Elle a quitté son pays d'origine, le Togo, à 18 ans pour faire des études d'anglais à Londres. Au bout d'un an, elle vient rejoindre sa sœur en France, y rencontre son mari. Depuis, elle n'est plus repartie. Aujourd'hui, elle partage sa vie entre sa famille (mari et enfants) et l'écriture. Son premier roman, "L'Enfer du paradis", paru aux éditions Le Manuscrit, promène le lecteur à Tarcos, une ville de l'au-delà extra-ordinaire mais dont les règles sont strictes. Jeanne Rousseau, l'héroïne, ne tarde pas à découvrir l'existence d'une communauté occulte sur laquelle règnent en maîtres les seigneurs du néant et du parallèle. |
C'est votre premier livre ?
C'est mon premier livre publié. Parce que c'est le plus abouti pour le moment tant au niveau de la narration que du style. Par contre, ce n'est pas le premier livre que livre que j'ai écrit. L'écriture est une très vieille passion pour moi. J'ai commencé comme la plupart des jeunes filles à tenir mon journal intime. Peu à peu, c'est devenu vital. Si on m'interdisait d'écrire, je pense que j'aurais du mal à survivre. Mon imagination est tellement débordante que j'éprouve toujours le besoin d'écrire sans forcément penser à l'édition. Même sans éditeur, je ne cesserai jamais d'écrire.
Pourquoi avoir choisi d'écrire sur le thème de l'au-delà ?
Chacun y pense à un moment ou un autre. Après le désespoir face à la perte d'un être cher, une sorte de fatalité peut s'abattre sur nous. On a envie de penser à l'au-delà. On se dit qu'il y a forcément, du moins probablement, une vie après celle-ci. Se dire qu'il puisse exister un endroit où les morts pourraient se retrouver est tout simplement alléchant. Cela dit, ce livre n'est pas une thérapie pour me guérir de la perte d'un quelconque être cher. Je me suis intéressée à ce thème par rapport à la douleur des personnes qui m'entourent, des nouvelles véhiculées par les médias et autres. Au début, j'ai voulu décrire un monde assez aseptisé. Mais au fur à mesure que j'écrivais, je me suis dis que ce serait trop facile. A la fin, j'ai décrit une réalité complètement différente de l'idée que l'on se fait du paradis.
Quel message essayez-vous de faire passer dans ce livre ?
Il y a forcément une part de moi dans ce roman, quand bien même il s'agit d'une histoire fantastique. Mais je n'essaie de faire passer aucun message. Il est vrai qu'il y a des choses que je pense vraiment. Je suis entièrement convaincue que chacun est maître de son destin. C'est à chacun d'entre nous de tracer sa route ; il n'y a pas de raison qu'il en soit autrement au paradis. A mon sens, on a toujours quelque chose à prouver, un chemin à parcourir.
Vous êtes chrétienne ?
Je ne peux pas dire que j'ai eu une éducation chrétienne très rigide. Mes parents sont très ouverts. J'allais à la messe le dimanche comme tout le monde. En fait, j'ai toujours ressenti le christianisme comme le comble de l'hypocrisie. C'est-à-dire que les gens vont à la messe pour faire de belles déclarations. Une fois dehors, ils replongent assez vite dans leurs mesquineries quotidiennes.
"L'Enfer du paradis", Charlotte Jacquot, Editions Le Manuscrit, 2005.
Contact: www.manuscrit.com
Propos recueillis
par Geyhat