Nadine BARI Click here for English translation |
Nadine Bari est née en 1940 en Dordogne (France). Elle est l'aînée de la famille. Au terme de ses études secondaires, elle fait son droit à la Sorbonne, puis une thèse de doctorat et l'Ecole Supérieure de Traducteurs. En 1964, elle part pour la Guinée avec son mari Abdoulaye «Djibril» Bari. De 1964 à 1971, elle travaille pour l'ONU à Conakry. Le 27 juillet 1971, Nadine Bari quitte Conakry pour la France avec ses enfants. Son mari un haut fonctionnaire guinéen qui devait la rejoindre est arrêté à la fin d'août 1972 et disparaît sans laisser de traces. Nadine Bari se bat alors pendant 20 ans pour connaître le sort de son époux. Nadine Bari a été traductrice juridique au Conseil de l'Europe et elle a pris sa retraite en 1999. Elle vit maintenant en Guinée et s'occupe d'organisations humanitaires telles que Guinée-Solidarité et Voir la vie. [Consulté le 20 décembre 2012].
Ouvrages publiés
Un bouquet de manguiers,
Conakry, le 27 juillet 1971 |
«Grain de sable» relate les démarches entreprises par l'auteur, entre 1971 et 1982, pour retrouver son mari porté disparu sous le régime de Sékou Touré.
Table des matières et résumé du livre [Consulté le 20 décembre 2012] |
Noces d'absence Paris: Le Centurion, 1986.
(117p.). Autobiographie. ISBN: 2-227-12607-8.
Retrouvailles Le coeur léger comme une bulle de savon, j'ai le sentiment de me rendre à des épousailles. Dans mon entourage, on s'étonne de ma gaieté : ne va-t-elle pas, sur les traces de l'absent, trouver la mort au bout du chemin? Pourquoi tant d'insouciance, dit-on, quand elle s'en va sans doute enterrer en Guinée le mari qui l'habite depuis vingt-quatre ans: dix comme être de chair et quatorze comme fantôme. Pourtant, il me semble que je vais te retrouver, Djibril! |
La mort de Sékou Touré et un changement de régime permettent à Nadine Bari de se rendre en Guinée et de poursuivre la recherche de son mari sur les lieux de sa disparition...
Table des matières et résumé du livre [20 décembre 2012] |
Chroniques de Guinée: Essai sur la Guinée des années 90. Paris: Karthala, 1994. (176p.). Autobiographie. ISBN: 2-86537-492-0.
La séparation est-elle autre chose que
Djibril, jamais personne n'a encore rompu le fil qui nous relie, toi et moi. Ni le curé à face de rat qui, bien avant Vatican II, te fit jurer sur l'honneur d'élever nos enfants dans une religion qui t'était étrangère. L'air chafoin, il me regardait avec commisération, me posait des questions qui t'étaient destinées, toi la bête malfaisante d'Islam, censé faire de notre mariage une vilaine action que lui, représentant de la vraie religion, ne pouvait commettre qu'en cachette, dans la sacristie.
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Retrouver la tombe d'un mari disparu, traiter avec des fonctionnaires, rencontrer des délateurs au coin de la rue ou un ancien tortionnaire à la tête d'un ministère, autant de passages obligés qu'il faut emprunter après la mort d'un tyran. Heureusement, dans la Guinée d'aujourd'hui, l'occasion est aussi offerte de croiser des hommes intègres, des femmes vaillantes et novatrices, des exilés dynamiques, des chercheurs de démocratie. (Quatrième de couverture)
Table des matières et résumé du livre [Consulté le 20 décembre 2012] |
Guinée, les cailloux de la mémoire. Paris: Karthala, 2003.
(258p.) Biographie d'un ami de l'auteur qui inclut quelques
passages autobiographies. ISBN 2-584586-452-3.
La peur de perdre le pouvoir
Conakry, 6 janvier 1971
Mouctar ne dort pas quand il entend les godillots des gardes heurter la porte
de la cellule. Car même la nuit la Révolution est en marche. En
jeep russe et en tenue kaki. Normal, « car elle est exigence »,
répètent inlassablement les militants du Parti à la suite
de leur Responsable Suprême, Sékou Touré. La lumière
d'une lampe-torche l'aveugle un instant avant qu'un homme âgé,
gêné de ne porter qu'un slip, ne soit brutalement poussé
sur les trois codétenus. |
« Avertissement L'auteur regrette de devoir préciser que, malheureusement, ses personnages ont tous existé et que les faits sont tristement exacts. Car la réalité de la Révolution dépasse le fruit de l'imagination. » (p.6)
« Avant-propos |
L'Œil du héron. Conakry: Editions Tabala, 2005. (232p.). ISBN: 2 35253 002 4. Roman.
Des chaussures en sécurité
Que deviendrait la police si l'innocence
Assis au bord du trottoir, je mangeais la banane que la grosse Fanta m'avait
cadeautée. E'me gâte toujours quand je passe par là.
J'l'aime bien, Fanta : elle est belle derrière sa table croulant sous
les piments et les gombos. Elle est toujours posée comme une princesse
sur son sac d'ignames. A côté d'elle, les autres mamies crient et
gesticulent comme des gamines mal élevées, se disputant avec les
voisines et insultant le client qui n'achète pas chez elles. Fanta,
elle, ne crie pas, n'injurie personne, mais te tend au passage un bouquet bien
frais de feuilles de manioc ou de patates et elle insiste pas si tu y dis non.
Et puis, j'aime bien son odeur de menthe qui a du mal à lutter contre
celles du concentré de tomate et du soumbara, écœurantes et
fades. Ce jour-là, elle m'avait paru triste, on avait pas beaucoup
causé. |
Radiographie de la Guinée d'aujourd'hui
« Alpha est cireur de chaussures dans les rues de Conakry. Il rêve
de quitter cette ville dépotoir pour visiter son pays avant,
peut-être, de l'abandonner pour toujours. Mais la police l'arrête
pour un vol qu'il n'a pas commis. Incarcéré durant plusieurs
mois, oublié de tous, il se laisse mourir. Cependant, un gardien lui
explique comment son esprit peut s'évader à la fois de son corps
et de la prison. |
L'Espérancière. Conakry : Editions Ganndal, 2013. (104p.). ISBN: 978-2-35045-042-2. Nouvelles.
Il était le cousin du mari disparu et à ce titre, pouvait prétendre la veuve en mariage. Elle n'ignorait pas la règle du lévirat en usage chez les musulmans en général et chez les Peuls en particulier. Cela avait même été l'unique raison de son hésitation, ce jour lointain où, timidement, il lui avait parlé mariage: |
"Inspirés de faits authentiques survenus entre 1971 et 2011, des "faux complots" aux "événements" du stade en 2009, ces récits brefs, plus incisifs que la nouvelle traditionnelle, mettent en scène des éclats de vie. Ils disent avec la sagesse populaire que l'espoir fait vivre, mais aussi que la désespérance tue à coup sûr. Un message de vérité, préalable à toute réconciliation; un message universel, valable dans tous les pays, quand les libertés sont malmenées". (Quatrième de couverture)
Titres des vingt trois nouvelles
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Pour en savoir plus
France de Lagarde. «La longue traque de Nadine Bari», La Vie 1994 (6 novembre 1983), pp.70-72.
Editor ([email protected])
The University of Western Australia/French
Created: 24 December 1995
Modified : 30 September 2013
Archived: 30 September 2013
https://aflit.arts.uwa.edu.au/BariNadine.html