Delphine ZANGA TSOGO Click here for English translation |
Delphine Zanga Tsogo (Madame Tsanga) est née en 1935 à Lomié, au Cameroun. Elle a fréquenté le Collège Moderne de jeunes filles de Douala jusqu'en 1955 puis elle est partie pour Toulouse où elle a obtenu un diplôme d'infirmière d'Etat. En 1960, elle est rentrée au Cameroun où elle a travaillé dans les hôpitaux de Yaoundé, Garoua et Dschang. En marge de ses activités professionnelles, la carrière politique de Madame Tsanga a été exceptionnelle. Elle a été élue Présidente nationale du Conseil des femmes du Cameroun en 1964, Députée en 1965, Ministre adjoint de la Santé Publique en 1970, Vice-ministre de la santé publique en 1972 et Ministre des Affaires sociales en 1975, un poste qu'elle a occupé pendant près de dix ans. De 1966 à 1986, elle a présidé de très nombreux comités internationaux (CIF, MULPOC, CEA, UNESCO, etc). Delphine Tsanga est une des premières Africaines de l'époque contemporaine à avoir accédé aux plus hauts échelons du monde politique. Elle a huit enfants (âgés de 16 à 34 ans en 1996). Elle s'intéresse maintenant (1996) à l'environnement et à la valorisation des produits forestiers de son pays.
Ouvrages publiés
Vies de Femmes.
Yaoundé: CLE, 1983 (121p.). Roman.
Le vent souleva un nuage de poussière rouge. En s'éloignant, le tourbillon révéla un jeune homme à l'extrémité de la ruelle, un gaillard plutôt, légèrement vêtu, qui marchait d'un pas lent mais sûr. Plus il avançait, plus sa silhouette éveillait en moi un vague souvenir. Lorsqu'il s'approcha, je reconnus Zang, le fils de ma tante. Je l'avais perdu de vue depuis des saisons. Avant, il n'avait pas cette carrure, bien que l'allure générale n'ait pas changé. Il accéléra le pas quand il me vit et un sourire épanoui découvrit sa belle denture blanche. Il se mit à courir et, parvenu à ma hauteur, il s'exclama : oué ! ... oué ! Puis il se précipita sur moi, m'étreignit à la manière de chez nous, c'est-à-dire qu'il me tint par la taille tout en m'embrassant une fois, deux fois, épaule contre épaule. - Ma mère m'a bien indiqué le chemin, dit-il. - Quelles bonnes nouvelles m'apportes-tu ? - Je suis ton hôte. Ma mère m'a dit que tu pouvais m'aider à trouver du travail. Je voudrais vivre parmi vous. Pour le coup, j'en eus le souffle coupé : je venais à peine de prendre pied dans la ville. Je ne disposais que d'une chambre modeste. Comment pouvais-je l'héberger ? Mes problèmes n'étaient pas résolus ; comment m'occuper de ceux des autres ? Cependant, il n'était pas question de le renvoyer. Je connaissais mon monde. Mes enfants, plus tard, auraient souffert d'un tel geste. Au village, on en aurait fait un chant qui se serait propagé Dieu sait jusqu'où. |
Ce roman relate la vie et les problèmes de Mlle Dang, une jeune femme dont les difficultés et l'infortune alternent avec la recherche perpétuelle d'un nouvel emploi. |
L'Oiseau en cage.
Paris: EDICEF, 1983 (160p.). ISBN 2 8569316 2. Roman.
L'atmosphère était lourde. La mariée transpirait sous son voile. Une vieille dame s'éventait dans un coin. La chorale venait de terminer un chant polyphonique à la gloire de Dieu. L'officiant, devant son pupitre, repérait quelques passages dans le Livre Saint, dont les pages étaient semblables à de vieux parchemins. La couverture avait depuis longtemps perdu sa teinte originelle. Les feuilles tenaient encore comme par miracle. La volumineuse Bible avait l'air d'un ancêtre. Après un regard circulaire sur la foule, l'officiant proclama d'une voix puissante: "Il n'est pas bon que l'homme soit seul. Je lui donnerai une aide semblable à lui, ainsi parle le Seigneur. Et Paul nous dit : Femmes, soyez soumises à vos maris. Maris, aimez vos femmes..." Du haut de sa chaire, le pasteur haranguait l'assistance. Il semblait davantage marteler ses mots lorsqu'il se tournait du côté des femmes. |
Quoique ce livre ait été publié dans une
collection pour la jeunesse, il s'adresse à tous les publics. Ekobo vit sous la tutelle d'un père brutal. Lorsqu'elle pense enfin être sur le chemin de la liberté, elle se retrouve sous la coupe d'un mari obtus et intransigeant. |
Pour en savoir plus
Une interview de l'auteur
réalisée par Dr David Ndachi
Tagne en août 1996.
La voix de Madame Tsanga: quelques mots extraits de l'interview ci-dessus
(9 secondes, audio, 228K).
Une photo de Madame Tsanga, Ministre
des Affaires Sociales du Cameroun de 1975 à 1984.
« Dephine Zanga Tsogo (Madame Tsanga)», dans Okani, Rachelle
Claire Hommage à la femme camerounaise/ Tribute to the
Cameroonian woman. Yaoundé: Editions CIAG, 1995. pp.66-70. (Texte
biographique bilingue français - anglais)
« Cinq femmes au Gouvernement », Amina 137 (avril 1984), p.10.
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générale des auteurs]
Editor ([email protected])
The Un
iversity of Western Australia/Department of French Studies
Created: 26 November 1996
Modifed: 28 January 1998
Archived: 10 May 2013
https://aflit.arts.uwa.edu.au/ZangaTsogoDelphine.html