Fatou BIRAMAH Click here for English translation |
« Je suis une Togolaise née en France, mais ce n'est pas ce qui me définit. Je suis une femme avec tout ce que ça implique, mais ce n'est toujours pas ce qui me définit. J'appartiens à un commando urbain, je représente la marge de cette société, sa marge d'erreur. Je n'ai pas honte de moi, dans le fond, je sais toujours ce que je fais, mais je ne suis pas sure de savoir qui je suis. Du coup je co-écris des bouquins. En 2004 "Confessions d'un salaud" aux éditions Denoël et en 2006 "Négresse" aux éditions Privé. PEACE!!! ». (profile.myspace.com, 2006. Mai 2007)
Ouvrages publiés
Confessions d'un salaud. Histoire vraie d'un braqueur, dealer, taulard. Paris: Denoël, 2004. (174p.). ISBN: 2 207 25556 5. [Co-auteur: Audey Diwan]. Biographie.
J'appartiens à un commando urbain. Dans le secret des cités, nous luttons contre les hommes en bleu. Personne ne peut imaginer ce qui s'y passe vraiment. Chez nous, la violence est une valeur sûre: c'est un outil de travail. Pour se rassurer et vous rassurer, les médias parlent de délinquance. En vérité, notre pays traverse une guerre civile qui ne porte pas ce nom. Je ne cherche pas d'excuses. Je n'ai pas honte de moi. Je représente la marge de cette société, sa marge d'erreur. Cette tranche invisible de la population qui n'a pas de diplômes, qui ne cotise pas, qui n'a ni feuilles de paye ni espoirs de retraite. Une population sans identité, répertoriée sous la mention « cas social » dans les fichiers de l'État. Dans le fond, je sais toujours ce que je fais mais je ne suis pas sûr de savoir qui je suis. |
« Celui qui s'exprime ici ne se veut pas un exemple et ne doit surtout pas être pris pour tel. Il est surtout repésentatif d'un intinéraire enfance confisquée, petites rapines, combines, délinquance, deals, braquages, grand banditisme, etc. » (Confessions p.7) |
Négresse. Editions Privé, 2006. (190p.). ISBN 2 35076 032 4. Roman. [Co-auteur Sophie Balandinières].
Tout dire, elle ne peut pas. Elle craint toujours qu'on la lise, qu'on la viole aussi par ce bout-ci de son être. Et puis qu'on s'en serve pour lui serrer la vis. Ses mots, les vrais, sont une arme qu'elle se mettrait dans la bouche. Alors elle se censure, se soulage à moitié. C'est terrible. C'est frustrant et puis, surtout, c'est dangereux. Ça prolonge la soumission, ça l'officialise. Les dominants ont aussi la mainmise sur l'issue de secours, le journal intime. Il regorge d'ellipses. Ne dit pas pourquoi. Ne dit pas même comment. Raconte sommairement ce qui s'est passé. Le journal n'en est pas un puisqu'il ne dit pas tout. Il existe peut-être parce qu'il est le SAMU, le brancard sur lequel se coucher deux minutes, l'arrêt de jeu furtif. Elle y trouve un refuge provisoire, visible d'accord mais à l'abri des coups, comme une cabane en verre. Derrière laquelle je me vois aujourd'hui. Ou plutôt je vois une autre. Enfermée. Emmurée à la naissance. Dans ce cube transparent, je vois encore les murs. Le silence... |
Une jeune femme partage un appartement avec deux co-locataires qui ne tardent pas à la considérer comme leur esclave. Les insultes, les humiliations et les coups ne tardent pas à rendre la vie de l'héroïne intolérable, mais elle a de la peine à se libérer de la tyrannie de ces deux individus sans scrupule qui profitent d'elle de manière éhontée. |
Pour en savoir plus
Wanda Nicot. "Fatou Biramah : Touna la négresse ou la liberté de couleur" Amina 445 (Mai 2007), p.69.
Stella Aura "Fatou Biramah, femme écrivaine au parcours douloureux: 'Négresse, un témoignage vrai'" Amina 450 (october 2007), p.CXV.
Editor ([email protected])
The University of Western Australia/French
Created: 26 October 2006
Modified: 2 November 2007
Archived: 20 December 2012
https://aflit.arts.uwa.edu.au/BiramahFatou.html