Jaqueline Fatima BOCOUM Click here for English translation |
Jacqueline Fatima Bocoum (35 ans en 2006) habite au Sénégal. Mon
père, dit-elle dans l'avant-propos de son premier
roman, "était un pur produit de l'administration nationale
senghorienne [...] entré dans le commandement territorial comme on entre
en religion. D'un tempérament soldatesque, il dirigeait la maison comme son
département"(p.7) mais "je lui ai toujours porté une admiration
silencieuse "(p.9). "Quant à ma mère, elle est restée
cette fée des contes d'enfants [...]. D'un tempérament calme et
réfléchi, elle a mené sa vie en ne voulant être
rien d'autre qu'une simple femme, gardienne de son foyer et mère
attentive" et "la jeune femme que je suis ne peut encore se passer de sa douce
présence et du regard apaisant qu'elle porte sur les remous de nos
vies"(p.10).
« J'ai une licence en journalisme [...] je suis allée au Canada, à Paris, j'ai fait un stage de télé à Marseille. A l'époque les stages étaient très demandés surtout avec l'approche genre, parce qu'il y a une décennie, les femmes étaient très sollicitées par rapport à certaines formations. Je peux avouer quand même que j'ai fait le tour de certaines grandes rédactions à travers le monde et cela m'a permis de me former. C'est Daouda Ndiaye (actuel directeur de la Rts) qui m'a embauchée à la télé, il a été le premier, et c'est Cheikh Tidiane Gadio, l'actuel ministre des Affaires étrangères, qui était mon professeur de télé au Cesti [...] qui m'a donné l'envie de faire de la télévision. Je dois également dire que ma formation, je la dois beaucoup à Babacar Touré (du groupe Sud communication) : il a été mon "coach" en matière de journalisme. » (Interview, Le Quotidien, www.seneweb.com, 26 janvier 2006).
Ouvrage publié
Motus et bouche ... décousue. Saint-Louis: Xamal, 2002. (72p.). ISBN 2-84402-043-7. Roman.
Je ne sais pas pourquoi il fait si chaud pour un mois de décembre. Tout m'énerve et me sort par les pores. De la vitre de mon bureau, je regarde Dakar suer et s'éponger le front, cracher sur les trottoirs et se moucher le nez à même les doigts en les essuyant sur les murs, avec une désinvolture qui n'a d'égale que sa saleté. De tout Dakar, je crois que c'est Sandaga qui me donne le plus l'urticaire. Ce petit territoire, qui a fini de prendre la ville en otage, ressemble à une jungle au cœur de la cité. Parmi les petites « forêts » qui essaiment dans Dakar, je crois que Sandaga est la plus dense et la plus sauvage. Les hommes qui y officient ressemblent à des bêtes féroces. On récite ses petits versets, la tête grouillante de rêves malsains. Quand il m'arrive de me torturer les talons entre deux étals de « Baols-Baols », je m'interroge sérieusement sur le « pseudo-génie » sénégalais incarné par cette race d'hommes qui ne savent qu'acheter, vendre et vous rouler dans la farine entre deux éclats de rire. Mais il y a tellement de Sandaga cachés dans ce pays. À quoi bon lever tous les masques ? La surprise est toujours au coin du voile. |
« J'ai eu envie d'écrire pour converser avec ma solitude. C'est dans ces moments de grâce du silence que j'ai décidé de parler à DAKAR et de parler d'elle. [...] Oui! J'aime DAKAR, cette mère de dix millions d'enfants qui m'a aussi mise au monde. Par quel miracle du destin ? je ne sais. Voilà pourquoi l'enfant que je suis parle à la mère que tu es. Pour rien au monde, je n'en voudrais une autre. Sous tes intransigeances, tes caprices et tes mensonges, tu m'as appris à aimer la vie. [...] J'aime en tous pays porter l'étendard de tes couleurs et abréger l'égoïsme de mes absences. J'ai besoin de respirer ton océan et de courir sur tes mornes plaines. [...]. » (Quatrième de couverture)
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Editor ([email protected])
The University of Western Australia/French
Created: 16 Jul 2003
Modified: 10 March 2008
Archived: 10 May 2013
https://aflit.arts.uwa.edu.au/BocoumJaqueline.html