DIA KASSEMBE Click here for English translation |
Dia Kassembe est d'origine angolaise. Née en 1946, elle est une des petites-filles de Banda Kassembe, de la lignée du roi Kassembe, le dernier roi de ce qu'on appelle aujourd'hui Sobados da Quiçama. Durant l'époque coloniale, elle a écrit divers articles dans les journaux, sous les pseudonymes d'Ivi, Liana, AFC... (Quatrième de couverture de Femmes...). Elle est infirmière en France (2001) et a plusieurs publications
à son actif : Angola
vingt ans de guerre civile : une femme accuse, Femmes sacrées,
insoumises, rebelles et Soigner en Noir et Blanc. Son roman Thsiala est, dit l'éditeur,
un roman-vérité ... qui touche et fait comprendre ce sur quoi le voile est trop souvent jeté. Son dernier Ouvrage Os Amores das Sanzalas(2004) rapporte des histoires vécues au village, dont l'auteure se souvient.
(Quatrièmes de couverture de Thsiala).
Ouvrages publiés
Thsiala l'enracinée: Du Kuanza à la Seine. Roissy-en-Brie: Les Editions Cultures Croisées, 2001 (206p.). ISBN 2-913059-10-4. Roman.
12 Octobre l980
EIle arriva un soir d'automne. Une nuit grise l'accueillit, froide et déchirante. Elle venait d'au-delà de la mer, cet Océan Atlantique qui fut route de gloire pour les uns, et chemin d'enfer pour les autres. Elle arriva à Roissy où son mari, presque méconnaissable, l'attendait, les traits tendus.
Elle avait pour seul bagage un français tropical et, comme tant d'autres, elle avait confiance en cette France, plutôt, en Paris. Car la France n'existerait point sans Paris, oui, Paris, le centre de l'univers, le sommet même de la terre et l'héritière directe de la Grèce !
Le baiser que son mari lui colla sur la joue fut glacial comme la nuit grise de ce mois d'Octobre 1980. Le couple n'échangea pas un seul mot durant tout le trajet de Roissy à la rue Pache, dans le 11 ème arrondissement.
Le taxi s'arrêta au No.9 d'une rue étroite dont les immeubles témoignaient du même siècle. Le mari paya et, toujours en silence, ils montèrent le petit escalier en bois usé par le temps. Elle portait sur sa hanche, à la manière du pays, un enfant de trois ans et lui, il tenait de la main gauche la petite valise en cuir et, au bras droit, un grand panier très lourd. |
Qui est Thsiala ? Une jeune femme angolaise éduquée
par ses grands-mères, un médium, une prophétesse, une
femme très psychologue ? Elle est tout cela à la fois et c'est
pourquoi, d'après le mode de pensée occidental, certains la
croient malade mentale selon leurs normes obscures et leur ignorance certaine.
L'auteur nous dresse un personnage féminin, à la fois
marqué par les événements politico-militaires de son pays
et de son époque et observatrice des phénomènes de
société dans son pays d'accueil, la France. Femme et
immigrée, Thsiala, forte de son lien avec ses ancêtres,
mène toujours un double combat.
Ce roman est en même temps une admirable démonstration de ce que peuvent apporter les échanges culturels vécus dans la joie ou la souffrance, selon les cas, toujours valables quand ils restent des échanges... C'est aussi un appel à mieux respecter chaque être humain et ses différences. (Quatrième de couverture) |
Os Amores das Sanzalas : Les bons tours de Cupidon. Roissy-en-Brie: Editions Cultures Croisées, 2004. (115p.). ISBN 2-913059-15-5. Récits. [Préface d'Andrée Michel].
Quitexe, 11 novembre 1960 La convention des Droits de l'Homme était encore de création récente et rien dans ce recoin perdu de l'Angola ne prévoyait son application, puisque l'esclavage, sous un autre vocable, était plus que jamais en vigueur. CONTRATADO, était le nom du nouvel esclave. La seule différence qui existait entre l'esclave d'hier et le contratado de 1950 était celle-ci : l'esclave était vendu et acheté comme une marchandise et en avoir beaucoup augmentait sa monnaie d'échange ; le contratado, lui, était "cueilli" dans les sanzalas comme "sauvage fainéant et domestiqué, dressé à toute sorte de travaux", surtout celui des plantations. Aucun droit ni aucune rémunération, et moins encore de traitement humain. Et c'est dans cette ambiance que l'insolite arriva.
Ecoutez ce récit étonnant: Quitexe le 11 Juin 1968. "Excellentissime Monsieur Ataïde, Monsieur, il m'est arrive une information : on vous accuse de déshonorer la communauté blanche de Quitexe, en humiliant votre sainte et digne épouse ... |
« L'auteure se souvient des histoires vécues que l'on
racontait au village, ou dans la sanzala; elle revoit les personnages de son
enfance et entend encore dans sa mémoire raconter les aventures de
chacun, encore plus colorées que jadis... Ses récits se situent à une époque coloniale où les rapports dominant-dominé s'opposaient aux sympathies naturelles et à l'amour. Cette époque est-elle tout-à-fait révolue ? Telle est la question sous-jacente que le lecteur ne manquera pas de se poser. » (Quatrième de couverture). Table des matières
1- L'Insoumis de Quitexe, p.12 Un poème de l'auteure précède chaque récit. |
Soigner en Noir et Blanc. Paris: l'Harmattan, 2001.
Femmes sacrées, insoumises, rebelles. Paris: l'Harmattan, 1998.
L'Angola, vingt ans de guerre civile; une femme accuse. Paris: l'Harmattan, 1995.
Pour en savoir plus
Florence Dini "Thsiala, l'enracinée", Amina (2002) Interview
Editor ([email protected])
The University of Western Australia/French
Created: 15 March 2002
Modified: 10 July 2004
Archived: 19 December 2012
https://aflit.arts.uwa.edu.au/KassembeDia.html