Décès : | ||
Charlotte Rafenomanjato laisse sa plume | ||
Après la disparition de Rado il y a près d'un mois et demi, une autre grande figure de la littérature laisse sa plume. Charlotte Rafenomanjato était un écrivain engagé à travers ses oeuvres. | ||
L'une des icônes de la littérature de la Grande île a vu le jour en 1934. Fille d'un médecin, elle est elle-même sage-femme et puéricultrice de formation. Son époux est diplomate. Elle est mère de trois enfants. Primée par la RFI en 1986, «premier prix du jury», dans le cadre du concours théatrâl inter-africain avec la pièce «Le prix de la paix», elle a flirté avec la politique. Membre du parti Rassemblement des forces nationales (RFN) au coté de José Rakotomavo, avec les pasteurs Max Rafransoa, et Edmond Razafimahefa, elle rejoint le mouvement orange d'Alain Ramaroson. Bien qu'une bonne partie de ses œuvres soit encore inédite, Charlotte-Arrisoa Rafenomanjato est une femme de théâtre, romancière, poète, essayiste et traductrice extrémement féconde. Elle est membre fondatrice et présidente d'honneur de la Société des écrivains de l'océan Indien (SEROI). Avec humilité dans ses propos, elle a toujours porté haut le flambeau de la littérature de la Grande île. «Si le parcours d'un écrivain suit les grands courants littéraires de son époque, son identité doit rester la même. Je ne pense pas qu'une renommée puisse influencer mes écrits », a-t-elle mentionné. « A moins de tomber dans la platitude, il faut que ce qu'on écrive apporte quelques choses » : des propos qui reviennent souvent dans ses phrases pendant des interview sur quelques chaînes de radios à travers le monde. Parmi ses oeuvres, «Le prince de l'étang» est la plus célèbre. Une pièce théatrale qui dénote certaine détermination de la dramaturge. Une volonté de l'auteur qui voulait dénoncer par l'anagramme la rivalité entre deux princes prétendants au trône. Patriote confirmée, elle a conçu l'ouvrage «Sang pour sang, vie pour vie ». Impétueuse imagination Avec pour guide «L'insurrection malgache de 1947» de Jacques Tronchon, ouvrage de référence s'il en est sur ce qui est bien la première guerre de libération dans les colonies françaises en Afrique, un combat dont s'inspireront cinq ans plus tard les combattants algériens du FLN, Charlotte Rafenomanjato laisse libre cours à son impétueuse imagination, laquelle débusque des secrets et perce à jour des mystères pour qui cette «large tranche de notre histoire (fut) jusqu'à nos jours (un) refuge insolite». Pour la paix de son âme, une dernière messe à l'église catholique Antanimena sera dite. Charlotte Rafenomanjato sera inhumée à son caveau familial à Ambohimasina Ambohimalaza ce vendredi. Juliano Randrianja Date : 05-11-2008 L'Express de Madagascar Online : quotidien d'information et d'analyse https://www.lexpressmada.com/index.php/photos/2007/3818/photos/index.php?p=display&id=22034. [Consulté le 16 janvier 2009]. |
