Agnès DU PARGE
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    Née en France il y a 37 ans, Agnès du Parge est arrivée en Côte d'Ivoire en 1997 en tant que coopérante. Fortement attachée au pays, elle y reste à la fin de son contrat et s'oriente vers l'art africain. Résident à Bouaké au coeur du pays, elle est témoin du coup d'Etat du 19 septembre 2002. Dans son livre « Parmi les rebelles », elle décrit un an de vie à cheval entre la zone de guerre et la zone gouvernementale. (2003)

    Ouvrage publié


    Parmi les rebelles : Carnets de route en Côte d'Ivoire : 19 septembre 2002 - 19 septembre 2003. Paris : L'Harmattan, 2003. (218p.). ISBN 2-7475-5448-1. Témoignage. [Préface de Chérif Ousmane].





    IL FAUT QUITTER BOUAKE

    A cinq heures du matin, le jeudi 19 septembre 2002, de ma maison, située à Bouaké au centre de la Côte d'Ivoire, des coups de feu résonnant violemment me tirent d'un lourd sommeil.
    Je rationalise immédiatement : C'est sûrement un coup d'Etat.
    Un rapide coup d'œil par la fenêtre me laisse entrevoir les gardiens qui courent se dissimuler prudemment derrière ma voiture, qu'ils utilisent comme bouclier.
    A mi-voix je leur demande ce qu'il se passe. " C'est le coup d'Etat, Madame ! "
    Je leur propose d'entrer. Ils refusent, préférant rester à leur poste de garde.
    Depuis le mois de juillet, les Ivoiriens attendent un nouveau coup militaire.
    Le quotidien est devenu trop pesant pour la population. Les rackets et les contrôles d'identité permanents créent une situation de mal être.
    Se rendre au marché peut paraître banal, mais, nécessite de la part de mon cuisinier, originaire du Burkina-Faso, d'adopter une attitude de fuyard. Maîtrisant parfaitement le quartier, il choisit les petites pistes, traversant même des cours d'habitations privées pour rejoindre d'autres ruelles. Le jeu est de passer à travers les mailles du filet des policiers.
    Un jour, j'ai dû affronter trois contrôles, en moins d'un kilomètre.



    C'est de Bouaké, au cœur de la Côte d'Ivoire, qu'Agnès Du Parge, vit les premiers instants du violent coup de force qui a fait basculer la Côte d'Ivoire le 19 septembre 2002. Française, elle est ensuite dans le convoi des « évacués » qui quittent la ville, le 27 septembre, à la suite de l'accord conclu entre les rebelles et l'armée française. Elle s'installe, bon gré mal gré, à Abidjan, la capitale économique. Très attachée à Bouaké, elle y reviendra et son récit relate la vie dans l'enclave rebelle du Nord ainsi qu'en zone gouvernementale. Elle relate entre autres ses rencontres avec Chérif Ousmane, —l'un des responsables militaires des « Forces Nouvelles » qui occupent Bouaké et le Nord du pays. De leurs échanges qui s'étalent sur une année surgissent une mosaïque d'impressions, d'images de l'Afrique, de témoignages d'une Côte d'Ivoire douloureuse et le portrait étonnant d'un chef « rebelle » d'envergure qui livre avec beaucoup de vérité et d'émotion une partie de sa vie et son point de vue sur les événements qui déchirent son propre pays : « Les Forces Nouvelles veulent la paix. Uniquement la paix » affirme-t-il en conclusion de la préface de l'ouvrage. (D'après la quatrième de couverture).


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    Editor ([email protected])
    The University of Western Australia/French
    Created: 14 March 2004
    Archived: 20 December 2012
    https://aflit.arts.uwa.edu.au/DupargeAgnes.html