Rokhaya Aminata MAIGA KA
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    Rokhaya Aminata Maïga Ka est née le 11 janvier 1940 à Saint-Louis dans une famille musulmane. Son père est médecin, sa mère femme au foyer et bien que le français ait été en usage dans leur milieu, le peuhl, le wolof et le bambara étaient parlés à la maison, Elle a, dit-elle, d'excellents souvenirs de son enfance. Après l'école primaire à Kounghel et à Thiès, elle poursuit sa scolarité secondaire à Thiès puis à Grenoble au Lycée des Eaux Claires. Elle entreprend ensuite des études supérieures à l'Université de Dakar où elle obtient une maîtrise d'anglais. Aminata Maïga Ka a été l'épouse de feu l'écrivain Abdou Anta Ka. Elle a eu six enfants.
    Sa vie professionnelle commence au lycée Malick Sy de Thiès, mais sa carrière d'enseignante est interrompue pour les besoins d'un stage qu'elle doit effectuer en Grande-Bretagne. Amy Maïga intégre alors la commission nationale pour l'UNESCO en 1974, pour repartir au ministère de l'éducation nationale en 1976, au secrétariat d'état à la condition féminine en 1978 et au MEN en 1980 où elle demeure jusqu'en 1992, en qualité de conseiller technique les deux dernières années. Enfin, Amy Maïga occupa le poste de conseiller culturel à l'ambassade du Sénégal à Rome de 1992 à 1995, qu'elle cumula avec celui de représentant adjoint à la FAO, au FIDA et au PAM. Ces diverses fonctions l'amenèrent à parcourir les continents africain, européen, américain et asiatique.
    Au plan de la création littéraire, Aminata Maïga Ka a publié successivement "La Voie du Salut " suivi de "Miroir de la Vie", "En votre nom et au mien", et "Brisures de vies" sans oublier des essais sur la condition féminine au Sénégal et des critiques littéraires sur les oeuvres de Mariama Bâ et d'Aminata Sow Fall. Rokhaya Aminata Maïga Ka est Chevalier de l'Ordre National du Lion et des Palmes Académiques. Elle est décédée le 9 novembre 2005 à l'hôpital de Grand-Yoff à Dakar. (Source : Interview, dos de ses romans, Walfadjri).

    In mémoriam: Elégie écrite par Aminata Maïga Ka à la mémoire de sa fille Mariama disparue en 1996.

    Ouvrages publiés


    La Voie du Salut suivi de Le Miroir de la vie. Paris: Présence Africaine, 1985. (200p.). ISBN 2 7087 0461-3. Deux nouvelles.



    A mes parents trop tôt
    arrachés à mon affection.

    Elle se réveilla dans l'au-delà. Elle s'en rendit compte par le froid glacial, les ténèbres qui l'entouraient, le linceul qui l'enserrait et la ligotait. Elle renifla sa propre odeur de morte : fade et âcre, nauséeuse. Les humeurs s'écoulaient de son corps, sa peau partait en lambeaux, ses cheveux tombaient par touffes sur la terre humide. Les vers grouillaient en elle et la fouillaient.
    Ainsi, c'était ça, la mort : la déchéance physique, la vermine, le froid, la solitude! Toutes choses qu'elle ignorait de son vivant. De son vivant ? Etait-elle réellement morte ou n'était-ce qu'un mauvais rêve, un cauchemar? Elle était passée de vie à trépas aussi simplement, aussi discrètement qu'elle avait vécu : l'opération le matin, la mort l'après-midi. Cinq minutes plus tôt, elle avait parlé à sa fille.



    La Voie du Salut

    Cette nouvelle «illustre la puissance - dérisoire - conquise par la femme moderne initiée au monde des affaires et de la politique ». (Quatrième de couverture)

    Le Miroir de la vie

    Fatou, la jeune bonne, est exploitée de manière éhontée; une grossesse, la trahison de son ami et le tour tragique pris par sa destinée la conduisent au suicide. Madame Cissé, elle, très fière d'appartenir à la noblesse, s'effondre lorsque sa fille s'amourache du fils d'une griotte. Quant au père, ministre, il doit intervenir pour sortir son fils de la prison où il a été enfermé pour ses activités terroristes.

    En votre nom et au mien. Abidjan: Les Nouvelles Editions Africaines C.I., 1989 (145p.). ISBN 2 7236 1494 8. Roman.





    Awa Gueye n'arrivait pas à trouver le sommeil. Des tourbillons de pensées contradictoires se disputaient son cerveau surchauffé. La turbulence des idées qui se heurtaient dans sa tête, la torturait et enfiévrait son corps, moite de sueur. A la croisée des chemins, quelle voie emprunter ? Laquelle la mènerait vers le "bonheur" ou ce que l'être humain pensait être tel, laquelle la plongerait dans le désarroi et l'irréfutable chemin de non-retour ? Qu'il est difficile de choisir quand on est seule et qu'on n'a que vingt ans 1 La conscience est la grande solitaire, la dame exigeante qui se joue des conseils, écarte les arguments, et vous pousse vers le cul-de-sac du choix unique. Interroger sa conscience, son coeur, sa raison, seule dans les ténèbres de la nuit, quel calvaire ! Qui consulter ? Qui écouter, quel conseil suivre ? Devant ce dilemme, Awa se savait irrémédiablement seule ; étant la principale intéressée, personne d'autre ne pouvait trancher à sa place.


    Ce roman s'articule autour d'un certain nombre de mauvais choix: celui d'Awa Gueye qui épouse un vieil homme riche plutôt que le jeune instituteur qu'elle aime. Celui de sa famille qui l'encourage à cause de la dot. Celui du vieux mari qui s'épuise vainement à satisfaire sa jeune femme. Celui de Samba, le fils de la famille qui quitte l'école et se laisse entraîner sur le chemin de la drogue, ce qui finit par lui coûter la vie. Les bons choix, d'autant plus précieux qu'ils sont rares, font dès lors figure d'élixir...

    Brisures de Vies. Saint-Louis du Sénégal: Editions Xamal, 1998 (79p.). ISBN 2 84402-004-6. Nouvelle. (Petit fascicule de 10,4 cm x 14,4 cm).





    Diégane vit au feu rouge la femme aveugle faire sauter sur ses genoux son bébé. Potelé et bien portant, il riait aux éclats et fixait les yeux inexpressifs de sa mère.

    Diégane eut un pincement au coeur : une mère qui ne pouvait ni voir son enfant ni apprécier son sourire et sa beauté : quel sort injuste!

    Cette vision fugace d'un malheur plus grand que le sien, le réconforta quelque peu.


    " La vie est une bille qui roule, manipulée par la main d'un destin favorable ou jaloux" (p.23), mais cette nouvelle qui retrace la destinée d'une famille sénégalaise montre que la vie est plus riche de désespoirs que de bonheurs éphémères.

    Pour en savoir plus

    Simon Kiba «Mme Aminata Maïga Ka: "Nous luttons contre les pesanteurs sociales rétrogrades"», Amina 261 (janvier 1991), pp.52-53. Interview

    Kiba, Simon. «Femme de grande culture, Aminata Maïga Ka dénonce l'exision et le pouvoir de l'argent», Amina 327 (juillet 1997), p.22-23.

    "Entretien avec Aminata Maïga Ka", in Gaasch, James. La Nouvelle sénégalaise - Texte et Contexte. Saint-Louis du Sénégal : Editions Xamal, 2000 (pp.92-97.). ISBN 2 84402-021-6.

    Dia, Hamidou. « Pour saluer la mémoire de Rokhaya Aminata Maïga Ka ». Continent Premier magazine, Novembre 2005. [Archives jmv 2007 - pdf file - 1.1MB] [Consulté le 29 mars 2006].


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    Editor ([email protected])
    The University of Western Australia/French
    Created: 26 November 1996
    Modified: 29 March 2006
    Archived: 21 December 2012
    https://aflit.arts.uwa.edu.au/MaigaKaAminata.html