Marie-José HOURANTIER Click here for English translation |
Marie-José HOURANTIER (alias Manuna Ma-Njock) est d'origine française. Elle habite depuis de très nombreuses années à Abidjan (2003) où elle est maître de conférence à l'Ecole Normale Supérieure. Metteur en scène, elle a contribué au renouveau de l'esthétique du théâtre-rituel avec Werewere Liking, une artiste avec laquelle elle a collaboré jusqu'en 1985. Depuis, Hourantier dirige le BIN KADI SO, un théâtre-laboratoire dans un espace d'Art et de rencontre qu'elle a fondé en Côte d'Ivoire. Elle organise aussi chaque année les manifestations artistiques ARKADI et participe à la revue "L'Arc a dit" réalisée par le Bin Kadi So. Dans sa thèse sur le théâtre africain (2003), Koulsy Lamko écrit : « Le Bin Kadi Théâtre, pour animer son espace théâtral, appelé le Bin Kadi So, pratique parfois une forme de jeu théâtralisé bâti sur l'improvisation, les techniques du conte et les techniques corporelles : le maquis-théâtre. Des repas sont vendus aux spectateurs à l'occasion de ces séances. Depuis quelques années, la troupe organise un événement culturel annuel dénommé « Arkadi », un genre de festival de théâtre pendant lequel elle présente toutes ses créations de l'année, braque le feu des projecteurs sur un auteur qu'elle fait découvrir et organise une grande exposition d'art visuel à laquelle participent des peintres de renommée nationale et internationale. ».
Ouvrages publiés
Le Chant de la colline. Abidjan: Les Nouvelles Editions Africaines, 1980 (86p.).
A la rencontre de . . . Abidjan: Les Nouvelles Editions Africaines, 1980. (142p.). ISBN 2 7236 0552 3. Roman.
Un enfant noir, un petit nègre nu au regard pétillant de malice, est assis sans vergogne dans une corbeille entre les deux fenêtres du salon. Que faisait-il là dans cette demeure bourgeoise fermée à tout élément étranger ? Au milieu des commodes « grand style », des tapis «profonds », des canapés « brodés », il rit innocemment des discordances ou tout simplement des taches. Car il fait tache. Un jouet d'enfant oublé, une poupée sans importance. Et pourtant il est encore là depuis plus de vingt-cinq ans, depuis ce plus jeune âge où mon regard s'est posé pour la première fois sur une autre couleur, sur un autre Monde... |
Premier volet: A la rencontre . . . d'Occident par Werewere Liking, pp.7-71. Deuxième volet: A la rencontre . . . d'Afrika par Manuna Ma Njock, pp.73-142. |
Orphée dafric. Paris: L'Harmattan, 1981(128p.). ISBN 2 85802 208 9. Roman.
Orphée, Nyango, Nyango - Orphée. Deux noms qui sonnaient bien. Allaient-ils bien ensemble? Nyango signifie: Madame... Comme ça lui allait bien! C'était réellement une grande dame. Et Orphée? Longtemps, Orphée s'était demandé ce que signifait son nom. Traditionnellement, chaque nom voulait dire quelque chose, quelque chose qui était en rapport avec les circonstances de la naissance, le caractère et le destin de son porteur. Et au fur et à mesure de l'évolution, on acquérait de nouveaux noms... Aujourd'hui, dès la naissance et irrévocablement, on nous affuble d'une demi-douzaine de noms en ignorant leur intention première. Ne suffit-il pas de savoir qu'ils furent portés par des Saints? Saint-Athanase, Saint-Polycarpe, Saint-Simplice, Sainte-Cunégonde, Saint-Thècle, et autre Eulalie... |
Premier volet: Orphée dafric: roman par Werewere Liking, pp.5-69. Deuxième volet: Orphée d'Afrique: Théâtre rituel par Manuna Ma Njock, pp.71-122. |
Spectacles rituels. Dakar, Abidjan, Lomé: NEA, 1987. (158p.). ISBN 2 7236 0925 1. Théâtre.
LES MAINS VEULENT DIRE...
Créée au Centre Culturel Français d'Abidjan le 14 mai avec
La Grande-Prêtresse : Esther Ba |
« LES MAINS VEULENT DIRE... tentent de redécouvrir une mystique vivante,
capable de créer un dialogue comptant avec la réalité
d'aujourd'hui. Ce spectacle essaye de façonner un langage actuel qui
n'aura rien à envier à la magie des rituels traditionnels.
Pourquoi n'y aurait-il pas une autre magie cérémonielle tout
aussi capable de restituer l'harmonie perturbée ? LA ROUGEOLE ARC-EN-CIEL est la troisième mise en scène du genre créé le 16 avril 1982 au Centre Culturel Allemand d'Abidjan. Ce spectacle a profité des leçons précédentes pour davantage intégrer le public dans le cercle rituel et provoquer l'« envoûtement » pressenti comme indispensable dans la première mise en scène et qui n'avait pas toujours abouti. Après la maladie qui entraîne un choc décisif, la mort de LA PUISSANCE DE UM qui favorise le renouvellement, LA ROUGEOLE ARC-EN-CIEL prépare l'homme intérieurement, façonne son jugement à l'instar des «grands hommes» initiés de la tradition. Ce rituel pour un procès conduit le spectateur vers cette étape cruciale où il se retrouve en face de «la terreur du seuil» et apprend à se connaître. LA ROUGEOLE ARC-EN-CIEL incarne tous les maux sociaux qui attaquent les anciens piliers (les Vieux), les parvenus modernes (les Historiens, les Intellectuels) et les Femmes. Elle attaque, fouille, triture, lacère, détruit, réorganise... Un jugement est nécessaire pour acquérir l'art de se regarder, de regarder afin de servir comme jadis sa société ». (Avant-propos, p.13)
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La Hargne des ballonnés (Rituel pour un dîner d'affaire). Abidjan: Nouvelle Editions Africaines, n.d.. (40p.). ISBN: 2 7336 1036 5. Théâtre.
Inock, Inock !... (Jeu étudié sur les syllabes) Inock... (sur un air de Beethoven) apprête les verres ! Il en faut six. Prends les verres en cristal et choisis ceux qui viennent de Bohème. (Inock apporte les verres matérialisés uniquement par le son du cristal venant d'un instrumentiste dans la salle). Nous allons nous créer une ambiance musicale (le son du cristal persiste) et l'orchestre va devoir se surpasser. Il faudra enchanter nos hôtes, les bousculer, les étourdir, et pourquoi pas les transporter sur une autre planète !
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« En Manua-Ma-Njock, le Théâtre Rituel possède une initiatrice de choc vouée à la carthasis des consciences déracinées. Le chaos peut naître de la copie servile de l'étranger et de la négation de soi. Il faut démythifier l'Occident, démystifier ses zélateurs. Les personnages de cette pièce sont comme ces zombies qui ne savent même pas qu'ils sont inhabités... ». (Quatrième de couverture) |
Une Cour au pays du masque. Paris : L'Harmattan, 1997. (138p.). ISBN 2 7384 5382 1. Roman.
Au lecteur Ce livre est une oeuvre de fiction. Si d'aucuns y trouvent des analogies avec des personnages qu'ils ont connus ou des situations qu'ils ont vécues, qu'ils se disent qu'il existe bien des coïncidences troublantes.
Dédié au BIN KADI SO
La pleine lune inspire la forêt profonde. Aminata est assise sous
l'apatam. Trente ans, pense-t-elle amèrement et à nouveau la
solitude ! Elle s'est réfugiée au village pour cesser
d'être une pauvre chose ballottée par les
événements. Et pourtant, elle a cru en des années
fécondes, en un bonheur inespéré qui l'étonnait au
jour le jour. Elle s'était mise à aimer tout ce qu'elle détestait
et sa vie s'est retournée contre elle. |
« Ce roman consacré au théâtre africain est avant tout un récit de passion et d'exigence. Un essai souvent désespéré de recherche et d'interrogation de l'autre dans ce qu'il a de plus secret. Un constat d'incommunicabilité aussi, avec des instants de miracle où les frontières s'abolissent et où tant d'efforts semblant inutiles, tant de faux-fuyants, tant de rendez-vous manqués, soudain se justifient. Marie-José Hourantier ne voile ni le quotidien ni la souffrance. Ici, rien n'est jamais acquis, ni le contact avec les autres, ni la réussite, étape inattendue et trop vite oubliée... » Françoise Ligier. (Quatrième de couverture) |
Ma sogona ma laide : théâtre. Paris ; Budapest ; Torino : l'Harmattan, 2001, 62 p. ISBN 2-7475-1443-9.
Stenka - Penser avec les mains. Paris: L'Harmattan, 2004. (76p.) Préface de Bottey Zadi Zaourou. ISBN: 2 7475 6994 2. Portrait de Stenka accompagné de 22 planches en couleur reproduisant les toiles de l'artiste.
Les racines
On l'appelle à l'état civil Jacques Samir, à la maison
Jamil, le Beau en druze et l'artiste a choisi Stenka. Le peintre est
passé par plusieurs noms pour finalement adopter Stenka, un nom sans
racine, un nom de tous les leurs qu'un poète aurait capté au
creux d'un ruisseau, ou dans un chant de touraco, annonciateur de pluie. Quand
sait qu'en Afrique le nom revêt tout un programme, on imagine combien ces
différentes appellations rejoignent la vie cahotante de Samir. |
STENKA
« Ce peintre-poète est à la fois Druze et Akyé, mais aussi ouvert aux souffles divers et vivifiants des cultures ivoirienne, française et mondiale, toutes choses qui consacrent et justifient l'enracinement et l'universalité de son oeuvre.
Stenka rompt avec la symétrie ; comme Rimbaud, il a le don de la voyance ; comme Baudelaire, il aspire à élever son âme jusqu'au coeur de cet univers éthéré où règnent l'harmonie et la paix, tandis que ce monde ne lui offre que miasme et ennui...
L'artiste a un troisième oeil et même une oreille troisième puisque le simple « mur peint et dégradé par le temps » lui révèle' des silhouettes, la trace des Invisibles qui habiteront demain le tableau et le feront vivre en tant que poème liturgique.
Qu'on nous laisse donc saluer cette bienheureuse initiative (la première du genre en Côte «Ivoire) qui révèle dans sa dimension totale un peintre véritablement habité. » Extrait de la préface de Bottey Zadi Zaourou. (Quarième de couverture) |
Pour en savoir plus
Lamko, Koulsy. Emergence difficile d'un théâtre de la participation en Afrique Noire francophone, Faculté de Lettres et Sciences Humaines, Université de Limoges, 2003. [Consulté le 29 octobre 2004].
Vauguy, Azo. BIN KADI SO - Pour la survie de l'art dramatique Notre voie. no 514 - Jeudi 27 Janvier 2000. [Consulté le 29 octobre 2004].
Editor ([email protected])
The University of Western Australia/French
Created: 12 Jan 2004
Modified: 2 June 2006
Archived: 2 March 2012
https://aflit.arts.uwa.edu.au/HourantierMJ.html