SOUS LA CENDRE LE FEU :
Un livre d'Evelyne Mpoudi Ngolle
Née en 1953 à Yaoundé au Cameroun, titulaire d'un doctorat de lettres modernes délivré par l'Université de Bordeaux III, Evelyne Mpoudi Ngolle est Professeur dans un Lycée. |
Elle occupe actuellement un poste d'inspecteur pédagogique de Français à Yaoundé.
"Sous la cendre le feu", un premier roman remarqué pour son thème majeur, décrit le statut de la femme africaine entre traditon et modernisme.
Avez-vous toujours rêvé de publier un livre?
Non, quand j'étais encore lycéenne, j'ai toujours voulu acquérir une grande éducation. J'aimais premièrement les livres. J'étais très sensible à leurs odeurs et au toucher. Je me sentais aussi sensible à la poésie, j'aimais la lire et l'entendre, mais je n'avais aucun désir pour autant d'écrire. Je voulais devenir en fait comme celle qui se reflétait en moi: ma professeur d'anglais camerounaise à qui je vouais un grand respect. Cette femme merveilleuse était à mon époque le seule Africaine qui enseignait dans mon lycée.
J'étais très fière d'elle, et je voulais lui ressembler. C'est d'ailleurs à cette première personne que j'ai offert mon livre dès sa publication.
Quand vous êtes-vous sentie prête à écrire?
Quand mon mari, médecin militaire, a été affecté en Belgique pour deux ans. J'étais contente de laisser tout tomber, disons ma situation professionnelle, pour m'occuper de ma petite famille. C'est alors que j'ai eu envie d'écrire. Les encouragements de mon mari et de mes enfants m'y engageaient.
Ecrire prenait une partie de votre temps?
C'était un choix à faire, je crois l'avoir bien fait. J'écrivais quand le temps me le permettait en m'occupant sans problème de mes tâches ménagères, de mon mari et de mes enfants. Je prenais le temps de faire à manger et de coudre. Ma famille est sacrée.
Les thèmes majeurs de votre livre sont les difficultés des femmes soumises à la tradition...
J'ai voulu parler de la vie de tous les jours. Le statut de la femme africaine en fait partie. Dans les écoles, les filles forment une minorité, de plus, elles n'iront pas jusqu'au bout de leur scolarité. Elles sont faites pour aider la famille dans les tâches ménagères ou travailler aux champs. N'évitant pas le mariage souvent forcé, préparé en douce, qui requiert le consentement de presque tous les membres de la famille. La polygamie et la répudiation pour celles qui veulent s'affirmer.
Comment élevez-vous vos enfants?
Comme une bonne mère, en les écoutant, en les aidant. Ils sont épanouis. Il n'y a aucune pratique archaïque où l'on préférerait les garçons aux filles. Mon mari et moi nous avons recours à l'éducation du coeur. Mes enfants sont heureux.
Comment sont les personnages de votre livre?
Comme l'être humain: chaud et froid, une valeur cachée et une hypocrisie en soi, tantôt méchant, et tantôt bon.
C'est pour cela que vous avez choisi ce titre?
Ce n'est pas par hasard. Le titre était déjà trouvé depuis le début de l'histoire. La cendre paraît froide, mais dessous il y a de la braise. Les gens cachent en eux ce qu'ils sont vraiment, mais on le découvre tôt ou tard, même s'il n'y a qu'illusion.
Quelle a été la réaction de votre famille et de vos amis après la publication de votre livre?
Tout le monde a été content. Ma famille a été folle de joie. Mon mari aussi qui, depuis longtemps, me poussait à écrire. De mes trois enfants, c'est mon dernier qui a douze ans, qui rêve cette fois-ci d'en faire autant!..
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