TABLE DES MATIERES DE L'ARTICLE
1. Présentation
2. Annette M'Baye d'Erneville
3. Kiné Kirama Fall
4. Coumba Mbengué Diakhaté
5. Tanella Boni
6. Véronique Tadjo
7. Bernadette Sanou
8. Pierrette Kanzié
9. Pour conclure
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1. PRESENTATION
Il était une fois la poésie... cette poésie devint femme!
Bienvenue sur la planète des mots - femmes!
Les écrivaines africaines ont longtemps été
considérées comme les grandes absentes de la scène
littéraire africaine et les poètes, plus que quiconque, semblent
avoir été oubliées de tous. Pourtant, c'est à ces
dernières que l'on doit les débuts d'une écriture
africaine au féminin. Souvent rebelles à l'ordre établi,
les femmes de lettres dont il est question ici ont su braver les tabous,
les traditions et des pratiques souvent hostiles pour se présenter en
Prométhée dans les cercles littéraires africains. Les
pages qui suivent ont pour but de présenter les écrits de quelques
femmes poètes du Sénégal, de Côte d'Ivoire et du
Burkina Faso et de souligner la place importante occupée par la poésie
dans l'ensemble de la littérature négro-africaine.
Les Pionnières
C'est en 1965 que paraissent les premières notes poétiques de la
pionnière Annette M'Baye d'Ernerville, sous la forme d'un recueil
intitulé Poèmes africains, repris l'année suivante sous le titre de
Kaddu (1966). À partir de
1968, la Congolaise Clémentine Faïk-N'Zuji enrichit l'univers
littéraire de plusieurs publications successives qui comprennent entre
autres des titres comme Murmures (1968), Kassala (1969), Le
Temps des amants (1969), Lianes (1971), Gestes interrompus
(1976). La Sénégalaise Kiné Kirama Fall publie
également Chants de la rivière fraîche (1975) et Les Élans de grâce (1979). Wèrèwèrè
Liking, qui se fera connaître plus tard par son art théâtral
inspiré du rituel Bassa, commence par publier de la poésie avec
On ne raisonne pas le venin (1977).
Depuis les années 1980
A partir des années 1980, plusieurs recueils voient le jour, à
commencer par ceux de la Congolaise Marie-Léontine Tsibinda qui publie
Poèmes de la terre (1980) et
Mayombe (1980). D'autres recueils suivent
signés par N'dèye Coumba Mbengué Diakhaté, N'dèye Nianga M'Baye, Fatou N'diaye Sow, Maïmouna Diop, Awa Thiam
etc. Un grand nombre de poètes d'origine sénégalaise
justifie sans doute l'idée que le Sénégal est le berceau
de la poésie féminine et même de l'écriture
féminine africaine en général. Mais d'autres pays comme la
Côte d'Ivoire avec Tanella Boni et Véronique Tadjo, le Burkina Faso avec Bernadette Sanou et Pierrette Sandra Kanzié, le Congo, le Mali, etc. contribuent
également de manière importante à l'effervescence de la
poésie africaine au féminin. De plus, en marge des poètes
dont les ouvrages ont été publiés et repertoriés,
il y a toutes celles dont les manuscrits ne l'ont pas été, celles
dont les oeuvres sont maintenant introuvables, celles dont les poèmes
ont été publiés dans la presse locale etc. A
l'échelle de l'ensemble des mots-femmes, les sept poètes
(mentionnées en marge) dont nous analysons les textes ci-après ne
représentent donc qu'un très petit échantillon de la
poésie africaine au féminin. Mais à l'échelle
individuelle, le tableau est tout à fait différent car l'ensemble
des thèmes soulevés par les unes se fait l'écho des
préoccupations expimées par les autres, soulignant par là
une détermination commune à explorer les espaces ouverts par la poésie en s'aventurant bien au-delà de l'univers ethéré où on a trop souvent essayé de les enfermer. Comme l'écrivait Tanella Boni dans Grains de sable:
Avec nos plumes marteaux - piqueurs avec nos mains sandales
de fête nous graverons sur la terre ferme nos mots de feu.
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