Toi qui cries sur le safoutier
A la nature tu exprimes ta pensée
Sans te préoccuper de ton entourage
Qui avec toi est dans le feuillage.
Chez nous les hommes ce n'est pas pareil
Avant de sortir un son, nous épions environnantes oreilles
Pourtant nous tuons les abeilles
Et du cruel acte nous présentons merveille.
Jamais nos coeurs nous n'étalons
Par crainte de peur nous n'inspirons
Ou de tortueuses interprétations
Nos idées souffriront.
Si comme toi, crier je pouvais
Dans le vent et à haute voix
En exprimant mon abîme avec joie
A tous mes semblables je dirais :
Trop, trop, c'est trop, c'est trop !
Que de cruauté dans les coeurs des humains !
Que de pauvreté sur les bords des chemins !
Trop, trop, c'est trop, c'est trop !
Que de corps jaugeant les humains !
Que d'enfants pleurant sans parents ni consolants !
Trop, trop, c'est trop, c'est trop !
Que de femmes fuyant sans maris sans enfants !
Que de jeunes vaguant avec des coeurs meurtris !
Trop, trop, c'est trop, c'est trop !
Que de méchanceté dans ce monde évolué
Que de misère dans ce monde civilisé !
Je crierai encore plus fort
Utilisant même le cor
Disant :
C'est étonnant qu'en temps
Moderne
Où coulent
En flots les accords :
Accords de paix
Accords d'entente
Accords de ceci
Accords de cela
Qu'abondent tant
De désaccords !
Eclatements au Nord
Eclatements au Sud
Eclatements à Gauche
Eclatements à Droite !
Accusant timbale
Accusant tribale
Blessures religieuses
Blessures politiques
Dans ce tourbillon
Que dites-vous Unions ?
Et vous Unités ?
Etes-vous dépassées ?
Ou simplement fatiguées ?
Les entrailles explosant
Je demanderai directement :
Alors Nations Unies
Alors Unité Africaine
Etes-vous ébahies
Ou simplement surprises ?
Si tel est le cas
Changez le pas
Révisez vos façons
Revoyez vos patrons :
Non
Plus d'ourdis
Plus de comédies.
Au lieu de donner du pain
Eteignez l'étain !
Au lieu de couler du mercurochrome
Arrêtez le chrome !
Tout cela je ne le peux
Qu'à mon intérieur !
Pourtant je m'étouffe et je m'en veux
De ne pouvoir faire mieux.
Nous les hommes
Sommes tous hypocrites
Par la conformité même
De notre nature stricte
C'est pour cela
Que nous vous mangeons
Tes semblables et toi.
Si le chasseur avec son arme arrivait
Sais-tu dans quelle rive tu te retrouverais ?
Certain que ce soir tu serais
Dans un plat, et bien rôti
C'est regrettable, mais c'est ainsi
Cher Osën, mon ami !