Tanella BONI Click here for English translation |
Pour en savoir plus, consulter le site officiel de Tanella Boni qui comporte toutes les informations nécessaires sur ses activités littéraires actuelles, son œuvre, ses interviews, etc.. |
Ouvrages publiés
ROMANS
Une Vie de crabe. Dakar: Les Nouvelles Editions Africaines du Sénégal, 1990.
(107p.). Roman. ISBN: 2-7236-0437-3
20H30. Niyous traîne encore dans les rues de Terre-Sèche. Ici, la journée commence le soir, sous la pluie, à la lumière des réverbères. Dans cette rue des cinémas, il peut observer le monde, percevoir le détail des choses et des êtres. Niyous est voyant malgré lui, peut-être même visionnaire qui sait... Maintenant, il s'arrête près d'un manguier. Il compte les voitures qui passent. Elles sont toutes luxe et beauté. Resplendissantes. |
Niyous est le fils du puissant Dramane-le-Bègue, mais il n'en est pas moins réduit à vivre d'expédients dans les quartiers populaires d'Abidjan. Sa rencontre fortuite avec Leti, son ex-belle mère, marque le début d'une relation qui permettra aux deux personnages d'échapper à leur destin. |
Les Baigneurs du Lac Rose. Abidjan: Les Nouvelles Editions Ivoiriennes, 1995. (142p.). ISBN: 2 910190 80 3. Roman.
C'était une histoire qui n'avait pas de fin. Comme l'amour. Lénie et Yêté vivaient chaque minute de leur vie comme une fête de réjouissances. Une parole centenaire les liait si fort, encore plus fort. Leur héros d'hier et d'aujourd'hui s'appelait Misora le Conquérant. Ils le voyaient déambuler entre les rayons des bibliothèques. Ils écoutaient sa parole dans la tradition orale. Ils le croisaient dans la rue. Ils lui racontaient leur vie comme à un vieil ami. |
Matins de couvre-feu. Paris: Le Serpent à plumes, 2005. (320p.). ISBN: 2 268 05302 4. Roman. [Prix Ahmadou Kourouma 2005].
J'ai vécu le début de ce fait divers. J'ai du mal à raconter comment cela s'est passé. J'ai retenu quelques flashes qui traversent encore ma mémoire. J'essaie de faire un effort pour me rappeler. Je ne sais si je vais y arriver. Depuis des heures que je suis enfermée dans cette maison, les mots me manquent comme si l'air des rues de Zambaville nous aidait à vivre les événements les plus tragiques. J'espère que je ne deviendrai pas amnésique au fil du temps qui me paraît bien long. Neuf mois, comme si on m'obligeait à être enceinte d'un enfant indésirable dont je portais la grossesse tel un véritable calvaire... |
« A l'heure où le déchirement de la Côte d'Ivoire s'intensifie cruellement, ajoutant encore du malheur aux malheurs de l'Afrique, Tanella Boni choisit la fiction pour évoquer le drame. C'est l'histoire d'une Ivoirienne dans l'un de ces pays d'Afrique où la population est prise en otage, lorsque le régime politique est instable, prévaricateur, et que les soulèvements incessants opposent, jusqu'à la barbarie, les différentes factions aux prises. La narratrice s'exprime à la première personne, et Tanella Boni se dévoile avec cette attention portée aux détails où l'on voit la dérive trouver ses détours, l'horreur s'imposer dans une société qu'elle connaît parfaitement. Une population qui ne peut pas parler... "Etre, ainsi que le recommandait Aimé Césaire, la bouche de ceux qui n'ont pas de bouche. D'ailleurs, qu'arrive-t-il en ces périodes de chaos ? Les gens se raccrochent à leur histoire familiale, aux petites bricoles de survie, à l'entraide de voisinage lorsqu'il en est encore temps. Il n'y a pas d'autre recours." Ainsi une femme, en bute aux tracasseries d'un chef machiavélique de la police parallèle, est assignée à résidence. Enfermée pendant neuf mois, elle met "son âme en grossesse", revisitant dans les méandres de sa mémoire les femmes de sa famille. Des épouses sacrifiées, livrées à des hommes inconstants, inconséquents, absents. Ce n'est pas un lamento pour autant. C'est une satire parfois pleine d'humour, parfois féroce, de la société ivoirienne prisonniére de ses démons : la pauvreté, l'ethnicisation, la violence, les différents visages des matins et des nuits de couvre-feu lorsque la mort décime à l'aveugle les familles, l'ivresse du pouvoir. » (Service éditoriaux du Serpent à plumes). D'autres témoignages, analyses et points de vue sur la situation en Côte d'Ivoire. |
Les nègres n'iront jamais au paradis. Paris: Editions du Rocher, Le Serpent à plumes, 2006. (208p.). ISBN: 2 268 05733 X. Roman.
Mes souvenirs me reviennent par vagues irrépressibles, par flots inénarrables, relançant de plus belle mes maux de tête. Je dois traverser cette épreuve sans perdre le fil des mots que j'ai lus, sans rompre l'enchaînement des images que j'ai captées. Dans le hall de l'aéroport de Ouagadougou, à l'arrivée, j'avais perdu un objet qui ne me quittait jamais. Un livre précieux. Je l'ai cherché partout, je ne l'ai point trouvé. Hier au soir, l'objet m'est revenu sous la forme d'un tapuscrit auquel je ne m'attendais guère. Je l'ai lu et relu. J'ai décidé de m'en séparer pour toujours ... |
Dans un chassé-croisé de témoignages savamment ordonnés, Tanella Boni entreprend de rendre à la vie le destin de ceux que l'Histoire a oubliés. Elle alterne les points de vue et, multipliant les occasions d'interroger plusieurs personnages dont les destinées se croisent, elle voudrait que personne ne puisse plus dire, comme le personnage de Ben Okri cité en épigraphe : « Ce fut dans les livres qu'il apprit d'abord quelque chose de l'invisibilité. Il rechercha les siens et lui-même dans tous les livres d'histoire qu'il lut et découvrit, au plus grand étonnement de son âge qu'il n'existait pas. » Un roman-témoignage fascinant qui poursuit l'œuvre entreprise par Tanella Boni dans ses romans précédents. (jmv) « À travers le portrait d'Amédée-Jonas Dieusérail, la voix des exclus se fait entendre. Celle qui explore l'ambiguïté des rapports postcoloniaux et qui dénonce la non-existence des « itinérants », des « nègres déracinés ». « (Quatrième de couverture) |
POESIE
Labyrinthe. Editions Akpagnon, 1984., 80p. Poésie.
Le soleil s'est couvert d'un pagne-masque Qui abandonne les doigts de la terre Ces orphelins frémissants Dans le froid de la nuit Entends-tu leurs pas Dans les bruits de la nuit Bruits de ferraille comme la misère?... Chaque doigt court vers une fleur musicale Luciole du pagne-masque Qui scintille le temps d'un éclair La journée a été rude de faim et de sueur De folklore réinventé. . . 7 août 1971 |
Grain de sable. Limoges: Editions Le bruit des autres, 1993. Poésie.
Grains de sable
Conte-moi ton Histoire non-lieu histoire |
Il n'y a pas de parole heureuse. Limoges: Editions Le bruit des autres, 1997. Poésie.
1 LE VER DE TERRE ET LE SCARABEE
Pour toi (suite)
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Chaque jour l'espérance. Paris: L'Harmattan, 2002 (162p.). Poésie. ISBN: 2-7475-1803-5
Pour Toi l'espérance étincelle parmi les étoiles l'espérance tapis bleu sous nos pas de silence vis lumineux crée un poème et va : accrois l'espace de la terre Adonis |
Quatrième de couverture: laissez-moi emporter mes jouets ces fusées ces avions mes bouts de bois mes tas de ferraille ces heures de travail ils sont dans ma mémoire je les ai gravés sur le sol de ma peau maintenant ils m'ouvrent leurs portes ils m'offrent des ailes je suis Icare je m'envole et gardez cette vie sans lendemain pour vous « Défendre la vie contre la mort ambiante , voilà tout le propos de Tanella Boni. Dire pour chaque jour l'espérance qu'il porte. Car écrire contre l'horreur n'est pas poursuivre indéfiniment la tentative de dire le désastre innommable. C'est chanter la force de vivre et d'espérer. C'est comprendre d'abord que la pensée de la mort n'est pas une pensée de vivant. Cette manière de voir est celle de Tanella Boni, poète et philosophe qui, à la négation qu'est le refus de la mort préfère l'affirmation de la force de vivre et d'aimer. » Souleymane Bachir Diagne, extrait de la préface |
Ma peau est fenêtre d'avenir. La Rochelle [7, rue Dupaty] : Rumeur des Ages, 2004. (56p.). ISBN 2 84327 098 7. Poème.
les nuages du jour lacèrent les paroles du cœur le ciel est toile en flammes palmes et lueurs fenêtres et mitraillettes inattendues les nuages du jour voilent paupières et ruelles du monde afin que le rêve prennne la relève près de l'ombre infinie qui calcine ta peau [...] |
Long poème d'angoise et d'espoir écrit dans le contexte des événements qui meurtrissent la Côte d'ivoire et des « désastres innombrables accumulés par la faute de nos mains » (p.48)
et je ne sais de q uel côté du ciel ou de la mer la Terre mienne renaîtra de ses cendres » (p.51) |
Gorée île baobab. Limoges (France) / Trois-Rivières (Québec): Le bruit des autres / Écrits des forges, 2004. (110p.). ISBN 2-914461-40-2 / ISBN 2-89046-815-1. Poèmes
je pose le pas pour la millième fois
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« Gorée île baobab est ce chant infini qui rappelle quelques
maux enfouis dans la mémoire collective des Africains d'hier et
d'aujourd'hui. Dans l'île carrefour, où jadis les navires des
négriers faisaient une halte nécessaire avant la traversée
de l'Atlantique, existe encore cette maison des esclaves, véritable
musée de l'Afrique et de ses diasporas, que Joseph Ndiaye, le
conservateur, raconte inlassablement aux visiteurs venus des quatre coins de la
planète. Gorée, « île balafre » au large de Dakar, ancienne capitale de l'Afrique occidentale française (A.O.F.), c'est aussi la vie quotidienne des femmes et des enfants sur une île si proche du continent et si perdue dans le temps. Le baobab, arbre sacré, se dresse multiple comme les piliers d'une forteresse qui surplombe la mer au bout de l'île. L'autre est passé par là, il y a laissé des traces visibles. Loin du baobab majestueux, le tamarinier, arbre modeste dont les fruits sont un régal pour les « génies » dit-on, invisible ou presque sur cette île mémoire, dit aussi sa part de contes. L'âne porteur de la poubelle de l'île montre sa part de vérité. Comme les chats et les moutons autres habitants dont la présence incontournable atteste de ce que les vivants parlant aux humains ne sont pas que des humains... De cette île mythique qui accueille, à longueur de journée, des flots de touristes sur son sol meurtri par les atrocités de l'histoire, le poète reçoit les clameurs apportées par les vagues de la mer. Les clameurs du monde en flammes qui disent d'autres atrocités tout aussi terribles en ce début du XXIe siècle. Gorée île baobab est un chant d'espoir dans un monde où les cœurs et les corps tombent en miettes. T.B. » (p.7) |
Jusqu'au souvenir de ton visage. Paris: alfAbarre, 2010. (96p.). ISBN: 978-2-35759-014-4. Poésie.
ESSAI
Que vivent les femmes d'Afrique. Paris: Editions Panama, 2008. (220p.). ISBN : 978-2-7557-0142-5. Essai.
AVANT-PROPOS La plupart des maux dont je parle dans cet essai se retrouvent ailleurs, dans d'autres pays, hors d'Afrique. On pourrait donc se demander si l'univers des femmes que j'explore ici est spécifique à une région du monde. Partout, et quelles que soient les cultures en présence, il y a des femmes battues, violées, harcelées, dominées. La phallocratie ou l'idéologie construite autour du pouvoir du mâle qui, en conséquence, se donne tous les droits est loin d'être une invention africaine. L'excision et d'autres formes de mutilations sexuelles féminines dépassent largement les frontières de l'Afrique. Les esclavages modernes ainsi que la prostitution ne sont pas non plus des spécificités africaines. Des femmes trompées, trahies par leurs époux existent sur les cinq continents et dans les îles. Il y a un problème réel auquel on se heurte lorsqu'il s'agit de penser la relation entre femmes et hommes... |
« L'Afrique vit aujourd'hui entre pauvreté et richesse, archaïsme et modernité, désespoir et vitalité. Aucun autre continent ne juxtapose aussi intensément les contraires, mêlant les méfaits et les bienfaits de la mondialisation aux conflits politiques et aux mutations intellectuelles. Dans cette évolution extraordinaire et mal connue, les femmes d'Afrique tiennent un rôle décisif. Elles sont en effet victimes d'une domination masculine omniprésente, qui les réduit souvent au silence, les enferme dans les lieux traditionnels le marché, la cuisine, la maternité et perpétue les mutilations sexuelles, comme l'excision ou le repassage des seins. En même temps, elles inventent tous les jours des initiatives nouvelles, commerciales, citoyennes, solidaires. Elles prennent la parole, s'organisent et s'entraident. Elles créent peut-être, sans même le savoir, le visage du monde de demain. En Afrique, mais aussi ailleurs, car l'oppression qu'elles combattent est subie par toutes les femmes. Philosophe, mais aussi romancière et poétesse renommée, Tanella Boni mêle dans ce périple personnages de fiction et scènes vécues, réalités quotidiennes et analyses sociales, afin de nous aider à mieux faire le tour d'un monde déconcertant et proche, où se joue quelque chose d'essentiel. » (Editions Panama. [email protected]). |
NOUVELLES
Peau de sel. In Les Chaînes de l'esclavage Paris: Florent-Massot, 1998, pp.53-69. ISBN 2-908382-95-4.
Le paradis est toujours ailleurs. In Etonnants voyageurs. Nouvelles voix d'Afrique. Paris: Editions Hoëbeke, 2002, pp. 11-30. ISBN 2-84230-137-4.
Ici, il n'y a pas le feu. In Dernières nouvelles de la Françafrique. La Roque d'Anthéron: Vents d'ailleurs, 2003, pp.109-126.
LIVRES POUR LES ENFANTS
La Fugue d'Ozone. Paris: EDICEF, 1992.
De l'autre côté du soleil. Paris: EDICEF, 1991. (144p.). Deux nouvelles. ("Le Secret du papayer" et "Le Bracelet d'or") ISBN: 2-850-69675-7
1. LE SECRET DU PAPAYER
Il fait chaud, le soleil est au zénith. |
La Fugue d'Ozone. Paris: NEA/EDICEF, 1992. (143p.)ISBN: 2-850-69779-6
Ce jeudi-là, N'klazi qui a l'air toujours si malin, est sorti en claquant la porte de la chambre où j'étais couchée, pouvant à peine me lever. |
L'Atelier des génies. Paris: Editions Acoria, 2002. (96p.)ISBN: 2-912525-35-7
La première fois que la télé arriva dans le village, Élie avait huit ans, Battoh en avait douze et Zedo neuf. C'était une bande de joyeux lurons qui passaient leur temps à l'affût des nouvelles qui venaient de la ville. Kazié le seul commerçant du coin avait acheté cette petite merveille. Il l'avait transportée dans un carton fermé a double tour, attaché à l'aide d'une ficelle rouge, comme si un trésor était caché dedans. Oui, pour un trésor, cela en était vraiment un. C'était un soir pas comme les autres. Kazié avait débarqué de la ville le jour même. Il avait, comme d'habitude, ramené beaucoup de marchandises : savon, sucre, boîtes de lait, paquets de bonbons et de biscuits. Mais il y avait, parmi ses bagages, un carton plus grand que les autres. |
Tanella Boni : Site officiel de l'auteur [Consulté le 28 novembre 2013].
Koulibaly, Isaïe Biton. "Tanella Boni, Présidente des écrivains ivoiriens". Amina 270 (1993), p. 26.
Koulibaly, Isaïe Biton. "Les Baigneurs du Lac Rose". Amina 314 (1996), p.68.
Ouédraogo, Angèle Bassolé. D'Orphée à Prométhée: La poésie africaine au féminin, 1997.
Boni Tanella. Grobli Zirignon : itinéraire d'un artiste Mots Pluriels 5 (1998). [Consulté le 31 janvier 2005].
Boni Tanella. Ecritures et savoirs: écrire en Afrique a-t-il un sens? Texte présenté au premier congrès des écrivains africains en terre africaine, Asilah, 1998. [Consulté le 31 janvier 2005].
Boni Tanella. Parole de vie, parole de paix, poésie: de l'Afrique à l'Amérique du Sud. Carnet de route, 1998. [Festival International de poésie de Medellin, Colombie]. [Consulté le 31 janvier 2005].
Boni Tanella. "Nous en avons assez de mourir, nous voulons vivre pour l'Afrique" (Nocky Djedanoum). Réflexion sur l'écriture et compte rendu de "Lille 2000 : l'Afrique en création". 2000. [Consulté le 31 janvier 2005].
Pierrette Herzberger-Fofana. "Interview de Tanella Boni (Côte-d'Ivoire)". Littérature Féminine Francophone d'Afrique Noire. Paris : L'Harmattan, 2000, pp.369-73.
« Côte d'Ivoire : le pari de la diversité » Africulures 56 (Juillet - septembre 2003). 256p. Dossier coordonné par Tanella Boni et la rédaction d'Africultures.
Marie Lesure. "Tanella Boni : 'On assiste à une fracture entre mondialisateurs et mondialisés'" Amina 409 (2004), p.18.
Boni Tanella. "Cette traversée qui n'en finit pas de durer", Africultures 61 (octobre - décembre 2004), pp.244-247.
Wanda Nicot. "'Les Nègres n'iront jamais au Paradis' : Le nouveau roman de Tanella Boni" Amina 433 (mai 2006), p.88.
Jean-Marie Volet. Matins de couvre-feu. Janvier 2009. Compte rendu.
Editor ([email protected])
The University of Western Australia/French
Created: 23 December 1995
Modified: 21 August 2011
Archived: 28 November 2013
https://aflit.arts.uwa.edu.au/BoniTanella.html