Regina YAOU Click here for English translation |
Régina Yaou, épouse N'doufou, originaire d'Akrou (S/P de
Jacqueville), est née en 1955 à Dabou (Côte d'Ivoire).
Elevée par sa tante Charlotte, sage-femme, dans une famille où
l'on aime lire, c'est tout naturellement qu'à l'âge de 12-14 ans,
Régina Yaou commence à écrire ses premiers poèmes.
En 1975, alors qu'elle est en première au lycée
technique de Cocody, elle participe au concours littéraire
organisé par les Nouvelles Editions Africaines (NEA) pour
découvrir des jeunes talents ; un peu plus tard, en 1977, les
résultats sont enfin proclamés : sa nouvelle La
Citadine (inédite à ce jour ), est primée. La
lauréate a 22 ans. Sur cette lancée, toujours en 1977, elle
écrit son premier roman, Lezou Marie ou les Ecueils de la
Vie, mais ne le présentera à un éditeur qu'en
1981. C'est en 1982 que ce roman paraît (N.E.A/EDICEF).
Encouragée par l'accueil chaleureux réservé à ce
coup d'essai, Régina Yaou publiera La Révolte
d'Affiba (N.EA, 1985), Aihui Anka (N.E.A, 1988) et
Le Prix de la Révolte (N.E.I, 1996). Epuisés
depuis de longues années, les titres La Révolte
d'Affiba et Aihui Anka-Défi aux sorciers ont
été réimprimés.
Le roman de Régina Yaou, Les Germes de la Mort, dont le
tome 1 était prévu pour 1998 est finalement paru en
1999 chez Passerelle Editions. Les tomes 2 et 3 dudit roman sont en cours
d'édition chez un autre éditeur.
L'Indésirable, œuvre publiée par CEDA (2001) a
été bien accueillie par le public. Un recueil de courts
récits, Histoires Etranges, est en instance de
publication aux éditions Neter depuis un long moment. Quatre manuscrits
de littérature enfantine sont à l'étude chez deux
éditeurs ivoiriens (La pirogue, Disparue,
La morsure et Aniaba prince ou esclave).
Regina Yaou s'est également essayée avec bonheur à la
littérature sentimentale (Adoras, chez N.E.I). Elle y a
déjà publié quatre titres sous différents
pseudonymes : Symphonie et Lumière (Joëlle Anskey),
Cœurs rebelles (Joëlle Anskey) et La fille du
lagon (Ruth Owotchi), Les miraculés. (Joëlle
Anskey). D'autres romans du même genre dans la collection Clair de
Lune, chez Puci, viennent de paraître (voir bibliographie
ci-dessous).
Bien que son cursus scolaire lui ouvrît plusieurs portes dans le monde
du travail (Secrétariat de Direction, Administration Economique et
Sociale, Anglais), l'auteur préféra, après quelques
années de vie professionnelle, consacrer l'essentiel de son temps
à sa passion, l'écriture. Elle a plusieurs œuvres
inédites, en cours de rédaction et en projet.
Régina Yaou
a passé deux années (1991-1993) aux Etats-Unis comme "guest
lecturer" auprès de diverses universités. Elle est retournée aux Etats-Unis en 2005 avant de rentrer en Côte d'Ivoire en 2009.
[16 janvier 2011]
"Dossier Regina Yaou" (CV, publications, ouvrages à paraître ...). Mai 2006. [pdf file - 124K]
Ouvrages publiés
La Citadine (1977). Nouvelle inédite primée lors du Concours de la meilleure nouvelle organisé par les Nouvelles Editions Africaines, Abidjan.
Lezou Marie ou les écueils de la vie. Abidjan: Les Nouvelles Editions Africaines, 1982. (159p.). ISBN 2 85069 283 2. Roman.
Le soleil décochait malicieusement ses flèches acérées sur A..., petit village côtier. Des femmes aux seins ballants, vêtues de pagnes et de camisoles défraîchis, traversaient les rues, chargées d'une grosse cuvette d'eau potable. Leurs jeunes enfants les suivaient, les joues ruisselant de sueur, de larmes et de morve que nul n'avait le temps d'essuyer. Un essaim de mouches survolait le convoi que fermait invariablement un chien. On s'interpellait de cour en cour, on échangeait des salutations. Les commérages allaient bon train... On se plaignait de sa situation financière ou du mauvais caractère des enfants d'aujourd'hui qui ne respectaient plus personne. On entendait un bruit persistant : les pétarades de l'inlassable machine à broyer le manioc, autour de laquelle on voyait un lot impressionnant de cuvettes pleines de tubercules blancs comme le lait. Comme tous les dimanches, la bonne sauce graine bouillait dans toutes les marmites. Son odeur délicieuse flottait dans l'air et, déjà, les coups de pilon annonçaient que le foutou serait bientôt prêt. - Anti Baba, je me sauve!, dit une petite voix; et une fillette de douze ans franchit le seuil de la case en courant; avant que la vieille N'djissan ait eu le temps de cracher son long jet de salive, son interlocutrice avait disparu! |
Une jeune fille quitte son village pour poursuivre ses études à Abidjan mais le destin s'acharne sur elle. |
"Mesdames et Messieurs, nous amorçons notre descente sur Abidjan où la température au sol est de...". Affiba n'entendit pas le reste de l'annonce que faisait l'hôtesse. Seuls les cris de joie des siens, cris qu'elle entendaient imaginairement, parveneient à ses oreilles... Quelle joie de se retrouver chez soi après si longtemps! Est-ce que se fille avait grandi autant que le lui disait souvent Koffi au téléphone? Koffi son époux bien-aimé. Affiba espérait qu'il n'avait pas trop changé physiquement. |
Koffi prend une maîtresse et quitte le domicile conjugal mais une seconde épreuve attend la jeune femme. Lors de la mort de son mari, une meute des parents s'abat sur elle pour la dépouiller de ses biens. |
Aihui Anka. Abidjan: Les Nouvelles Editions Africaines, 1988 [réimpression 1999] (312p.). ISBN 2 7236 1478 6. Roman.
Anka et Jean-Michel devisaient joyeusement. Il y avait juste deux jours qu'ils étaient rentrés au pays. Depuis de longues années, Jean-Michel Zuon roulait sa bosse en Europe; il n'avait guère eu envie de revenir auprès des siens. Il avait un boulot qui lui plaisait, il gagnait bien sa vie et s'était même acheté un petit appartement en France où il s'était installé, en définitive, trois ans seulement avant l'arrivée d'Anka. Et c'était ce dernier qui l'avait persuadé de venir un peu revoir son pays natal et de songer à y rester. Oh, cela n'avait pas été facile, mais Anka et Jean-Michel avaient fini par tomber d'accord. Et ils avaient pris le même avion. Jean-Michel ayant eu envie de faire un tour à Toukouzou, à l'église de Papa Nouveau, Anka lui demanda de le déposer dans son village qui se trouvait sur le même chemin. Le journalisme était pour Jean-Michel une vocation; il n'avait, au départ, pas fait d'études pour cela, mais un matin, la pratique de ce métier s'imposa à lui. |
Un jeune ingénieur agronome rentre chez lui au terme de ses études, tombe amoureux d'une jeune femme de la bonne société abidjanaise, mais il finit par épouser une fille de son village, comme le souhaite sa mère. Il décide alors de s'installer au village, mais il attire les jalousies lorsqu'il essaie de construire une maison confortable dans la concession de sa mère et les sorciers l'interrompent en plein élan. |
Le Prix de la Révolte. Abidjan: Les Nouvelles Editions Ivoiriennes, 1997. Roman.
Un matin ensoleillé se levait sur Abidjan. Il ferait probablement chaud aujourd'hui. Tout respirerait la joie, la gaîté Mais Affiba ne serait pas de la fête. Elle se sentait en proie à la déprime. La veille, c'était le jour anniversaire de la mort de son mari et, comme de coutume depuis dix ans, on avait sacrifié au rituel de la messe, des rafraîchissements après celle-ci et de la réception des "condoléances attristées". Dix ans déjà que Koffi Mensah, après une escapade de deux ans, était venu s'éteindre dans un lit d'hôpital. Bien sûr, il se portait bien quand il était. revenu à la maison, mais le mal s'était déclenché très vite. Chaque année, elle revivait en pensée quelque chose de terrible: la scène en plusieurs actes des obsèques de Koffi. |
Dix années se sont écoulées depuis que Koffi est mort et qu'Affiba, sa veuve, en passe d'être dépouillée de tout et jetée à la rue par ses beaux-parents, s'est révoltée contre l'arbitraire et les coutumes. De cette lutte, où tous les coups sont permis, naîtra-t-il l'apaisement ? Et à quel prix ? (Quatrième de couverture) |
Les Germes de la mort: Brah la villageoise. (Tome 1). Abidjan: Les Nouvelles Editions Ivoiriennes, 1998. Roman.
Kèdjouhoun s'était réveillée en sursaut: quoiqu'elle eût réalisé qu'elle était dans son lit, la peur ne la quittait pas. Ses vêtements étaient trempés de sueur. Ce n'était pas à cause de la chaleur, non. Mais de ce qui avait entrecoupé son sommeil. Elle se leva, ôta ses habits et s'aperçut que yasso, son mari, n'était plus près d'elle. La femme haussa les épaules: cet homme avait toujours préféré dormir à la belle étoile plutôt que sur le lit qu'il avait acheté fort cher. Elle se recoucha, priant pour que le sommeil revienne la chercher. |
Histoire très sombre où un mari rustre et jaloux finit par tuer sa femme à force de la battre. |
L'indésirable. Abidjan: CEDA, 2001 (192p.). Roman. ISBN 2-86394-426-6.
La nuit s'était installée depuis au moins une heure. Etiwoa venait de s'en apercevoir. Elle referma la porte du cabinet gynécologique et partit d'un pas rapide en direction d'un abri à l'extérieur: une pluie fine tombait et il lui fallait trouver un taxi. Elle en héla un et s'y précipita, trop heureuse de n'avoir pas trop longtemps attendu. Néanmoins, elle se mit à pester contre cette pluie qui la contrariait. En effet, le taxi ne pourrait la laisser descendre juste devant sa porte. Car ces logements dits économiques étaient conçus de telle manière que rares étaient ceux qui se trouvaient en bordure de route. Et puis ce parking, endroit mal famé, qu'il lui fallait traverser ! Un frisson lui parcourut l'échine. Le pire, c'était de savoir que l'ampoule d'un lampadaire qui s'évertuait à éclairer le parking était hors d'usage depuis quelques jours. Malgré la pluie, malgré le parking sombre, le bonheur chantait aux oreilles d'Etiwoa l'hymne de l'espoir. Le médecin avait été formel : ses ovaires fonctionnaient de nouveau. Elle pouvait de nouveau concevoir. Tous les examens le prouvaient ! |
"Toute à sa joie de future mariée, elle en avait oublié la petite Désirée. Heureusement, il n'était pas encore trop tard. L'enfant faisait ses premiers pas et devait fêter son premier anniversaire. Cela ne pouvait avoir lieu que chez elle à la Riviera. Un an à dissimuler un enfant. Tout le monde savait qu'il y avait un bébé chez Moniba, tout le monde sauf Etiwoa. Saby devenait soucieuse dès qu'elle y pensait ..." (Quatrième de couverture). |
Le glas de l'infortune. Abidjan: N.E.I-CEDA, 2005. (168p.). ISBN: 2 86394 521 1. Roman.
L'aube pointait du nez. Dans la case divisée en deux compartiments, les enfants dormaient. Une fille et un garçon. C'était ce que le sort avait bien voulu leur concéder. N'drin, la mère, habitée par un lourd pressentiment, n'avait pour ainsi dire pas fermé l'œil de la nuit. Des cauchemars l'avaient visitée sans qu'elle sût pourquoi. Lorsqu'elle avait vu Mambo quitter sa couche et la rejoindre dans la cour, l'angoisse avait fondu sur elle, enfermant son cœur dans ses serres impitoyables. Maintenant elle attendait la sentence. - Femme, es-tu ressuscitée ? - Je suis ressuscitée et je te vois. - Bonjour. - Bonjour, mon homme. Sans rien ajouter, Mambo se mit à arpenter la cour. Chacun de ses pas pesait sur la poitrine de N'drin. Il semblait à cette dernière que l'oxygène refusait d'entrer dans ses poumons. Quelle tornade allait s'abattre encore sur elle ? |
Deux femmes malmenées par la vie, mais bien déterminées à ne pas se laisser abattre, font face aux forces implacables de l'ordre social et familial traditionnel. En dépit de leurs protestations, le mari de l'une d'elle s'endette auprès du chef d'un village voisin et il lui donne sa fille Métchi en gage. Incapable de rembourser sa dette, il finit par abandonner la jeune fille, ce qui entraîne la mort de sa femme et le démantèlement de sa famille. |
Histoires si étranges. Abidjan: Vallesse Editions et Editions Eburnie, 2009. (191p.). ISBN: 978-2-916532-13-4. Nouvelles.
Ce jour là, il y avait eu une animation particulière dans le village. On avait reçu du monde et il avait fallu s'en occuper. Les femmes avaient cuisiné le meilleur attièkè et les sauces les plus capiteuses pour ne point décevoir leurs hôtes. Les hommes qui extrayaient le bandji s'étaient, eux aussi, surpassés. Les pêcheurs et les chasseurs n'étaient pas en reste.
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"Trente-sept histoires étranges ... où revenants, sorciers, êtres bizarres et phénomènes insolites se croisent à tous les carrefours nocturnes." (Quatrième de couverture).
TABLES DES MATIERES
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Dans l'antre du loup. Abidjan: Les Classique Ivoiriens, 2010. (170p.). ISBN: 978-2-916472-65-2. Thriller.
Opération fournaise. Abidjan: NEI/CEDA, 2012. (228p.). ISBN: 978-2-84487-526-6. Thriller.
Regina Yaou est venue officiellement à la littérature sentimentale en 1999, à l'occasion du lancement par N.E.I de la collection Adoras. Elle collabore aussi avec les éditions Puci. Pour éviter un amalgame entre ses œuvres "sérieuses" et sa production en paralittérature, elle se choisit un pseudonyme.
ŒUVRES PUBLIÉES SOUS PSEUDONYME
Symphonie et Lumière. Adoras, N.E.I, 1999.
Cœurs rebelles. Adoras, N.E.I, 1999.
La fille du lagon. Adoras, N.E.I, 2000
Les miraculés. Adoras, N.E.I, 2001.
Toi Lana Clair de Lune. Puci, 2004.
Le Contrat. Clair de Lune, Puci, 2004.
Tendres ennemis. Clair de Lune, Puci, 2004.
L'amour en exil. Clair de Lune, Puci, 2004.
Piège pour un cœur. Clair de Lune, Puci, 2004.
Pour en savoir plus
K. Mamari. « Régina Yaou: La révolte d'Affiba », Amina 184 (avril 1986), pp.38-40. Interview.
Camille Mouyeke. « Aihui Anka de Régina Yaou "La maison qui tue" », Amina 225 (janvier 1989), pp. 54-55. Interview.
Isaie Biton Koulibaly. « Le Prix de la Révolte », Amina 327 (juillet 1997), p.17 et p.50.
Isaie Biton Koulibaly. « Regina Yaou signe "L'indésirable" », Amina 383 (mars 2002), p.28. Interview.
Editor
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The University of Western Australia/French
Created: 25 December 1995
Modified: 30 September 2013
Archived: 30 September 2013
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