et lesquelles ? Qu'est-ce qui a déterminé vos choix techniques, de présentation, etc. ?
Je vous envoie séparément une copie de la lettre qui avait été envoyée à une cinquantaine de romancières africaines en 1996, au début du projet, de même que la copie de la première page d'accueil du site, mis sur le web au début de 1996. Dans ces premiers moments, tout était artisanal ; à la Fac, il y avait peu de spécialistes du web vers qui me tourner, d'où beaucoup d'improvisation et aussi quelques erreurs magistrales, (comme par exemple d'avoir choisi cette adresse URL bien trop longue (https://www.arts.uwa.edu.au/AFLIT/Femechome.html); d'où aussi la modification permanente du site en fonction des nouvelles possibilités offertes par des ordinateurs toujours plus puissants, rapides et sophistiqués. J'ai aussi fait appel à intervalles réguliers à ma fille (qui a travaillé dans le domaine du web-programming et du design) pour l'amélioration de l'apparence du site et son accessibilité ou plus récemment pour changer la page d'accueil et remplacer le logo du site...). Ceci dit, un très grand nombre d'assistant(e)s ont aussi contribué au développement et à la mise à jour du site au cours des ans car il m'était bien sûr impossible d'y consacrer tout le temps que j'aurais voulu étant donné le reste de mes activités universitaires, y compris la responsabilité de Mots Pluriels.
Comment s'est fait le référencement du site ? Pouvez-vous me donner les dates des cinq dernières mises à jour ?
Le site cherche à permettre aux personnes
intéressées de trouver des renseignements fiables sur un auteur
ou un livre. Au départ, l'idée était de nous limiter aux
renseignements que nous possédions, mais rapidement nous nous sommes
rendu compte qu'il pouvait être utile d'élargir aux personnes qui
travaillaient dans la même direction que nous et offraient des
renseignements complémentaires aux nôtres, par exemple mon
collègue Peter Limb et son "A-Z of African Studies on the Internet". Des
liens avec plusieurs sites ont alors été ajoutés (ou
enlevés lorsque les sites disparaissaient) au cours des ans, le dernier
étant l'excellente banque de données "LITAF" de Virginie Coulon.
C'est aussi dans cet esprit d'ouverture que nous avons négocié
avec le journal AMINA, en 1995, l'ajout sur le site des interviews
publiées dans leur magazine.
La fréquence des mises à jour dépend en partie des livres
qui me parviennent. Ayant un esprit de collectionneur, je suis à
l'affût de tout ce qui est publié en français par des
femmes dans les pays africains et en Europe. Plusieurs voyages en Afrique, en
Suisse et en France m'ont permis d'acheter plusieurs centaines de volumes :
c'est ceux que l'on retrouve dans le site. Quant aux dernières mises
à jour, votre question tombe à pic. Je rentre d'un mois de
vacances avec 25 kilos de bouquins et une trentaine d'ouvrages à inclure
dans le site, certains dus à des auteures bien connues comme Werewere
Liking, Marie N'Diaye ou Bessora dont je viens de modifier les pages en y
ajoutant leurs derniers livres; d'autres livres d'auteures moins connues comme
Adélaïde Fassinou dont je cherchais depuis longtemps deux romans
publiés en Afrique (et que je viens de trouver) ou de Nafissatou Dia
Diouf qui vient de publier un livre charmant pour les enfants; d'autres livres
encore d'auteurs dont je n'avais jamais entendu parler jusqu'à ces
dernières semaines comme Atë-Maïs Villedieu, Perpétue
Nshimirimana, etc. Depuis mon retour, je passe à la Fac une ou deux fois
par semaine, et je pense que j'ai fait des changements/mises à jour sur
le serveur à chaque occasion. Quand j'y pense, j'ai aussi modifié
la page de Mariama Ndoye, il y a quelques jours. Elle me signalait qu'elle
avait quitté la Côte d'Ivoire et qu'elle habitait maintenant en
Tunisie ; elle me demandait aussi de changer son petit topo biographique.
Même chose quelques jours auparavant de la part d'Oumou Diarra qui par
coïncidence me signalait qu'elle n'habitait plus en Tunisie mais à
New York, et avant ça un message de Ghislaine Sathoud qui voulait
ajouter quelques lignes à sa biographie..., et puis j'ai ajouté
quelques liens à la page de Marie N'Diaye, j'ai ajouté une petite
fenêtre à la page de Bernadette Dao Sanou pour signaler son
dernier livre (que je n'ai pas encore pu trouver en librairie), ça
n'arrête pas...
Le site a-t-il subi beaucoup de modifications, depuis sa création ? De quel genre ? A l'initiative de qui (décisions propres ; suggestions de collègues, d'autres usagers) ?
Comme précisé plus haut, ce site a été en
état de perpétuel changement depuis le départ, d'une part
pour des raisons techniques (dues à l'amélioration du
matériel et des browsers) et d'autre part parce qu'il reflète et
s'adapte à une activité littéraire foisonnante de
romancières africaines toujours plus nombreuses et productives.
Ce qui semble marcher, on le garde, ce qui fonctionne mal, on essaie de le
changer. Par exemple, à un certain moment, j'avais engagé un
doctorant devenu depuis prof de lettres en Angleterre pour ajouter les
romancières africaines anglophones et lusophones au site. L'idée
était d'essayer de casser ces dichotomies linguistiques
héritées du colonialisme (qui se retrouvent aujourd'hui encore
jusque dans les lignes aériennes, mais c'est une autre histoire...),
toutefois, je n'ai pas pu poursuivre dans cette direction, une fois ce
collaborateur parti, car ayant déjà du mal à maintenir
à jour le domaine francophone, je me suis rapidement rendu compte qu'il
me serait complètement impossible de me consacrer aussi aux auteurs
anglophones et lusophones. Toutes ces pages sont maintenant en Angleterre et je
n'en suis plus responsable.
J'avais aussi essayé d'introduire une page signalant les ouvrages
universitaires d'analyse dans le domaine, mais là aussi je me suis
rapidement rendu compte que cela représentait une tâche trop
considérable. Par contre, j'essaie depuis une année ou deux
d'ajouter davantage de liens intéressants avec certains auteurs (en
précisant à quelle date j'ai consulté ces pages).
Les suggestions viennent d'un peu partout.
Pouvez-vous me préciser l'hébergeur du site ? Où et comment les données sont-elles archivées ?
Le site est hébergé par la Faculté de Lettres de l'Université de Western Australia.
A combien de pages-papier estimez-vous, à peu près, le contenu du site ?
En ce moment le site comprend plusieurs milliers de pages ... combien exactement, je ne le sais pas.
La création du site a-t-elle été bien accueillie, a-t-elle suscité des réactions négatives, et lesquelles ?
Au départ, nous avions surtout nos étudiants en tête, et les renseignements proposés s'adressaient surtout à eux. Mais rapidement, il s'est avéré que les personnes qui consultaient ces pages venaient aussi du dehors et j'ai reçu de très nombreux messages d'encouragement. De réactions négatives, non, si ce n'est mais de fait ça n'a rien de négatif la question qui revient de temps en temps : "Pourquoi les femmes uniquement alors que l'Afrique regorge d'écrivains masculins fantastiques". Ce à quoi, je réponds que l'union fait la force et que j'attends avec impatience le jour où un(e) collègue se lancera dans l'aventure, en Afrique espérons-le, pour offrir un site sur tous les écrivains africains, tous sexes confondus.
A quelle date a-t-il été conçu/mis en ligne ? Aviez-vous des choix, des options, des préoccupations, des espoirs ?
La date exacte je ne m'en souviens pas, mais je sais que j'ai préparé les premières pages en 1995 et lancé un site provisoire au début de 1996.
Percevez-vous un intérêt des Africains (notamment étudiants, chercheurs, universitaires) ? De quelle façon ? Quelle est leur proportion (approximativement) par rapport à l'ensemble des réactions exprimées ?
L'arrivée régulière de messages sympathiques et favorables au projet, tant d'Afrique que d'ailleurs, m'a conduit à adopter la politique de l'autruche et à ne pas me soucier de savoir qui consultait nos pages. Toutefois, vers le milieu de 2003, les services techniques de la Faculté m'ont fourni des relevés du serveur qui montraient que plus de cent mille demandes d'articles publiés dans Mots Pluriels avaient été enregistrées en l'espace que quelques mois, vers le milieu de l'année 2003. Le site "Lire les femmes" semblerait être lui aussi consulté par un nombre assez vertigineux d'internautes ... Je ne sais rien de plus.
Le site recense de nombreuses interviews d'auteures, publiées dans la célèbre revue Amina. Pourquoi le choix des interviews d'Amina, et exclusivement ? A quelle préoccupation/objectif répond cette diffusion ? En d'autres termes, quel est leur intérêt, selon vous ? Comment se fait la collaboration avec Amina ?
Bien qu'Amina ne soit pas une revue universitaire, c'est le premier journal, à ma connaissance, à s'être préoccupé de manière systématique de l'émergence des romancières africaines. Ce journal a joué un rôle de pionnier en donnant la parole à ces femmes. A la fin des années 1980, j'avais consulté à la BN toutes les interviews publiées par Amina depuis ses débuts et ces textes me semblaient apporter un éclairage tout à fait intéressant qui facilitait la compréhension des œuvres de romancières dont on commençait à parler hors d'Afrique. Associer Amina au projet s'est donc imposé tout naturellement au moment de lancer le site et je suis certain que l'apport des interviews d'Amina a été une des clés du succès de l'ensemble du projet. Ces interviews offrent aux lecteurs, d'où qu'ils viennent, la possibilité de placer les œuvres dans un contexte socioculturel sans lequel il est difficile de situer les livres et leur contenu.
C'est vrai que dans leur grande majorité, les interviews proposées sont celles d'Amina, mais ne s'agit pas d'une exclusivité, il y en a aussi plusieurs venant d'ailleurs.
Il ne me semble pas (sauf erreur) que toutes les auteures publiées aient leur photo sur le site ; de même que toutes celles qui y ont leur photo n'y ont pas, forcément, leurs textes.
Il n'y avait que très peu de photos au début (elles prenaient trop de temps à décharger sur les premiers ordis). De nos jours, on en rajoute lorsque que l'occasion se présente. La page "Photo de famille", dont la présentation a été modifiée une ou deux fois, est modifiée de temps à autre.
Avez-vous une idée du nombre de sites francophones sur la littérature africaine existant au moment de la création du vôtre ?
A franchement parler, il ne devait pas y en avoir des masses ; Clicknet, vu qu'on leur avait demandé si on pouvait utiliser leur page "Protection des droits d'auteurs"; un ou deux sites au Canada ou aux Etats-Unis, peut-être, je ne me souviens plus...
7 novembre 2004
Extraits de Gabriel YANDJOU Littérature négroafricaine francophone et nouveaux medias
la question de la visibilité
Mémoire de DEA, Université de Cergy-Pontoise, 2004.