Marie NDIAYE Click here for English translation |
Marie NDiaye est née à Pithiviers (France) en 1967 et elle est de nationalité française, comme sa mère avec qui elle a passé toute son enfance. Son père est d'origine sénégalaise. Marie NDiaye a fait ses études primaires et secondaires en France. Elle a étudié la linguistique à la Sorbonne et a obtenu une bourse de l'Académie de France dont elle a été pensionnaire pendant un an à la Villa Médicis à Rome. Elle a commencé à écrire vers l'âge de 12-13 ans et n'avait que 18 ans lors de la publication de son premier ouvrage. Marie NDiaye a reçu le Prix Fémina en 2001 avec son ouvrage Rosie Carpe. A cette époque elle habitait en Aquitaine avec sa famille mais "cherchait une adresse plus ensoleillée". En 2007, elle envisage de passer un ou deux ans en Afrique avec sa famille [Amina octobre 2007] mais s'installe à Berlin. En 2009, elle reçoit le Prix Goncourt pour Trois femmes puissantes.
Ouvrages publiés
Quant au riche avenir. Paris: Editions de Minuit, 1985. (116p.). ISBN 2 7073 1995 0. Roman.
Les parents du jeune Z moururent lorsque celui-ci n'était encore qu'un enfant et ce fut une vague tante qui l'éleva. Les rapports distants, presque soupçonneux, que, circonspect de nature, il entretenait avec Tante, femme avisée, grave et peu expansive, par leur étrangeté l'amenèrent très tôt à réfléchir sur l'existence qui était la sienne, puis, comme son expérience s'élargissait au fil des années, à mille autres choses, qu'il faisait cependant toujours, de près ou de loin, revenir à lui-même. Sans doute ne s'agit-il là que de très ordinaire et ne peut-on jamais s'oublier quoi que l'on fasse. Néanmoins le jeune Z, lorsqu'il s'en rendait compte, éprouvait de l'embarras: il se trouvait secrètement pédant et sa plus grande crainte était que l'on s'en aperçût, bien que, pour ne pas avoir l'air de cacher ses défauts, il ne se formulât jamais cette pensée. Il était pourtant vital pour lui de réfléchir à lui-même, de mettre, comme il le disait, les choses en ordre, afin de sentir les jours reliés entre eux et d'exercer par là une subtile, mais certaine, emprise sur le temps. Semblables termes, le jeune Z fût mort trois fois plutôt que de les prononcer; mais ils correspondent assez précisément à ce qu'il ressentait. |
Roman d'analyse psychologique d'inspiration proustienne qui ravira l'amateur et l'amatrice de Belles Lettres. |
Comédie classique. Paris: POL, 1987 (105p.). ISBN 2 86744 082 3. Roman.
Plus je réfléchissais et plus s'installait en moi la conviction, que ce fût lors d'instants de calme et de détente tel celui du réveil, cette tranquille matinée d'automne, quand, pelotonné entre mes couvertures pleines d'une douce tièdeur de cocon ou de nid garni d'un clair duvet, comme on en découvre parfois, à la campagne, au fond des boîtes aux lettres, aux croisements des poutres d'une grange, je regardais sous mes paupières mi-closes, attentif à ne pas bouger d'un centimètre l'empilement de tapis et lourds manteaux qui me protégeaient, la nuit, du froid régnant dans la chambre que pour des raisons d'économie je ne chauffais jamais avant qu'il ne gelât ou à moins que ne vînt me voir une personne comme, de temps en temps Sophie ou, cet après-midi, mon cousin Georges, dont je tenais en tout cas à ce qu'elle ne m'estimât pas bien près de mes sous pour quelqu'un qui aimait à déclarer, ainsi que je l'avais fait dans une récente période de naïveté,... |
Ce roman représente le tour de force de n'être composé que d'une longue phrase dont le seul point est le point final. |
La Femme changée en bûche. Paris: Les Editions de Minuit, 1989 (157p.). ISBN 2 7073 1285 1. Roman.
Portant Bébé sur mon bras je suis allée trouver Valérie car j'étais dans le plus grand désarroi, j'étais tout enfiévrée de rage et de dépit, je songeais aux ennuis que mon mari allait s'attirer avec une irritation montante et presque de la peine. S'il était coupable, n'était-il pas également pitoyable pour avoir une mémoire aussi courte? Ou si peu de sens du devoir? Ou pour manquer à ce point d'imagination? Ou de crédulité? Ou de foi? Valérie m'a accueillie dans des vêtements neufs et pendant un instant la colère m'a quittée et j'ai admiré avec envie ses nouveaux escarpins de cuir rouge aux talons hauts qui la faisaient tanguer d'une façon merveilleusement élégante et chic et très éloignée de la réalité. Puis, je pose l'enfant à côté de moi sur le canapé et je raconte à Valérie que mon mari me trahit, au mépris de tout ce qu'il me doit, de tout ce que j'ai fait pour lui à une certaine époque de notre vie. J'ai rappelé à Valérie comment, autrefois, j'avais tiré mon mari de l'embarras en cédant au Diable pour lui, mon mari qui ne savait que gémir et se lamenter et former des plans oiseux, et se frapper la tête et regretter ses erreurs, et s'accuser inutilement, tandis que d'un pas ferme je m'étais rendue chez le Diable, horrifiant mon mari et ainsi pourtant le lavant de tous ses ennuis. |
Trois parties et trois expériences narratives très différentes pour témoigner de la destinée d'une jeune femme qui a tué son bébé pour se venger de l'infidélité de son mari. |
En famille. Paris: Editions de Minuit, 1990. (316p.). ISBN: 2 7073 1367 X. Roman.
Quand elle arriva devant la maison de l'aïeule, au bout du village, les deux chiens qu'elle avait bien souvent caressés autrefois, maintenant si vieux qu'ils n'y voyaient plus, trouvèrent assez de forces pour se jeter rageusement contre la grille, et ils aboyaient, dès qu'elle faisait mine de passer son visage entre les barreaux, avec une violence qu'elle ne leur avait jamais connue. Elle les appela doucement par leur nom. Leur fureur redoubla. Posant sa valise, elle se hissa sur une grosse pierre à une extrémité de la grille et, certaine alors que les chiens ne l'atteindraient pas, elle engagea le buste entier entre deux barreaux, criant vers la maison qu'on vînt lui ouvrir. Et elle était chagrinée que les chiens ne l'eussent pas reconnue, voyait là le signe d'un grave manquement de sa part. Un de ses oncles parut sur le seuil. "Que fait-il chez l'aïeule aujourd'hui" se demanda-t-elle avec un petit rire, car l'oncle avait perdu beaucoup de cheveux. Il lui semblait, pourtant, que sa dernière visite à la famille était assez récente pour que l'oncle fût resté le même et que les chiens eussent gardé souvenir d'elle. L'oncle à demi chauve tenait un verre à la main et de l'autre, un friand qu'il croquait sans se soucier des miettes. |
Fanny a dix-huit ans et elle rentre chez elle au terme d'un long voyage. Pour des raisons qui lui échappent tout d'abord et qu'elle ne va découvrir que petit à petit, sa famille fait semblant de ne pas la reconnaître. La douleur de se sentir rejetée et les explications évanescentes concernant sa mise à l'écart du cercle familial, la conduisent à une quête identitaire complexe. |
Un Temps de saison. Paris: Editions de Minuit, 1994. (144p.). ISBN: 2 7073 1474 9. Roman.
1- Lorsque le professeur se décida à partir aux renseignements, la nuit était tombée. Les lumières de la ferme toute proche se distinguaient à peine dans le brouillard et, malgré son inquiétude, le professeur se félicita de quitter le pays dès le lendemain, car il apparaissait que, sitôt la fin du mois d'août, on y vivait dans la pluie et la brume constantes, ce qu'il avait ignoré jusqu'alors, ce dont cet après-midi lui donnait la conscience soudaine. Demeurer ici à l'année, je ne le pourrais certainement pas, songea-t-il avec dégoût, en s'engageant dans le chemin menant à la ferme et, du bout de son pied, tâtant le sol avant chaque pas tant la clarté de la lune était faible. Il lui semblait que le froid était arrivé d'un coup, juste après le déjeuner et au moment où le professeur et sa femme convenaient tranquillement de rentrer le lendemain à la capitale, le deux septembre, un peu plus tard que d'habitude. Brutalement, ils avaient frissonné tous deux et le professeur avait lancé quelques doctes remarques sur les changements de saison. Ne s'étaient-il pas réjouis alors un peu trop complaisamment |
"Un automne brutal, puis un long hiver de vent et de pluie, mortel aux corps fragiles. Cette saison-là, inconnue et implacable, il fut imposé à Herman de la découvrir"(Quatrième de couverture.) |
La Sorcière. Paris: Editions de Minuit, 1996. (192p.). ISBN: 2 7073 1569 9. Roman.
Quand mes filles eurent atteint l'âge de douze ans, je les initiai aux mystérieux pouvoirs. Non pas tant, mystérieux, parce qu'elles en ignoraient l'existence, que je les leur avais dissimulés (avec elles, je ne me cachais de rien puisque nous étions de même sexe), mais plutôt que, ayant grandi dans la connaissance vague et indifférente de cette réalité, elles ne comprenaient pas plus la nécessité de s'en soucier ni d'avoir, tout d'un coup, à la maîtriser d'une quelconque façon, qu'elles ne voyaient l'intérêt pour elles d'apprendre à confectionner les plats que je leur servais et qui relevaient d'un domaine tout aussi lointain et peu palpitant. Elles ne songèrent pourtant pas à se rebeller contre cet ennuyeux enseignement. Elles ne tentèrent même pas, certains après-midi ensoleillés, d'y couper sous quelque prétexte. |
Une femme très ordinaire tient de sa mère des pouvoirs extraordinaires. Mais ces pouvoirs surnaturels s'avèrent être plus encombrants qu'utiles dans ses relations avec le reste de sa famille. |
Hilda. Paris: Editions de Minuit, 1999. (91p.). ISBN: 2 7073 1661 X. Théâtre.
Mme Lemarchand.- Que voulez-vous? Franck.- Je suis Meyer. Les petits travaux. On m'a dit de me présenter aujourd'hui. Mme Lemarchand.- Oui, Oui... Mais, finalement, monsieur Meyer, finalement, peu importe les petits travaux. Je me suis laissé dire que vous avez une femme qui ferait mon affaire. J'espère que votre femme est disponible, j'espère qu'elle est courageuse et dure à la tâche, et propre, propre surtout. Je ne supporte pas autour de moi ce qui ressemble, de près ou de loin, à du laisser-aller. Mais on m'a dit que votre femme est propre et vaillante et qu'elle s'appelle Hilda. |
Mme Lemarchand a besoin d'une femme de peine. Ce sera Hilda. Mais il lui faut aussi l'amitié d'Hilda, toute la vie d'Hilda, et l'illusion d'une égalité possible. Comment supporter, sinon, d'être servie? (Quatrième de couverture).
Création au Théâtre de l'Atelier au printemps 2002. Mise en scène de Pascal Roigneau, Festival de Monbouan 2000/2001. (theatre-contemporain.net) |
La Naufragée. Charenton (France): Flohic Editions, 1999. (96p.).
ISBN 2 84234-062-0. [Illustations de J. M. W. Turner]. Récit.
QUAI DE LA SEINE
Au petit matin je m'éveille dans la désolation, ne sachant ni
où je me trouve ni celui m'a amenée là. J'ouvre les
yeux puis les referme bien vite, les rouvre, les ferme de nouveau. Il faut
prendre une décision, mais de quelle nature et tendant vers quoi ? Je sais
simplement que je ne pourrai demeurer longtemps sur ce sol inégal et
douloureux à ma chair de poisson. Ma chair de femme est peu sensible aux
menues attaques, tandis que le bas de mon corps, nerveux, élastique mais
également tendre et d'une consistance délicate (chair peu
serrée comme celle du cabillaud), souffre du moindre caillou sur lequel
il repose. |
Récit inspiré des toiles du peintre anglais Joseph Mallord William Turner (1775-1851). Trente sept planches en couleur reproduisent quelques-unes des toiles de Turner, acuellement disséminées dans divers musées (Australie, Canada, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Portugal et Suède). L'ouvrage inclut aussi une courte biographie de Turner et la desciption détaillée des œuvres retenues. |
Rosie Carpe. Paris: Editions de Minuit, 2001. (339p.). ISBN: 2 7073 1740 3. Roman. Prix Fémina
Mais elle avait cessé de croire que son frère lazare serait là pour les voir arriver, elle et Titi, que Lazare, frère aîné, aurait le bon goût de lui épargner l'attente inquiète et légèrement humiliante parmi la foule de vacanciers que les hôtes rétribués, eux, venaient chercher, surgissant de toutes parts avec leur grand sourire blanc et aux pieds, leurs claquettes de plastique qui les annonçaient d'un bruit mouillé, et leur bermudas sans soucis et leurs joyeuses chemisettes ornées d'injonctions humoristiques. Il lui avait même paru d'une telle évidence que son frère Lazare, quoi qu'il fût devenu, se mettrait en frais pour elle et l'accueillerait dès sa descente d'avion avec les signes d'une attention quelconque (pas de fleurs, car elle n'était que sa soeur, mais tenue élégante pour l'honorer et peut-être cadeau pour Titi), qu'à deux reprises elle marcha vers un jeune homme qui aurait pu être Lazare ... |
La vie de Rosie Carpe commence à Brive-la-Gaillarde, entre son frère Lazare et ses deux parents Carpe qui sont encore, alors, dépourvus de toute espèce de fantaisie vénéneuse. Rosie conservera de Brive un souvenir confus et voilé de jaune, tandis que, pour son frère Lazare, le bonheur à Brive-la-Gaillarde gardera les couleurs d'un magnolia dont il est seul à se rappeler la splendeur. Ensuite, à Anthony, Rosie Carpe est adulte. Elle met au monde Titi, travaille, doucement chavire. Quand Rosie Carpe débarque en Gouadeloupe, elle a perdu depuis longtemps la maîtrise de ce qu'elle fait. Et tout ce qui lui arrive, enfant ou désastres, concerne tout aussi bien quelqu'un qui n'est peut-être pas elle. (Quatrième de couverture) Prix Fémina 2001 |
Providence. Chambéry: Editions Comp'Act, 2001 (63p.). ISBN 2 87661 241 0. Théâtre.
PROVIDENCE - Avez-vous vu mon enfant ? HÔTELIER - Il est trop tard et la nuit est trop sombre pour que le moindre enfant puisse encore se voir. PROVIDENCE - J'ai perdu mon enfant. N'est-il pas venu chez vous ? Qui m'aidera, qui me le retrouvera ? HÔTELIÈRE - Laisse-la entrer, qu'on voie qui elle est. HÔTELIER - Il faut toujours craindre d'introduire chez soi une inconnue lorsque le soleil s'est couché et que la nuit est si noire qu'on ne peut distinguer ses propres pieds. Il ne faut jamais oublier de craindre d'ouvrir grand sa porte sur une obscurité aussi dense et silencieuse - pas un souffle, pas un cri. PROVIDENCE - Avez-vous vu mon enfant ? La nuit est là, je l'attends, il ne revient pas. Comme c'est douloureux. Où est mon enfant, mon petit HÔTELIÈRE - Ouvre plus largement et fais-la pénétrer. Il est insupportable de voir souffrir et de se faire prier. Son enfant ! Et c'est une femme! HÔTELIER - En es-tu certaine ? HÔTELIÈRE - Ouvre, efface-toi. Est-ce à la douleur de supplier, de se justifier et de présenter... quelles preuves, quelles garanties ? Humiliée sur le seuil, devant nous. Nous sommes florissants - nous sommes comblés. J'en ai trop de honte. Ouvre, recule. Qu'elle fasse tout ce qu'elle désire, qu'elle boive et mange et dorme et même dans notre lit. Où est son enfant, mon Dieu? |
Providence ne désigne ni un lieu ni une quelconque sorte de protection
ou de secours. Providence est une femme. Cette femme rentre au village natal
après des années d'absence. Le village a changé, ses
habitants ont prospéré - seule Providence possède moins
qu'elle n'avait. Une faute a été commise, contre elle ou par
elle. Providence accuse. Mais le village sait se défendre et, au besoin,
attaquer.
Marie NDiaye (Quatrième de couverture) |
Papa doit manger. Paris: Editions de Minuit, 2003. (96p.). ISBN: 2 7073 1798 5. Théâtre.
PAPA. - C'est moi, mon oiseau. C'est moi. Papa est revenu.
MINA. - Retirez votre pied, ne coincez pas la porte, s'il vous plaît. On m'empêchera de descendre jouer pendant trois jours.
PAPA. - C'est moi, enfant. je suis Papa et je suis revenu.
MINA. - Mais, maintenant, partez, partez ! Chut. je serai punie.
PAPA. - Papa est revenu, Papa entrera, enfant... perfide, grandie si vite. Laquelle de mes deux filles es-tu ? N'aie crainte, petite méchante. C'est moi. J'entrerai.
MINA. - Maman veut de l'ordre et du chic, Maman veut que la perfection nous garde et nous sauve. Soyez gentil. Il faut partir bien doucement, s'il vous plaît. |
"Papa est parti depuis si longtemps que personne n'espère plus son
retour. Mais voilà que Papa revient, voilà que Papa exige de
rentrer, sûr de son bon droit, dans la vie qu'il a fuie dix ans
auparavant. Qui aime encore Papa ? Qui peut prétendre avoir besoin de
lui ? Il a les apparences de la richesse et d'une jeunesse improbable. Il
resplendit d'un éclat peu commun à Courbevoie. Surtout, il sait
ce qu'on lui doit, même si ce n'est pas justifié, et qu'on l'aime
encore, qu'on l'aimera toujours."
(Quatrième de couverture)
Entrée au répertoire de la Comédie Française |
Les Serpents. Paris: Editions de Minuit, 2004. (92p.). ISBN: 2-7073-1856-6. Théâtre.
FRANCE. - Est-ce qu'elle vient pour le feu d'artifice ?
MME Diss. - Qui vient pour le feu d'artifice ?
FRANCE. - je l'envie, cette personne, je l'envie sans la connaître
d'avoir conduit jusqu'ici rien que pour le feu d'artifice, en se disant : une
fête de village, ça peut être amusant.
MME Diss. - Qui vient pour le feu d'artifice ? |
"Madame Diss a deux belles-filles, France et Nancy. Madame Diss n'a pas fait la route jusqu'à la maison de son fils, perdue dans les maïs, pour le feu d'artifice du 14 juillet, mais pour tenter de lui emprunter de l'argent. Le fils de madame Diss n'a aucune intention de sortir de la maison, aucune intention non plus de lui permettre d'y pénétrer. Seules France et Nancy ont le droit d'entrer et de sortir, quoique un nombre limité de fois. Car le fils de madame Diss, tapi dans la cuisine et veillant férocement sur les enfants, est à l'affût de la moindre faiblesse." (Quatrième de couverture). Mise en scène de Georges Guerreiro, février 2005 (theatre-contemporain.net) |
Tous mes amis. Paris: Editions de Minuit, 2004. (176p.). ISBN: 2-7073-1859-0. Nouvelles.
Lorsque je reverrai Werner une fois que tout sera achevé, il n'aura pour
m'accueillir qu'un ricanement nerveux. Il fera quelques pas en arrière,
prudent et, pour une fois, incertain. |
Dans Tous mes amis, un professeur tâche de comprendre pourquoi son
ancienne élève a usé d'une telle volonté pour
oublier l'enseignement qu'il lui a dispensé avec ardeur, et pour
oublier, même, qu'il a été son professeur.
La mort de Claude François raconte les retrouvailles de deux amies d'enfance, l'une restée d'une fidélité absolue à la mémoire du chanteur adoré, l'autre au souvenir de la beauté de son amie.
Dans Les garçons un jeune homme sans qualités particulières essaye malgré tout de se vendre à n'importe quelle femme de la ville qui voudra de lui, comme cela s'est déjà fait dans le voisinage.
Une journée de Brulard est certainement la plus terrible journée dans la vie d'Eve Brulard, abandonnée sur les rives d'un lac enchanteur et poursuivie par des visions d'elle-même en jeune fille intransigeante.
Révélation, ou comment une femme qui entreprend de se débarrasser de son fils au cerveau fêlé comprend à quel point il lui manquera. (Quatrième de couverture) |
Rien d'humain. Besançon : Les Soleils Intempestifs, Editions, 2004. (48p.). ISBN: 2-84681-095-8. Théâtre.
BELLA. - C'est mon amie. C'est mon appartement. C'est ma fidèle et adorable amie depuis longtemps, longtemps. IGNACE. - Elle ne m'a rien dit. Elle ne m'a pas parlé de vous. BELLA. - Mais êtes-vous pour elle davantage que le voisin ? IGNACE. - Bien davantage. |
Pièce commandée à l'auteur par la Comédie de Valence pour la 5ème édition du festival « Temps de Paroles » et montée dans le cadre d'une aventure théâtrale inédite regroupant plusieurs auteurs, artistes et metteurs en scène autour d'une thématique commune : Les fantômes... nos fantômes : ceux qui errent entre deux mondes, ceux qui hantent nos rêves, ceux que l'on invente, ceux qui peuplent le théâtre... (d'après l'introduction « Cartel » p.7)
Texte créé le 5 mai 2004 dans une mise en scène de Olivier Werner avec : |
Autoportrait en vert. Paris: Editions Mercure de France, 2005. (104p.). ISBN 2-7152-2481-8. Récit. [Accompagné d'une vingtaine d'illustrations].
Décembre 2003 - C'est le soir et le niveau de la Garonne monte heure après heure dans l'obscurité. Nous savons tous que les digues qui entourent le village permettent au fleuve de dépasser de neuf mètres le niveau de son lit avant que nous soyons inondés. Cela, nous le savons. C'est la première chose qu'apprend quiconque décide de s'installer ici, dans cette région depuis toujours soumise aux crues de la Garonne. Ce que nous ne savons pas, ce soir, c'est ce qu'il en sera de cette nuit, de demain si, comme la dernière fois, il y a dix mois, l'eau va s'arrêter au ras de la digue ou bien, comme il y a vingt-deux ans, déborder, noyer les rues, envahir le rez-de-chaussée des maisons, parfois l'étage, parfois la maison entière. Il faut attendre, et surveiller. |
« Ma mère est une femme en vert, intouchable, décevante, métamorphosable à l'infini, très froide et sachant, par la volonté, devenir très belle, sachant aussi ne pas le désirer. Ma mère, Rocco et Bella, où sont-ils à présent ? Je n'écrirai pas, eux non plus, jusqu'au jour où, peut-être, une lettre m'arrivera d'un lieu inconnu, accompagnée de photos d'inconnus qui se trouveront être mes proches à divers degrés lettre dont, même si elle est signée « Maman », je contesterai l'authenticité, puis que j'enfouirai quelque part où elle ne sera pas dénichée.
M. N. » |
Mon cœur à l'étroit. Paris: Gallimard, 2007. (299p.). ISBN: 978 2 07 077457 9. Roman.
1. Quand cela a-t-il commencé ?
J'ai parfois l'impression, au début, qu'on me regarde de travers. Est-ce vraiment après moi qu'ils en ont ?
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« Nadia, la narratrice, est institutrice à Bordeaux dans la même école que son mari, Ange. Ils vivent leur profession comme un apostolat et en tirent une authentique félicité. Mais depuis quelque temps le couple est l'objet d'une vindicte générale, harcelante et inexplicable. Personne ne les regarde plus en face, personne n'accepte d'entendre le son de leurs voix, les enfants ont peur d'eux... Nadia tente de comprendre la nature du complot qui la broie, tandis qu'un brouillard épais ensevelit Bordeaux. Quelle faute a-t-elle commise, qui justifierait ses malheurs ? Pourquoi son fils s'est-il éloigné d'elle ? Ange est-il vraiment son allié dans l'épreuve ? Et qui est ce voisin qui les accable de propos lénifiants, ce Noget qu'ils avaient toujours méprisé et qui s'impose peu à peu comme leur protecteur tout-puissant ? Le nouveau roman de Marie NDiaye baigne dans une clarté crépusculaire. L'écriture étonne encore une fois par sa précision, sa retenue, sa profonde singularité. La douceur constante du ton, le caractère familier des épisodes qui se succèdent, l'enchaînement implacable et comme naturel des malheurs qui frappent la narratrice, mais aussi les fréquentes pointes d'humour et la cocasserie des situations plongent le lecteur dans le ravissement inquiet que font naître les contes. » (Quatrième de couverture). |
Puzzle. Paris: Gallimard, 2007. (170p.). ISBN: 978 2 07 078183 6. Théâtre. [Co-auteur Jean-Yves Cendrey].
(Trois pièces)
PROVIDENCE Marie NDiaye |
« Trois pièces. Deux écrivains, mari et femme depuis vingt ans. Un théâtre d'ombres et de voix étranges. Les lecteurs de Marie NDiaye retrouveront ici son univers inquiétant et familier. Ceux de Jean-Yves Cendrey, le ton grinçant et la violence crue de ses romans. » (Quatrième de couverture). |
Trois femmes puissantes. Paris: Gallimard, 2009. (318p.). ISBN: 978-2-07-078654-1. Roman.
Et celui qui l'accueillit ou qui parut comme fortuitement sur le seuil de sa grande maison de béton, dans une intensité de lumière soudain si forte que son corps vêtu de clair paraissait la produire et la répandre lui-même, cet homme qui se tenait là, petit, alourdi, diffusant un éclat blanc comme une ampoule de néon, cet homme surgi au seuil de sa maison démesurée n'avait plus rien, se dit aussitôt Norah, de sa superbe, de sa stature, de sa jeunesse auparavant si mystérieusement constante qu'elle semblait impérissable. |
« Trois récits, trois femmes qui disent non. Elles s'appellent Norah, Fanta, Khady Demba. Chacune se bat pour préserver sa dignité contre les humiliations que la vie lui inflige avec une obstination méthodique et incompréhensible.
L'art de Marie NDiaye apparaît ici dans toute sa singularité et son mystère. La force de son écriture tient à son apparente douceur, aux lentes circonvolutions qui entraînent le lecteur sous le glacis d'une prose impeccable et raffinée, dans les méandres d'une conscience livrée à la pure violence des sentiments. » (Quatrième de couverture)
Prix Goncourt 2009 |
Les grandes personnes. Paris: Gallimard, 2011. (96p.). ISBN: 978-2-07-013193-8. Théâtre.
« Eva et Rudy ont deux enfants, un garçon et une fille, qui ont disparu pendant des années, et voilà qu'ils reviennent. Isabelle et Georges, eux, n'ont qu'un fils, dont ils sont très fiers. Il les aime au point de venir les voir chaque soir. Mais chacun traîne son secret et, quand il parvient à l'avouer, personne ne veut l'entendre. Cette nouvelle pièce de Marie NDiaye, d'une grande force, a quelque chose d'implacable et de féroce, malgré la douceur accablée des propos. On retrouve ici l'univers familier de l'auteur, ses ambiances inquiétantes et tourmentées, son humour grinçant par petites touches inattendues. » (Site Gallimard) |
Ladivine. Paris: Gallimard, 2013. (416p.) ISBN: 9782070126699. Roman. France.
Littérature pour la jeunesse
La diablesse et son enfant. Paris: Mouche, l'Ecole des loisirs, 2000.
Les paradis de Prunelle. Paris: Albin Michel, 2003. [Voir entretien avec Myriam Boutoulle, Lire, 2003]. [Consulté le 28 juillet 2005].
Le Souhait. Paris: Mouche, l'Ecole des loisirs, 2005. [Consulté le 17 Avril 2007].
Pour en savoir plus
Une lettre de Marie NDiaye. (1992).
A. Thomas. « Marie Ndiaye. Renaissance de la littérature française. », Amina 253 (mai 1991), p. 81. Compte rendu.
Marianne Payot. "L'univers d'un écrivain: Marie NDiaye en Pays d'Auge". Lire 251 (Déc. 1996 / Janv. 1997), pp. 38-39.
Véronique Bonnet. Où situer Marie Ndiaye ? Tentative de réponse à travers la découverte de son dernier roman primé au Fémina, Rosie Carpe. Africultures. [Consulté le 28 juillet 2005].
Catherine Argand. Marie NDiaye : Entretien Lire. avril 2001. [Consulté le 28 juillet 2005].
J-B Harang. En visite chez Marie NDiaye. Libération. 12 février 2004. [Consulté le 28 juillet 2005].
Alain Nicolas. Le coeur dans le labyrinthe. Libération. 1er février 2007. [Consulté le 18 avril 2007].
Alfe Jocksan. "Marie NDiaye publie "Mon cœur à l'étroit" : Essayer d'aller vivre un ou deux ans en Afrique avec ma famille" Amina 450 (octobre 2007), p.CXVII. Interview.
Dominique Rabaté. Marie NDiaye : un livre-CD. Paris: Editions Textuel, 2008. ISBN 978-2-84597-300-8. (118p.). [Cet ouvrage propose une brève analyse des œuvres de l'auteure, de nombreux extraits de ses textes, des photos, quelques fac-similés, des repères biographiques et bibliographiques et un CD d'entretiens (2001-2005)].
Lilyan Kesteloot. Trois femmes puissantes. Africultures. 24 novembre 2009. Compte rendu. [Consulté le 2 février 2010].
Editor ([email protected])
The University of Western Australia/French
Created: 29 July 1997
Modified: 26 May 2013
Archived: 28 November 2013
https://aflit.uwa.edu.au/NDiayeMarie.html