Membre de l'Association des Ecrivains de langue Française, Mme Mandziya née Ghislaine Nelly Huguette Sathoud - faisant suite aux "poèmes de ma jeunesse" et "l'ombre de Nada" - vient de publier chez Expedit LT à Paris, un nouveau recueil de poèmes intitulé "Pleurs du Coeur". Composé d'une trentaine de poésies, ce recueil entraîne le lecteur dans un univers coloré, hors du commun. Interview de la poétesse congolaise. |
Comment êtes-vous venue à la littérature?
Je dirais par imitation. Après la lecture des "trois prétendants et un mari" du camerounais Oyono Mbia, je me suis dit pourquoi ne pas essayer. Le reste est venu tout seul. C'est ainsi que j'ai publié mon premier recueil "poèmes de ma jeunesse" alors que j'étais encore au lycée.
Que cache le titre "Pleurs du coeur"?
"Pleurs du coeur" traite de plusieurs sujets inhérents à la vie. Or la vie dans son essence est faite de moments de joie et de douleur qui sont parfois accompagnés de pleurs. Et comme ce que j'écris vient droit du coeur, ce titre met à nu mon for intérieur, du reste influencé par le monde réel.
Quel est le contenu de votre recueil de poèmes?
C'est un tout indissociable. J'adresse une plainte à l'humanité. Il est question de guerre, d'incertitudes de l'adolescence, de nature chantante, de rêve de bonheur, des attirances, des refus et de la foi qui sauve.
Quelle est la place de l'homme dans votre oeuvre?
C'est à mes lecteurs qu'il faut poser la question. Dans "Pleurs du coeur", j'ai écrit plusieurs passages à la première personne du pluriel en me mettant dans la peau des personnages masculins qui grâce à leurs pensées ont transformé la nature.
Quelle est votre technique pour écrire un recueil de poèmes?
Je laisse mûrir en moi des histoires que je puise dans le vécu quotidien, et lorsque je les sens prêtes à éclater, je rédige le premier jet, que je travaille et retravaille tant au niveau de la structure que du contenu.
Votre vie a-t-elle changé depuis que vous écrivez?
Quelle que soit ma renommée, je veux rester moi-même. Je pense sans cesse au lendemain. Il faut être modeste si l'on veut mériter la confiance de ceux qui gèrent et pratiquent notre littérature francophone.
Vous êtes encore mal connue du public congolais. Comment l'expliquez-vous?
Vous savez quand on est un nouveau venu sur le marché de la littérature, on a du mal à s'imposer. Je pense que c'est la mauvaise distribution de mes oeuvres qui est la principale cause de cet état de fait. Ma notoriété grandira je l'espère avec le temps.
Avez-vous d'autres manuscrits dans vos tiroirs?
Assurément. Mais je vais m'orienter dans la production de nouvelles. Car la poésie reste un monde hermétique pour les éditeurs, c'est à dire une matière difficile à vendre. D'ici peu je pourrai publier mon premier recueil de nouvelles.
Quels sont vos auteurs préférés?
J'aime particulièrement Mariama Bâ, Amadou Hampaté Ba, Sony Labou Tansi, Sylvain Mbemba...
Y a-t-il beaucoup de femmes écrivains au Congo?
Oui et non. Oui, parce qu'il y a des congolaises qui écrivent mais restent dans l'anonymat faute de moyens. Non, parce que celles qui ont déjà été publiées sont rares.
La littérature est une activité secondaire pour la plupart des écrivains africains. Quelle est votre activité principale?
Je viens d'avoir une maîtrise en relations internationales. Rentrée au pays je n'ai pas pu obtenir de poste comme je l'attendais, crise économique oblige. En attendant mieux, mes horaires me permettent de concilier ma vie littéraire et mes activités de mère et d'épouse.
Joseph Blezziri Matombi