Tita MANDELEAU Click here for English translation |
De son vrai nom: Danièle Saint-Prix, épouse Brigaud. L'auteur a choisi un nom d'emprunt en hommage à sa mère dont le prénom était Tatiana et le diminutif Tita. Mandeleau vient du surnom que donnait son grand-père à sa mère, «Maman dlo», c'est-à-dire la mère de l'eau, la sirène, ceci à cause de sa longue chevelure.
Tita Mandeleau a été secrétaire de direction pendant plus de vingt ans.
Née à Fort-de-France en 1937, Tita Mandeleau vit avec sa mère à la Martinique jusqu'à l'âge de dix ans. Au retour de son père, à la fin de la guerre, la famille s'installe en Afrique. Son père est magistrat d'Outre-Mer et la famille compte 4 filles et 3 garçons. La scolarité de Tita Mandeleau reflète ces déplacements familiaux: de 5 à 11 ans elle suit la plus grande partie de son école primaire aux Antilles alors que de 12 à 18 ans, elle fréquente l'école secondaire au Sénégal, en France et au Mali (à l'époque le Soudan français).
Après avoir vécu dans de nombreuses villes (Saint-Louis - d'où son mari est originaire - Dakar, Bamako, Paris), Tita Mandeleau réside depuis plusieurs années à New-York avec son époux. Attachée à l'Afrique comme aux Antilles, elle affirme lors d'une interview accordée à Djib Diedhiou: «Je me suis sentie toujours bien à l'aise des deux côtés de l'Atlantique». (Int.) Tita Mandeleau a quatre enfants nés en 1958-59-60 et 65. Pendant ses loisirs, elle aime lire, écrire et elle adore faire des mots croisés.
Ouvrage publié
Signare Anna. Dakar: Les Nouvelles Editions Africaines du Sénégal, 1991 (232p.). ISBN 2 7236 0437 3. Roman. [Réédition aux Editions XAMAL de Saint-Louis en 1998].
Assise sur ses talons rougis au henné, Eliza vérifiait les dernières aunes de tissus exhumés des longs coffres de bois rouge alignés contre les murs. Signare Anna, la maîtresse de "Keur Gerbigny" entreposait une partie de ses richesses ici, au bout de la galerie, dans cette haute pièce étroite qui sentait le salpêtre. Dans la profusion des toiles accumulées et couchées là au fil des jours, la jeune fille pouvait reconnaître d'un simple coup d'oeil l'origine de chaque cotonnade. Les indiennes du Coromandel aux dessins larges et aux couleurs criardes (chasselas à rayures blanches et bleues, néganépeaux hachurés de blanc et de rouge, madras à carreaux rouges sur fond blanc, salempouris d'un bleu soutenu) tranchaient en effet sur les caladaris du Bengale aux discrètes stries noires et pourpres. [...] Eliza s'acquittait de sa tâche avec application, sans y prendre plaisir, palpant d'une main rapide et précise les pliures des coupons pour en déceler l'usure éventuelle. |
Ce roman historique a été primé en 1991. L'action se situe vers 1760. Alors que les Français se sont implantés à Saint-Louis depuis plusieurs années et que les métis - les «Enfants de Ndar» - forment une élite de plus en plus puissante, les Anglais débarquent et deviennent les maîtres du pays. D'abord combattus vigoureusement par la population, ils finissent par être tolérés puis acceptés. L'évolution de la situation est relatée au travers d'une analyse détaillée des réactions de la famille de «Keur Gerbigny»: Signare Anna, Pierre Gerbigny, leurs enfants, tous les personnages qui gravitent autour de la famille à divers titres et, aussi, le soldat anglais qui trouve logis dans leur demeure et succombe aux charmes d'Eliza, la fille de la famille... |
Pour en savoir plus
Une lettre de Tita Mandeleau
Simon Kiba; «La femme sénégalaise jouit de sa féminité avec un art consommé», Amina 266 (1992), pp.18-20.
Vieux Djo. Une nouvelle de Tita Mandeleau publiée dans Mots Pluriels no.9 (1999).
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Editor ([email protected])
The University of Western Australia/French
Created: 25 December 1995
Modified: 18 January 1999
Archived: 19 December 2012
https://aflit.arts.uwa.edu.au/MandeleauTita.html