"Je suis une Africaine...j'ai vingt ans"
autobiographie d'une jeune institutrice togolaise publiée dans l'hebdomadaire Dakar Jeunes, le 12 mars 1942, p.11. Mis en ligne avec l'aimable autorisation des Archives du Sénégal et le concours du Département d'Histoire de l'Université Cheikh Anta Diop Ont collaboré : Pascale Barthélémy, Charles Becker, Pape Momar Diop, Ibrahima Thioub, Jean-Marie Volet |
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Les Archives du Sénégal recèlent trois fonds très riches sur l'enseignement. Ce sont les séries 1G (Enseignement dans la colonie du Sénégal), J et O (enseignement en AOF). Dans le domaine spécifique, les trois fonds sont diversement exploitables.
La série 1G : Enseignement dans la Colonie du Sénégal
Ce fonds provient du service ou de l'inspection de l'enseignement du Sénégal et ne concerne que cette colonie. Pourquoi elle et pas les autres si on veut aborder la question de l'enseignement de la fille sur le plan de l'AOF, peut-on se demander à juste titre ? A cela deux raisons, d'abord, le Sénégal est la colonie la plus ancienne, la capitale de la fédération, et partant, pionnier en AOF et centre d'impulsion en matière d'enseignement notamment ; puis sa vielle expérience peut servir d'exemple et de base d'étude de l'évolution lente ou rapide de l'enseignement de la fille dans les autres colonies du groupe.
Dans cette série, nous avons recensé et retenu les dossiers[3]:
* 1G1. Ce sont des « rapports sur l'instruction publique et les
examens
annuels dans les écoles de garçons et filles », pour la
période 1864-1906.
* 1G5. « Organisation et situation de l'enseignement au
Sénégal ». Le dossier
est très significatif quant à la structuration de l'enseignement
en AOF, à
partir des arrêtés du 24 novembre 1903.
* 1G10 à 1G19. « L'enseignement coranique au
Sénégal». Les dix dossiers
font état de l'importance de l'islam dans la colonie, et aussi de
l'attitude des
parents musulmans face à l'école française de 1870
à 1906, date à laquelle
est créée la Médersa de Saint-Louis. On peut se demander
si la création de la
Médersa n'est pas une réaction de l'autorité coloniale
pour endiguer ce qui,
au vu des statistiques scolaires de l'enseignement coranique, peut
paraître
comme un péril pour l'école française.
Avec la création de la Médersa, l'ouverture des écoles
coraniques est
soumise à autorisation. Les archives sur la Médersa de
Saint-Louis sont
classées de 1G20 à 1G31 et couvrent la période de 1906
à 1920.
La série J
Les archives de cette série proviennent en partie du Gouvernement de la colonie du Sénégal (celles antérieures à 1903)[4]. Elles concernent l'enseignement de la fille pour la période 1802-1920.
Les dossiers intéressants sont :
* J27 à J48. Ce sont des statistiques scolaires et des rapports
d'inspection des
écoles de l'AOF, par colonie et par ordre alphabétique des lieux
où les écoles
sont implantées. Les informations concernent tant les écoles de
garçons que
celles des filles et les écoles mixtes, pour la période 1903-1920
;
* J83. « Enseignement privé et confessionnel :
laïcisation », 1903-1905 ;
* J85 à J94. Les dix dossiers portent tous sur l'enseignement
musulman en
AOF de 1903 à 1920 : écoles coraniques, médersas de
Saint-Louis, Djénné,
Tombouctou (Soudan), Touba (Guinée Française) et Boutilimit
(Mauritanie).
La série O
Ce sont les archives constituées par le service
général de l'enseignement à
Dakar et dont la vocation est de superviser tous les services locaux
d'enseignement sur l'étendue de l'AOF. Elles viennent largement en
complément de la série J et couvrent la période 1895-1958.
C'est assurément
le fonds le plus riche pour l'enseignement en général et celui
des filles en
particulier. Tous les dossiers de la série méritent d'être
passés en revue, car
chacun peut, tant peu soit-il, apporter des indications et données fort
utiles.
Trop nombreux pour être tous mentionnés, nous retenons seulement
les
dossiers ayant trait directement à l'enseignement de la fille et de la
femme
indigènes :
* O-53 (31). « Réorganisation de l'enseignement en AOF,
rapports, études, et
textes sur l'enseignement des filles, le foyer des Métis d'Abomey
(1924-1946) ». A propos des foyers de Métis l'AOF en possède
plusieurs ,
l'enseignement de la métisse est à aborder dans le cadre de notre
étude .
Outre celui d'Abomey (O-53 et O-57) (31), il en existe à Bingerville
(Côte d'Ivoire)
(O-241 (31), à Conakry et Mamou (Guinée) (O-92, O-210 (31),
à
Fada Ngourma (Burkina Faso) (O-125 (31), au Soudan (O-531 (31), à
Zinder (Niger) (O-175 (31). Sur un plan plus général, la question
des enfants
métis est évoquée dans O-128 (31) et O-338 (31), avec la
circulaire du
19 janvier 1937 donnant des instructions sur leur éducation dans les
différentes
colonies du groupe ; O-685 (31), octroi de bourse d'enseignement
supérieur aux élèves métis abandonnés (1939,
et O-715 (31), rapports et
enquêtes statistiques sur les enfants métis, par catégorie
(1936-1940). Il est
curieux de noter qu'aucun dossier concernant le Sénégal ne traite
de
l'éducation des métis, alors que dans cette colonie, plus que
partout ailleurs
en AOF la question des métis abandonnés s'est posée avec
acuité.
* O-58 (31).« Conseil supérieur de l'enseignement :
procès verbaux de
séances (1913-1935) ». Les travaux du conseil supérieur de
l'enseignement,
rapports et procès-verbaux font beaucoup état des
problèmes de l'enseignement
de la fille et de la formation de la sage-femme dans la
Fédération. Le
double intérêt de tels documents est qu'ils recèlent, d'une
part, plusieurs
données factuelles (rapports, notes historiques), et d'autre part, des
données
statistiques détaillées.
* O-131 (31). « Nouvelles orientations de l'enseignement de l'AOF
(1930-1946) ». Le dossier comporte une circulaire très fournie du
Gouverneur
général, (no. 38/E du 18 janvier 1937) aux
Lieutenants-gouverneurs, sur les
nouvelles orientations à donner à l'enseignement de la fille
indigène tant sur
l'organisation que sur la pédagogie. La circulaire a suscité des
réactions
riches en enseignements sur l'éducation de la fille dans les diverses
colonies.
* O-212 (31). « Organisation de l'enseignement des jeunes
filles en AOF
(1934-1939) ».
* O-546 (31). « Enseignement des filles au cours
élémentaire en Guinée,
emploi du temps ».
La série O recèle également beaucoup de dossiers sur les écoles "supérieures" accueillant les filles à l'intérieur de la Fédération : l'École de Médecine, dans les sections de sages-femmes et d'infirmières-visiteuses, et l'École normale des jeunes filles de Rufisque. Pour la première Ecole, citons : O-14, 15, 16, 17, 18, 56, 161, 163, 268, 273, 281, 284, 292, 301, 408, 411, 415, 421, 425, 426, 444, 454 (31) ; pour la seconde : O-115, 116, 116 bis, 118, 119, 190, 212, 235, 331, 337, 340, 392 et 404 (31).
Cette liste de dossiers d'archives, fondée sur les séries en matière d'enseignement, n'est sûrement pas exhaustive. Dans les autres séries notamment 2G : les rapports périodiques on trouverait sans doute des documents intéressants, qui constituent un appoint des séries spécifiques sur l'enseignement.
Pape Momar Diop
Editor ([email protected])
Notes
[3]Les analyses sont celles portées dans le répertoire et mises
entre guillemets.
[4]Bien que l'AOF soit créée en 1895, le service
général de l'enseignement ne l'est qu'en 1903.
Extrait de : Pape Momar Diop. "L'enseignement de la fille indigène en AOF,
1903-1958", in Charles Becker, Saliou Mbaye, Ibrahima Thioub (éds), AOF : réalités et héritage.
Sociétés ouest africaines et ordre colonial 1895-1960. Dakar:
Direction des Archives du Sénégal, 1995, pp.1081-1096.
Consulté en ligne, le 21 janvier 2008, à l'URL
https://tekrur-ucad.refer.sn/article.php3?id_article=91.
The University of Western Australia/French
Created: 04-Feb-2008.
https://aflit.arts.uwa.edu.au/dakar_jeunes3.html